n°9
Dans la grisaille matinale, le flux et le reflux des vagues grondent.
La mer
respire,
inspire,
expire,
et son feulement régulier résonne autour des falaises, et son souffle salé fait ployer la bruyère, là-haut, sur les sommets de la muraille assiégée.
Vont
et viennent
les flots frangés de pâles écumes où chantent les sirènes et les esprits des vents.
Ils gémissent,
ils sifflent,
ils supplient
les falaises d'ouvrir leurs portes de pierre, et de livrer passage au peuple de la mer.
Mais le granit sourd les ignore en silence et ne cède guère à la colère des vagues rugissantes. Leur acier fondu ne l'ébranle pas, leur bouche écumante se brise sur sa chair, ses hurlements furieux ne l'effraie nullement.
Vont
et viennent
les flots frangés de pâles écumes où chantent les sirènes et les esprits des vents.
Parfois ils se retirent, abandonnent le siège en murmurant tous bas des projets de revanche. Ils laissent derrière eux des galets ronds et durs, des fragments de rochers, que leur assaut patient arrache à la falaise, preuve que leurs efforts ne sont pas impuissants. Et seul demeure le vent marin, qui gifle les joues rosies des promeneurs heureux, et agite les cheveux des enfants
qui crient
qui rient
et ramassent en riant les plus jolies des pierres polies par la mer.
Le 15/04/2011
Annotations
Versions