Dream journal

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Bercé par les chants d’oiseaux et les rêves étranges, Edward somnolait. En s’immisçant doucement dans la chambre, la lueur du jour le réveilla. Sans attendre, Ed s’empara d’un carnet sur sa table de nuit, puis il écrivit compulsivement dessus.

Comme à son habitude, chaque matin, avant de se lever, il notait ses rêves. Au départ, il était content de pouvoir s’en rappeler. Parfois Edward s’envolait, courait sur des distances interminables, parcourait des lieux loufoques et découvrait des personnages hauts en couleur. Ce monde sorti de son inconscient le fascinait et l’effrayait. Et son “Dream journal” pouvait lui en donner un aperçu. Mais ces derniers temps, ses songes viraient aux cauchemars, il peinait à les noter et aurait aimé les avoir oubliés. Celui de cette nuit était étrange et basculait vers la folie. L’ensemble était confus, mais il avait en tête la trame principale.

Il se rappelait qu’il courait sous un soleil de plomb. En dépit d’une chaleur étouffante, son rythme était élevé. En sueur, Ed avait envie de boire, mais il n’y avait aucun point d’eau à l’horizon, il était seul au milieu de la nature. Sous la contrainte, il continua son effort jusqu’à atteindre un bar et assoiffé, il s’effondra au sol. Plusieurs clients assis en terrasse assistèrent à la scène. En sauveurs, ils allèrent à sa rencontre.

D’une voix presque inaudible Ed répétait sans cesse :

— J’ai soif …

Un des curieux rétorqua :

— Nous avons que de l’alcool !… Ça déshydrate…

— J’ai soif …

— Y’a pas d’eau dans l’coin j’te dis. Faut aller en ville !

Un autre client donna de la voix :

— Tu vois pas qu’il ne peut plus bouger. Y’a que Gilberte qui peut l’aider.

Tous crièrent en cœur : « Gilberte, Gilberte, Gilberte ! ». 

Les hommes s’écartèrent pour laisser passer une bimbo à la poitrine volumineuse. La jeune femme dégrafa son soutien-gorge et empoigna le coureur assoiffé. Elle lui présenta son sein et il téta tel un nourrisson. Après une moue de dégoût, il cracha par terre et hurla :

— Ce n’est pas du lait !

La bimbo riposta :

— Qu’est-ce que tu crois, c’est du cent pour cent silicone !

Quand les clients éclatèrent de rire, Ed se réveilla.

Est-ce que les films d’horreur étaient à l’origine de ce phénomène ? Il préférait ne pas trop y penser. Par contre il était sûr d’une chose, regardé en solitaire dans un lieu isolé, un film d’horreur avait plus d’impact. Il se leva puis s’habilla à la hâte pour déjeuner. Il avait une journée chargée en perspective, car il devait commencer à emballer ses affaires dans de gros cartons. Il allait bientôt quitter la demeure familiale pour emménager dans un petit appartement, un deux-pièces de quarante-cinq mètres carrés.

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