Chapitre 117

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Anaïs est réveillée par son alarme sur son téléphone, elle l'éteint et se lève péniblement.
Elle est tiraillée par des contractions et quelques pertes de sang qui s'atténuent au fil des jours, si seulement ce n'était que ça... mais non ! Non ce n'est pas le pire de perdre un peu de sang ! Le pire c’est psychologiquement, un vrai traumatisme !
Et Naïs commence depuis quelques jours à réaliser l'acte qu’elle a subit.

La jeune femme serait bien restée au lit ! Mais elle se souvient qu'elle a un engagement à respecter à la caserne.

Le miroir de la salle de bains lui renvoie une mauvaise image d'elle. Un visage au teint blafard avec une poussée d’acné qu’elle n’a jamais habituellement. Cela est sûrement dû à son mal être. D'immenses poches bleutées sous les yeux et des cheveux tous ternes. Ses ongles ne sont pas mieux ! Bien qu’Océane s’en était chargée Anaïs a eut le temps depuis l’IVG de les ronger jusqu'au sang.

Elle enfile une tenue dans laquelle elle flotte légèrement... en quelques jours à peine et ne mangeant plus rien elle a perdu deux kilos, elle qui était quasiment maigre....

Anaïs ne parvient pas à déjeuner, Xavier l’encourage à le faire mais c'est haut le cœur assuré. Tout la dégoûte.

Anaïs : - Je n’ai pas faim papa.

Xavier : - Tu ne peux pas te laisser aller et ne plus rien manger! C'est dur pour toi j'en ai conscience et que toi sais exactement ce que ça fait ! Mais ça ne doit pas en pâtir sur ta santé et tomber dans l’anorexie !

Anaïs : - Ne t’inquiètes pas papa je mangerai quand j'aurai faim ! Là ça me donne la nausée ! S'il te plaît peux tu m'emmener à la caserne maintenant ça me fera penser à autre chose !

Xavier s'exécute et prend ses clés de voiture suivi de Anaïs. Le trajet est assez court jusqu'à la caserne. Tous les deux descendent de la voiture, Xavier enlace fortement sa fille chérie tout en lui embrassant le front avant de s'éclipser.

Anaïs entre dans la caserne évitant un maximum de pompiers car tout le monde doit être au courant du moins c'est ce qu'elle pense et elle ne se sent pas prête à entendre plusieurs fois la fameuse question ´´ ça va ? ´´.

Elle ouvre son casier pour déposer son sac à dos et enfiler son uniforme. Lorsque ceci est fait elle referme son casier nonchalamment.

Quelqu'un se trouve derrière elle et la fait sursauter lorsqu'elle se rend compte de sa présence. C'est Clément du haut de son mètre soixante-dix. Anaïs évite le regard du joli blond dont les yeux bleus gris la soutiennent du regard.

Clément : - Salut ma belle tu tiens le coup?!

Anaïs rétorque : - Oui ça va... je tiens... ( sa voix tremble, ses yeux fixent le sol puis elle relève la tête pour le regarder les larmes aux yeux) Non ça ne va pas Clém je n'y arrive plus je me prends tout dans la tranche c'est trop dur! Je fais que de chialer ! Ça m’épuise ! J'ai envie de mourir Clém !

Anaïs fond en larmes dans un puissant sanglot, instinctivement Clément la prend dans ses bras pour qu'elle se sente en sécurité et qu'il puisse la rassurer.

Clément : - Ne dis pas ça ma puce, chut.... c'est le contre coup. Tu vas réussir à te relever tu sais pourquoi ? Parce que tu es une battante avec du caractère et ça tu nous l'a déjà montré alors j’ai confiance en toi! Ça va le faire Naïs! Ne te laisses pas aller tu as vraiment une sale mine.

Anaïs relève la tête, Clément la serre contre lui et de son coude l'attire encore plus près pour lui embrasser le front en guise de réconfort.

