Chapitre 7 - Réveil

9 minutes de lecture

⚠ Scènes explicites ⚠

J’entends le chant des oiseaux. Mélodieux, relaxant, en rythme, diversifié, agréable à mes oreilles. Je sens la peau d’Aleksy contre ma joue, douce et chaude à la fois. J’hume le parfum qui se dégage de son corps, l’odeur naturelle qu’émet son épiderme. Je ressens encore la saveur de ses lèvres, même après plusieurs heures sans y avoir goûté. Et puis, surtout, en ouvrant tout doucement les yeux, j’aperçois son visage serein, endormi, éclairé par la faible lumière qui filtre à travers les arbres du jardin.

Je ne bouge pas d’un poil, ne souhaitant pas briser ce moment de plénitude, ce moment hors du temps. Je vendrais mon âme au diable pour me réveiller de cette manière tous les jours, et ce jusqu’à la fin de ma vie. Je suis conscient que, dans une heure ou deux peut-être, je vais devoir retourner dans cette classe, celle où j’ai failli y perdre la vie. Mais, étrangement, je suis d’un calme olympien. Là, dans les bras d’Aleksy, je me sens… en sécurité, hors d’atteinte, immortel même.

Je scrute son visage endormi, à seulement quelques centimètres du mien. Mais cette distance, si proche aurais-je pensé il y a quelques jours de cela, me paraît maintenant si grande, si lointaine, que je me sens dans l’obligation de la combler. D’un mouvement de nuque, sans précipitation, je dépose un doux baiser sur ses lèvres fines. Sa respiration régulière s’arrête, et un léger sourire se dessine sur le coin de sa bouche. Il entrouvre un seul œil, pour tout de même vérifier s’il n’est pas en train de rêver, puis il me procure de délicates caresses, du bout du doigt, le long de ma nuque.

N : Désolé de t’avoir réveillé, mais c’était plus fort que moi.

A : Au contraire, j’aime beaucoup être réveillé comme ça. T’as bien dormi ?

N : Comme jamais. Et toi ?

A : Pareil, et j’ai pas encore envie de me lever.

Aleksy change de position et vient nicher sa tête entre mon cou et mon oreiller. Il dépose une multitude de petits baisers dans le creux de mon cou, ce qui me fait frissonner de plaisir et m’arrache des soupirs de satisfaction. Mes mains, elles, repartent à la découverte de son dos et y analysent le terrain ; de sa colonne vertébrale, en passant par ses omoplates, et jusqu'au haut de son bassin.

À plusieurs reprises, je me surprends à vouloir continuer mon excursion un peu plus bas, vers un endroit que je convoite et dont je souhaite apprécier la forme et le rebondi. Dans un élan de témérité, je passe le cap et faufile doucement ma main sous l’élastique, et y étale ma paume dans son entièreté. J’applique une légère pression avec mes doigts, qui s’enfoncent sur quelques millimètres seulement, mais suffisamment pour apprécier la rondeur et la musculature de cette partie-là de son corps. Le plaisir semble réciproque car Aleksy se presse contre moi, et je peux ressentir les tremblements de son organisme.

Au beau milieu de cette valse de mains, de cette fusion de corps brûlants, de cet émoi réciproque, un son aigu vient compromettre cet instant de partage. Le son du réveil, annonciateur de la fin des câlins sous les draps. Je retire ma main et vient prendre son visage, puis je l’embrasse amoureusement.

N : Désolé Aleksy, faut qu’on se lève si on veut pas être en retard.

A : Naaaan… on sèche, c’est pas grave !

N : Dès le premier jour ?

A : Ouais, et puis tous les autres qui viennent aussi. On reste enfermé ici, on crée une trappe au milieu de la porte et tes parents nous livrent de la nourriture, deux fois par jour.

N : Et on fait comment pour faire nos besoins ?

A : Bah… par la fenêtre ?

N : Pfff t’es con, c’est tentant mais c’est non. Être enfermé dans une chambre pendant plusieurs jours, je l’ai déjà fait et crois-moi, tu ne veux pas ça.

A : Ouais mais t’étais tout seul, moi je t’aurai toi.

Je m’apprête à lui répondre, mais sa remarque m’émeut tout particulièrement. Je souris bêtement et mon teint rougit légèrement, il n’en faut pas beaucoup pour qu’il parvienne à me charmer. Et puis, il arbore son sourire radieux, tout heureux d’avoir réussi son coup. Il arrive toujours à tourner les discussions à son avantage en me déstabilisant. Mais cette fois-ci, non. Je dépose un doux baiser sur ses lèvres et je me lève, tandis que lui essaie de me retenir tant bien que mal.

