n°11
Ça y est. Impossible de remonter à la surface. Tandis que l'air lui manquait, des poignards invisibles perçaient ses poumons comprimés, comme aspirés de l'intérieur. Douleur atroce, qui lui fit ouvrir la bouche en un hurlement silencieux. Mauvaise idée. L'eau entra, et cette fois, cette fois... l'envahissant liquide glacé décolla les parois fripées des poumons, brutalement, non sans meurtrir sa gorge en la dilatant violemment. Insupportable étouffement, impossibilité de hurler, de respirer, d'échapper à la mort, cette mort qu'elle avait voulu, pourtant. Mais à présent, elle voulait que cela cesse, elle voulait vivre, heureuse, sans douleur. Si seulement elle avait su que cela faisait si mal de mourir... Elle ouvrit les paupières, sentit le sel lui piquer les yeux. Des taches noires dansaient autour d'elle, son cœur battait comme s'il voulait briser sa cage thoracique.
Sa tête était lourde, elle sentait ses veines se congestionner aux tempes, sur le front, le nez surtout...
Elle agita spasmodiquement ses membres, incapable de les contrôler. Ah, comme si ça allait l'aider à respirer ! Mais elle était incapable de formuler une telle pensée, simplement, par réflexe, elle se battait contre l'absence d'oxygène. Puis son corps cessa de bouger, elle sombra dans l'inconscience, les battements de cœur ralentirent.
Silence. Immobilité. A la surface, la mer houleuse frémissait, tandis que le soleil indifférent jetait des reflets d'or sur l'acier liquide qu'agitaient encore les réminiscences de la tempête.
Le 06/10/2011
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nous jouons avec les rimes
autant qu’avec la prose
nous pouvons faire rire
ou simplement pleurer
nous flottons dans le ciel
nageons dans le sang
la guerre et les tourments
nous aimons les amoureux
ou les détestons
les fleurs nous émerveillent
tout comme les histoires d’horreur
peuvent nous plaire
nous escaladons des montagnes
voguons sur les océans
pénétrons dans les cœurs
devenons sœurs d’âme
nous sommes oiseaux
conscience
ou désespoir
nous choisissons d’être beaux
ou cruels
ou romantiques
passé présent ou futur
nous appartiennent
nous vous laissons la vie sauve
du moins pour un temps seulement
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