Tous les deux se dirigent en salle de réunion pour prendre le petit déjeuner organisé par la caserne chaque mardi.

Matt se retourne en les voyant arriver, Clément lui fait une poignée de main virile et Anaïs lui fait la bise. Le lieutenant soupire en voyant l’allure cadavérique de sa belle-sœur qui fait vraiment peine à voir.

Clément part chercher un verre de jus de pomme pour Anaïs.

Tous les deux vont s'installer sur une grande table à son extrémité.

Clément constate qu’elle a dû mal à boire son verre de jus de pomme : - Tu veux me faire plaisir ma belle ?

Anaïs le regarde droit dans les yeux : - Oui ? Qu'est ce que tu veux que je fasse?

Clément : - Que tu te forces à manger un peu ! On dirait une brindille ce n'est pas top top.... manges au moins un croissant ! Je vais te surveiller régulièrement dit il avec un clin d’œil.

Anaïs regarde la viennoiserie avec dégoût et pioche parmi le lot un croissant à la praline. Toute tremblante, elle ferme les yeux pour croquer une grosse bouchée.

Clément sourit : - C’est bien Anaïs continues.....

Matt adresse un signe de tête en guise de remerciement à Clément. Il sait qu'elle pourra compter sur le jeune homme pour se relever petit à petit.

La jeune fille boit une gorgée de son verre pour faciliter sa déglutition, Clément pose alors sa main sur la cuisse d'Anaïs pour l'encourager.

Clément : - C'est bien ma puce, ça va le faire ! Aller continue ! Encore une bouchée pour me faire plaisir !

Le lieutenant fait le tour de son effectif pour discuter avec chacun et finit par arriver aux sont Clément et sa belle-soeur. Ils se penchent entre les deux.

Matt : - C'est bien Naïs ! Je suis fier de toi ! Tu veux faire quoi après comme activité ?

Anaïs : - Merci Matt ! Mais tu n'avais rien de prévu pour toi et moi ?

Matt : - Si j'avais prévu de te laisser le choix de l'activité et de ton partenaire !

Anaïs les larmes aux yeux : - Merci ! Merci ! Ben alors si c'est possible je voudrai être la matinée avec Clém et pourquoi pas travailler mes bras je manque de force.

Matt : - Aucun souci pour moi ! Mais Naïs il faut que tu manges et boives régulièrement si tu veux faire du sport ! On est d'accord ? Clém je te la confie !

Anaïs retrouvant le sourire : - Promis ! Merciiii Matt !

La jeune fille finit rapidement son croissant et son verre de jus de pomme. Puis tous les deux gagnent la salle de sport, au passage Clément récupère une autre viennoiserie et une bouteille de jus de pomme.

Le jeune pompier lui explique les différents appareils afin que la jeune fille puisse choisir celui qu'elle veut.

La jeune fille arrête son choix sur le pec-deck pour développer la musculature de ses pectoraux. Clément lui montre le fonctionnement de la machine et lui règle pour l'adapter à sa taille.

Anaïs commence quelques mouvement au moment où Betty et Melody rentrent en rigolant dans la salle.

Clément les ignore se concentrant sur ses explications à Anaïs afin que ses gestes soient le plus correctes possibles pour éviter qu'elle ne se blesse.

La jeune fille ne peut détacher ses yeux des deux filles qui s'installent sur les tapis de course à quelques mètres d'Anaïs. Melody enlève sa veste pour laisser apercevoir une très belle musculature très féminine.

Anaïs : - Clem tu crois qu'un jour je serais aussi belle qu'elle ?

Clément tournant que très légèrement la tête : - Pufff ! Pour moi tu es parfaite ! Mais il ne te manque pas grand chose. Juste que tu te remplumes un peu pour redevenir la très jolie jeune fille que tu étais il y a un mois ! Tu sais Naïs tu es très jolie et bien plus qu'elle en tout ! Tu es belle, gentille, attentionnée, tu as un énorme coeur ! Pas comme cette.... je préfère ne pas finir ma phrase je vais devenir grossier et m'énerver !