N : Ça ne marchera pas, faut que j’aille me rincer vite fait parce que… on a pas mal transpiré hier soir.

A : Allez, s’il-te-plaît, encore quelques minutes !

N : Nan, je te connais !

A : T’abuses… je peux la prendre avec toi, alors ?

N : Tu… t’es fou, on va se faire choper, c’est sûr ! Et puis… ça te donnerait des idées, et on a pas le temps ce matin.

A : Pourtant, t’en aurais bien besoin… tu vas quand même pas descendre comme ça.

Il dirige son regard vers mon entrejambe qui, sans y avoir fait attention, déforme bien mon bas de pyjama. Instinctivement, j’essaie de camoufler mon érection tant bien que mal, ma pudeur reprenant le dessus. Aleksy se met à rire, alors que mon visage s’empourpre rapidement.

N : Aleksy, je… c’est gênant…

A : Bah quoi, c’est normal ! Je suis dans le même état, tu sais…

En effet, même encore sous les draps, j’arrive à discerner sa protubérance qui soulève gracieusement le tissu qui le recouvre. Je la fixe, pendant plusieurs secondes, avant de reprendre mes esprits.

N : Oui, je… tu… Tu veux vraiment qu’on la prenne ensemble ?

A : Euh oui… enfin, si tu le veux toi.

Je regarde Aleksy, indécis, ne sachant pas quoi lui répondre. L’envie est bien là, mais la pudeur, la gêne, le temps, tous ces facteurs futiles me refrènent. Et puis, je me rappelle que la veille, je m’étais promis d’arrêter de réfléchir dans ces moments-là, ces moments avec Aleksy. Alors, je lui affiche un sourire fébrile, et je hoche la tête favorablement. Ses yeux se mettent à briller de mille feux.

A : Alors, on a pas de temps à perdre !

Il se lève prestement du lit, m’attrape par la main et m’entraîne dans la salle de bain, en courant. Je prie tous les dieux qui puissent exister pour ne pas croiser mes parents dans le couloir. Une fois enfermés dans la salle de bain, on se positionne l’un en face de l’autre. Aleksy attrape son bas de pyjama de chaque côté et, en un mouvement, le baisse en même temps que son caleçon.

Je manque un battement de cœur. Je le découvre maintenant entièrement nu, rien que pour moi. Ses jambes fuselées et ses cuisses musclées, et puis surtout sa… son… membre, droit et épais, hâlé, sans imperfection, surmonté de quelques poils bruns épars. Son prépuce recouvre la moitié de son gland rosé, si lisse, si… Je relève les yeux, honteux de fixer cette partie de son corps depuis de nombreuses secondes déjà, sans avoir bougé d’un millimètre.

Je place mes mains sur l’élastique de mon pyjama, pour lui rendre la pareille, mais mes bras refusent de bouger, paralysés par l’appréhension, l’angoisse de ne pas afficher un corps à la hauteur du sien. Aleksy aperçoit mon trouble et se rapproche de moi pour m’embrasser. Je sens sa tige brûlante, plaquée contre mon ventre, et ses mains recouvrir les miennes pour guider mes mouvements. Je sens ses ongles glisser contre mes hanches, à la même vitesse que mes derniers habits se baissent.

Nous sommes maintenant tous les deux nus, délivrés de toutes ces couches de tissus pour ne laisser apparaître que la version la plus pure de nos êtres.

Sans quitter mes lèvres, Aleksy ouvre la porte de la douche et nous entraîne à l’intérieur. Et soudainement, sans que je ne le voie venir, il me plaque sauvagement contre le mur et dévore mes lèvres. Sa bestialité et sa voracité me surprennent mais m’excitent au plus haut point. L’ardeur de son corps, associé à la fraîcheur de la paroi carrelée, embrouille mes sens.

Aleksy ouvre le robinet de la douche et une eau délicieusement tiède vient arroser nos corps pressés, l’un contre l’autre. Il quitte ma bouche pour plonger dans mon cou. Je lève ma tête vers le plafond et m’abandonne à lui. L’eau coule abondamment sur mon visage, ma respiration est haletante, ses mains frottent vigoureusement mon torse et mon ventre, tandis que les miennes malaxent maintenant ses fesses sans retenue.

