28. Règlements de compte

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Je déguste mon repas devant mon écran d'ordinateur. Eléanore retient toute mon attention. J'ai promis de la protéger et je suis alors prête à bondir de ma chaise en cas de problème. Je m'accorde tout de même un café que je vais rapidement chercher dans la salle de pause. J'y croise le docteur Stoller et je ne peux m'empêcher de le toiser d'un regard accusateur.

-Il faut qu'on discute.

-Je vous écoute.

Il ne prête pas vraiment attention à ma présence bien qu'il ait entendu ma question. Il met deux sucres dans son café avant de finir par me regarder.

-Dans votre bureau.

Je n'attends pas sa réponse et tourne les talons en espérant qu'il me suive. C'est sûrement une très mauvaise idée de se la jouer autoritaire avec lui, mais j'ai besoin de savoir et en aucun cas je n'abandonnerai sur ce coup là.

Je prends soin de fermer la porte une fois que nous sommes tous les deux dans son office, puis je l'invite à s'asseoir en face de moi. Il ne semble pas se douter de la raison pour laquelle je lui ai demandé de venir. Je replace quelques mèches de mon chignon derrière mes oreilles, puis je joins mes deux mains sur le bureau.

-Que se passe-t-il Sinclair ?

-Parlez moi de l'accident d'il y a vingt ans

-Vous savez à quel point c'est un souvenir douloureux pour moi. Je n'ai pas envie de parler de ça, répondit-il en se levant.

-Si cela à un rapport avec notre étude, j'aile droit de savoir.

A mes mots, il se rassoit immédiatement en ne me quittant pas des yeux. Lentement, il replace ses lunettes sur sonnez.

-Où voulez vous en venir ?

-Je ne vais pas passer par quatre chemin... votre femme avait ces mêmes capacités et a causé l'accident.

-Pouvez-vous le prouver ?

-J'ai vu son scanner.

-Vous avez fouillé dans mes affaires?

Stoller vient de rentrer dans une colère noire. En prononçant sa dernière phrase, il se lève violemment, faisant tomber sa chaise et me faisant sursauter au passage. Toujours en me fusillant du regard, il continue en me pointant du doigt.

-Ce que vous avez besoin de savoir pour l'étude, vous le savez ! De quel droit vous permettez-vous de consulter des documents confidentielles sur MON ordinateur ?

-Il me semble que cela est directement lié à notre expérience et qu'il était donc dans votre devoir de me mettre au courant ! J'ai une patiente qui souffre et il se pourrait qu'elle y laisse la vie comme votre femme !

Je viens littéralement de perdre mes moyens. Il est clair que Stoller nem'avait jamais vu comme cela. Il semble surpris pendant quelques secondes avant de laisser place à nouveau à son regard sombre. Honteuse, je baisse les yeux. Je n'aurais pas dû m'emporter de cette manière mais je sais que je ne suis pas en tort et je ne compte pas lâcher l'affaire.

-Je pense mériter des explications, finis-je par lâcher.

Stoller semble réfléchir tout en continuant à me fusiller du regard.

-Attendez moi ici.

Il contourne son bureau puis se dirige vers la porte. Lorsqu'il arrive au niveau de l'entrebâillement il s'arrête puis glisse une main dans la poche de sa blouse.

-Qu'allez vous faire ?

-Vous ne me laissez pas le choix, je suis désolée Edith.

A ces mots, il claque la porte puis je l'entends la fermer à clés. Je n'ai pas eu le temps de réagir, j'étais paralysée. Je finis par me jeter sur la poignée de la porte puis à la secouer de toutes mes forces.

-Stoller ! Revenez, ne me laissez pas ! Ces jeunes sont en danger ! STOLLER !

Or, je n'entends que des pas s'éloigner. Je suis prise au piège.

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