Anaïs : - Merci Clém ! T'es trop chou ! Mais j'aime pas mon corps ! Quasiment pas de sein et je ne parle pas de mon ventre ! Regarde il y a pas de muscle, il est même pas plat, c'est difforme !

Clément : - Tu sais pour ton ventre tu peux travailler tes abdos avec cette machine.

Joignant le geste à la parole, le jeune homme s'installe juste à côté de sa complice pour lui montrer comment fonctionne l'appareil.

Au bout de quelques minutes les deux jeunes échangent leur place mais Clément oblige Anaïs à manger et boire avant de passer au prochain exercice.

Alors qu'Anaïs s'applique à faire travailler ses abdos, elle voit furtivement Betty donner un coup de coude à Mélody : - Tiens regarde il est là !

Au travers de la paroi de plexiglas entre la salle de sport et le couloir donnant aux bureaux, apparaît Matt.

Melody : - Humm ! Putain qu'il est beau ! Encore plus depuis Noël il a bronzé un peu ! T'en dis quoi toi ?

Betty : - Mouais ! Tu trouves toi ?

Anaïs entre ses dents : - Tu peux toujours rêver ma vieille !! Matt est amoureux de ma soeur et ils vont se marier !

Clément : - Naïs ! Chutt !

Mélody : - Ah si je te jure ! Regarde on voit bien les marques autour de ses yeux et sur le front ! J'aurai bien aimé lui étaler de la crème solaire !

Anaïs travaillant toujours ses abdos : - Ben quoi ? Désolé de le dire ! Elle peut baver autant qu'elle veut ! Qu'elle se fasse direct none car si elle attend après Matt elle est pas prête de se faire sauter !!!! Wesh !!!

Clément : - Naïs s'il te plaît ! Non pas ça !

Mélody : - Ah ! Le rêve ! Je l'imagine allongé, torse nu, moi lui étalant de la crème sur ses muscles saillants ! Le kiff !!

Anaïs : - Non mais elle s'y croit carrément l'autre !

Clément : - Naïs ne force pas trop non plus ! Je pense que l'on devrait sortir !

Anaïs s'arrêtant : - Non attend ! S'te plaît ! Je voudrais écouter jusqu'où elle est prête à aller dans son délire de mégalo !

Matt est toujours dans le couloir à discuter avec Patrick et deux autres pompiers au moment où il tourne le dos à la salle de sport.

Mélody : - Humm ! La vache ! Regarde moi ce joli petit cul bien musclé et bien moulé dans son pantalon ! J'irai bien le pétrir pour le remuscler encore plus !

Anaïs buvant son jus de pomme est limite à s'étouffer : - Non mais je rêve ! Elle a la langue qui pendouille ! Je vais la lui faire avaler ! Si elle continue je vais lui rentrer dedans ! 'tain ! Merde !

Les deux femmes éclatent de rire dans des ricanements communicatifs à s’en tordre le ventre.

Betty : - Tu as du mal à décrocher poulette!

Mélody : - C’est clair mais il finira bien par mordre à l’hameçon ! Je sais que je ne le laisse pas complètement indifférent rappelles-toi Betty lui et moi on s’est déjà embrassé ! Et ce n’était pas un petit baiser de rien du tout.

Betty : - Mouais je ne sais pas trop... il a quand même l’air bien amoureux de sa future femme !

Mélody : - Je vais tenter une approche, alala j’en ferai bien mon quatre heure mmm.... t’as vu comment il est foutu ça doit être un sacré coup! À ton avis il en a une grosse?!

Cette fois ça en est trop pour Anaïs qui est déjà sur les nerfs.

La jeune femme lâche brutalement les poids de la machine qui résonnent dans un bruit sourd et se dirige d’un pas déterminé vers la pompier.

Mélody s’exclame : - Mais elle est malade !

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