Une de ses mains vient effleurer mon bas-ventre par inadvertance, ce qui me fait frémir. Puis, par mouvements répétés, avec des contacts de plus en plus francs, il enroule ses doigts autour. De mon côté, j’ai arrêté mes mouvements, trop concentré à ressentir toutes les sensations de sa main sur mon anatomie.

Timidement, Aleksy attrape l’une de mes mains et la pose sur sa cuisse, m’invitant à en faire de même. Je me rapproche, millimètre par millimètre, de l’objet de toutes mes convoitises. Je peux d’abord la ressentir du bout des doigts, cette colonne de chair. Puis, je viens déposer ma paume de main tout autour, avec la plus grande délicatesse.

Front contre front, les yeux baissés, la respiration hachée, nous commençons à mouvoir nos mains de concert. Tout d’abord lentement, par pudeur sans doute, puis de plus en plus frénétiquement. Je peux sentir la fine peau de son organe glisser entre mes doigts. Je peux en apprécier la forme, l’épaisseur, les tremblements. Les bruits provoqués par la friction, tout comme nos gémissements erratiques, sont des éléments supplémentaires qui participent à notre plaisir commun.

Appliqués à la tâche, nous ne voyons pas les minutes défiler. Étant proche du point de non-retour, Aleksy pose sa tête sur mon épaule et passe son bras autour de mon cou, puis serre son corps fort contre le mien. Je ressens la crispation de ses muscles, les spasmes de son organisme, et surtout la contraction de son membre avant que celui-ci n’éjecte une quantité impressionnante de liquide sur mon ventre. Sa jouissance fulgurante déclenche la mienne. Je pose ma main derrière sa tête et le serre encore plus fort contre moi, pour lui rendre ses vibrations, avant d’éjecter plusieurs jets contre son corps mouillé.

Nous ne bougeons pas pendant plusieurs secondes, sonnés par la puissance de nos orgasmes, puis aussi désireux de faire durer encore un peu cet instant charnel. Aleksy relève la tête et me regarde droit dans les yeux, avec le sourire, l’air béat. Puis il baisse son regard en direction de mon ventre, à l’endroit où il a évacué tout son plaisir, et son corps où j’ai projeté le mien. Bêtement, nous nous mettons à rire de la situation.

Nous nous rinçons sagement et nous sortons de la douche. Nous nous essuyons, en nous lançant de petits regards complices, puis nous remettons nos caleçons et nos bas de pyjama. Nous nous brossons les dents, côte à côte, ainsi que pour le reste de notre brin de toilette, puis nous sortons de la salle de bain. Dans le couloir, j’aperçois ma mère qui vient tout juste de monter les escaliers, et mon visage se crispe. Elle nous aperçoit tous les deux sortant de la salle de bains, torses nus. Elle affiche d’abord une expression surprise, puis son visage redevient neutre.

K : Ah, vous êtes lavés ! Je venais justement vous prévenir que vous ne devez pas tarder, si vous ne voulez pas arriver en retard.

N : Oui, on… on s’habille et on est prêt !

K : Ok, je ne vous dérange pas plus alors.

Ma mère redescend les escaliers. Je regarde Aleksy, inquiet.

N : Tu… tu penses qu’elle a compris ?

A : Mais nan, on est juste torses nus. Si tous les mecs torses nus entre eux étaient gays, on serait pas sept milliards sur Terre mais plutôt sept mille.

N : Mais, ils ne sortent pas tous d’une salle de bain.

A : Roh, arrête de psychoter Niels. Je te dis que c’est bon, t’en fait pas.

N : T’es sûr ?

A : Mais oui… allez, viens.

Nous retournons dans ma chambre pour nous habiller. Je laisse Aleksy prendre ce qui lui plaît, tandis que moi je me contente d’enfiler un polo bleu ciel et un jean semi-slim délavé. Lui a choisi une chemise anthracite, pour aller avec son jean bleu marine de la veille. Je l’observe en train de boutonner sa chemise, laissant apparaître encore quelques instants son torse musclé, avant que celui-ci ne disparaisse de mon champ de vision. Lorsqu’il a fini, il relève les yeux et aperçoit que je le regarde depuis tout à l’heure.

A : Hey, tu me mates là !

N : Désolé, je peux pas m’en empêcher.

Je m’approche de lui et dépose un doux baiser sur ses lèvres.

N : T’es vraiment beau Aleksy.

Il sourit, visiblement touché par mon compliment, puis m’adresse à son tour un baiser.

A : Toi aussi, Niels.

Je prends mon sac de cours et nous sortons de la maison, en direction du lycée.

Annotations

Vous aimez lire Dobingu ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0