27. Prise de risques

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Je ne comprends absolument pas ce qu'il m'arrive... ce cœur dessiné sur le papier sonne un peu comme une déclaration mais comment Eléanore l'a-t-elle prit ? Elle arrive à me faire tout oublier. J'arrive presque à m'imaginer un décor tout à fait différent. Manger face à face avec elle me donne l'impression d'être à mon tout premier rencard. Si seulement cette vitre n'existait pas... et pourtant, c'est sûrement elle qui me permet d'être en totale confiance. J'ai tellement peur de la décevoir, de ne pas être à son goût dans la réalité. Ce mur invisible reste une sécurité et pour être franc, je ne suis pas encore tout à fait prêt à m'en séparer. Entendre sa voix, pouvoir la toucher me ferait sûrement perdre mes moyens. Je ne pense que je n'arriverai même plus à la regarder et je ne pourrai m'empêcher d'être maladroit.

Lorsque nos mains se superposent et que même notre corps est en mode silencieux, je me rappelle ce que Stoller m'a demandé... Il est sûrement en train de m'observer, attendant patiemment que j'exécute ses ordres. Cette pensée rompt cet instant magique que je partage avec Eléanore. Je me détourne d'elle pour réfléchir le plus rapidement possible à l'abri de son regard. J'ai pu, avant de me retourner, observer son regard incompréhensif. Si je ne me dépêche pas, qui sait ce qui pourrait lui arriver ?

Je me décide alors à lui faire face à nouveau. Ses deux mains n'ont pas quitter la vitre et ses yeux mon visage. Malgré que j'essaie de ne pas le montrer, elle semble percevoir mon inquiétude et me souffle un « Ça va ? ». J'acquiesce avec un léger sourire puis j'expire très profondément. Une seule idée me vient alors à l'esprit.

Concentré,j'essaie d'entamer le même processus qui avait précédé mon kidnapping. Les picotements me viennent, les étincelles apparaissent. Stoller ne me croit pas capable de réaliser ce que Eléanore a fait, je vais lui prouver le contraire. Lorsque j'ouvre les yeux, je découvre Eléanore paniquée. Elle semble me supplier d'arrêter. Je l'ignore et ferme à nouveau mes paupières.

Je ressens l'énergie en moi et c'est tout à fait fascinant. Des fils électriques semblables à ceux qu'Eléanore a crée se forment entre mes doigts. Au fond de moi, je pense pouvoir mieux résister à la douleur mais j'ai tout de même un peu peur de ce qu'il pourrait se passer. J'essaie alors de les moduler, ignorant toujours les grands gestes d'Eléanore qui frappe de toutes ses forces sur la vitre.

Aucune douleur ne se fait ressentir mais plus j'essaie de former quelques choses avec les fils électriques, plus je me sens épuisé. Je n'y arrive pas et mes efforts pompent mon énergie. Je rassemble alors toutes mes forces pour essayer tant bien que mal de former un cœur.Je sens des gouttes de sueur perler sur mon front et je grimace tant la tâche est difficile. Lorsque j'arrive à former un semblant de mon objectif, je relève la tête vers Eléanore qui a arrêté tout mouvement. Une larme coule sur sa joue. Je tombe à genoux, vidé de toute énergie. Il m'est impossible de me relever.

Eléanore s'accroupie à mon niveau et je peux lire sur ses lèvres un « pourquoi ? ». Tout ce que j'arrive à lui répondre est « Je suis désolé ». Lorsque je vois son regard triste et ses yeux mouillés par les larmes, j'espère de toutes mes forces que cela n'aura pas servit à rien.

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