Il était une fois, un keum qui s'appelait Julien

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J'ai des amis.

Wooooohaaaaaaa !

Et mes amis, à part pour me saouler la gueule, ils me servent de lecteurs. Mais vous savez ce que c'est, quand on fait lire à des copains.

C'est-trop-bien-ce-que-t'as-écrit-c'est-le-meilleur-truc-que-j'ai-jamais-lu-t'es-un-génie-t'es-un-dieu-je-t'aime-je-vais-faire-des-sacrifices-de-poulets-en-ton-nom-je-vais-faire-la-roue-et-je-

Vous voyez le genre. Je pourrais leur servir une mamie qui se fait bifler à mort par une tortue ninja qu'ils crieraient au chef d'œuvre. Du coup, j'ai cherché des pas-amis qui pourraient me donner des vrais avis vraiment sincères. J'ai écumé le net à la recherche de forum de pseudo-écrivains. Et j'en ai trouvé. J'ai publié, et ils ont dit que c'était de la merde.

Bouuuuuuuuuuuuuuh !

Nan nan, pas la peine de gueuler, ils avaient raison. Comme je suis quelqu'un de pas du tout susceptible, j'ai arrêté, pour en retourner à mes copains lèche-cul. Et puis j'ai grandi.

Comment il se la ramène, l'autre, avec son mètre soixante-dix !

J'ai grandi vieilli.

Et ouais, un quart de siècle !

Tu vas la fermer ta gueule ?

Nan !

Je sais plus où j'en étais du coup.

Quart de siècle.

Merci, connard.

À ton service.

Bon, j'ai pris un peu de maturité

Et de poils !

et j'ai admis qu'en fait, j'étais plutôt pas terrible.

Même très mauvais.

Faut dire que j'avais pas tellement le choix. Quand je me suis mis à relire mes anciens textes, j'ai pleuré du sang. Alors je me suis sorti les doigts du cul, et j'ai commencé à bosser sérieusement.

Tu parles, t'es un vrai branleur.

Je me suis mis à proposer mes textes à des personnes que je croisais en soirée et à de vagues connaissances. Sur dix personnes à qui j'envoyais mes trucs, une seule lisait. Mais elle aimait bien, en règle générale.

AAAAAAAAAAAAAallélUIA ! AllélUIA ! AllélUIAAAA !

Mais bon, demander un avis à des gars qui n'ouvrent jamais de livre, c'est comme de parler sport avec une meuf.

Comment il est trop beau Ronaldo !

C'est qui Ronaldo ?

T'y connais rien non plus, en fait...

Non.

Et tu te permets de faire des blagues misogynes ?

Oui. Je peux enchaîner ?

Vas-y, vas-y.

Mais je m'en contentais. Jusqu'à ce que je rencontre un autre faiseur d'écrits vains, comme moi. On était ensemble en Master de droit des affaires.

Comment il se la raconte l'autre bouffon...

En même temps, c'est la seule utilité que j'ai trouvé à mes cinq ans d'études de souffrance. Bref, j'ai donné une de mes nouvelles à ce futur ami. Et quand on s'est revu en soirée, il m'a fait le plus beau compliment que j'ai jamais entendu : « Toi, t'es vraiment un enfoiré. T'écris trop bien. »

Il avait picolé ?

T'es vraiment obligé de me niquer mes rêves ?

Pas obligé, non. Mais

C'est bon j'ai compris. J'ai gardé contact avec cet ami, et le sujet de l'édition revenait souvent sur le tapis.

Bernard

Je te jure que la prochaine fois que tu sors une vanne aussi pourrie, je te fume.

Je trouvais ça drôle...

T'es le seul. Et il y a un peu plus d'un mois de ça, il m'a parlé de sites où on pouvait publier ses textes. Scribay était dans le lot. Je suis allé les voir, et c'est ce site-là qui m'a branché. Les gens avaient l'air sympa, les textes n'étaient pas blindés de faute

C'est vrai que t'es un cador en ortographe...

et le système de notation et les défis me paraissaient bien foutus. Alors je me suis lancé.

Et un mois plus tard, on en est là. J'écris toujours mes conneries, les lecteurs aiment bien. Ils me corrigent, montrent des points faibles, font des remarques pertinentes. J'ai découvert des personnes très sympas et de très bons auteurs. Je me plais bien, ici.

C'est ce que j'ai dit à ma femme la première fois que j'ai couché avec.

Même s'il y a un baltringue qui n'arrête pas de venir me les briser.

C'est à moi que tu parles ?

Un pécno de classe mondiale.

You're talking to me ? You fuck my wife ?

C'est là que je passe la majeure partie de mes week-end.

No-life !

Quand j'étais petit, j'avais un rêve : devenir écrivain. Je crois bien qu'avec votre aide, je vais finir par y arriver. Je le dis tout le temps, mais c'est l'occasion de le faire encore. Grand merci à tous ceux qui prennent le temps de lire mes textes, de les annoter, de donner leur avis, ou juste d'échanger quelques mots complètement inutiles. C'est tout ce que j'aime.

McDonald, c'est tout ce que j'aime ! Pala pa pa paaa !

Désolé d'avance, pour mes histoires pas joyeuses pour un rond, pour les horreurs que je raconte et les grossièretés que je dis tout le temps. Promis, je vais essayer de changer.

Putain mais quel mythooooo !

Voilà voilà, c'est à peu près tout pour Scribay. Et comme Dim a dit qu'on pouvait raconter des trucs de notre vie, je vais vous parler de mon célibat.

Oh putain il recommence ! Arrête c'est bon, tu nous saoules !

Alors en fait

Gégé ! Gégé viens voir ! Gégééééééééééééééééééé ! Y'a Julien qui va encore nous déballer sa misère sexuelle ! Viens m'aider !

C'est-à-dire que

STOOOOOOOOOP ! C'est bon, vous inquiétez pas je gère. Eh ! franchement, vous pouvez me dire merci, c'est pas passé loin.

Bon. Bon bon bon...

Sinon vous ça va ?

Ouaip...

Ba moi je vais faire prendre une douche froide à l'autre con, ça va le calmer. Et puis on va le foutre au plumard. C'est qu'il se fait tard. Et quand il dort pas assez, il est grognon. Déjà que c'est un casse-couille de base, alors je vous raconte pas quand il fait pas ses nuits.

Bon, à la prochaine.

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