19. Une perte de contrôle

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Cette jeune femme est totalement incroyable. J'étais restée bouche-bée devant mon écran lorsqu'Eléanore avait allumé la lumière toute seule et à présent, elle est en train d'utiliser ses pouvoirs comme si c'était devenu une habitude. Elle fait danser entre ses doigts des fils électriques et je peux apercevoir un Alexandre médusé contre la vitre qui les sépare.

J'ai beaucoup aimé les observer, les voir se découvrir. Ils avaient été très inventifs pour essayer de communiquer entre eux. Tout d'abord,ils avaient essayé de lire sur leurs lèvres puis d'écrire sur la vitre en créant de la buée. Finalement, c'était le langage corporel qui avait triomphé. Je sais que cela ne fait pas parti de l'étude mais cela m'a semblé très intéressant de voir l'aisance qu'ils avaient à communiquer entre eux sans parler. Malheureusement, dès qu'Alexandre s'éloigne trop de la vitre, je ne peux plus le voir. J'ai hâte de débriefer avec mon collègue ce soir pour savoir ce qu'il a réussi à faire car j'ai l'impression que c'est Eléanore qui l'observe maintenant. Pendant un cours instant, j'ai l'impression d'être au cinéma. Assise confortablement sur mon siège en dégustant ma barre de céréale, j'assiste à la création d'un lien entre deux personnes, qui plus est, qui possèdent des capacités hors du commun. Un vrai film de science fiction dans lequel je suis également actrice.

Soudain,je bondis de mon siège, manquant de m'étouffer avec ma barre de céréale. Je vois Eléanore se tordre de douleur et une fumée se dégage de son dos. Je ne l'entends pas mais je sais qu'elle hurle,je la vois souffrir. Sans plus attendre, je cours vers le bureau de mon collègue. J'ouvre sa porte sans toquer.

-Venez vite voir ça ! » dis-je paniquée.

Le docteur Stoller me suit avec une rapidité incomparable. Ce dernier fait de grands yeux lorsqu'il voit sur mon écran Eléanore qui avait enlevé son t-shirt. Sur son dos, d'énormes traces rouges, semblable à des brûlures.

« -Qu'est-ce qu'on fait ? Il faut intervenir ! implorais-je mon collègue.

-Venez avec moi »

Stoller se dirige à nouveau vers son bureau puis sort de son armoire un spray contenant un liquide blanchâtre. Il me le tend.

« -Mettez cela sur ses blessures pour calmer la douleur

-Qu'est-ce que c'est ? demandais-je.

-Une préparation que j'ai moi même concocté au cas où.

-Vous l'avez déjà essayé ? Il n'y a aucun risque ?demandais-je hésitante.

-Faites moi confiance » répondit-il en se rasseyant tranquillement sur sa chaise de bureau.

Sans réfléchir, je m'élance dans les couloirs jusqu'à la chambre d'Eléanore. Je badge à toute vitesse pour ouvrir la porte et c'est une pièce vide que je découvre. Je vois alors Alexandre frapper à la vitre de toutes ses forces puis me désigner le coin salle de bain. C'est une Eléanore faible et remplie de spasmes que je découvre allongée au sol, en sous-vêtements.

« -Ne vous en faites pas Eléanore, je suis là, dis-je en m'agenouillant à ses côtés.

-S'il vous plait, faites quelque chose, j'ai tellement mal »répondit-elle entre deux sanglots de douleurs.

Je reste quelques secondes sans rien faire, ne sachant comment m'y prendre et n'osant pas la toucher. Je me mis alors à asperger son dos avec ce qui semblait être une crème. Eléanore hurla au contact du liquide sur sa peau. J'espère que Stoller a raison et que cette préparation ne fera pas pire que mieux. Je commence donc à étaler cette substance mystérieuse, sans me soucier du fait que je n'ai pas de gant. Les cris d'Eléanore se font de moins en moins prononcés et elle semble s'apaiser au fur et à mesure. Une fois terminé, je me lave les mains au lavabo et Eléanore se redresse.

«-Comment vous sentez vous ?

-Ça va mieux mais je n'a jamais ressentie quelque chose d'aussi atroce, répondit-elle en essuyant ses larmes.

Qu'est-ce qui m'arrive ?

-Je ne sais pas... répondis-je un peu honteuse.

-Mais bon sang, c'est vous les scientifiques non ? Comment ça se fait que vous ne sachiez rien ?

-Nous essayons de le découvrir Eléanore.

-Et pendant ce temps, vous me laissez souffrir sans rien dire ?Comment voulez vous que je vous fasse confiance ? » cria Eléanore.

Aces derniers mots, Eléanore a un vertige et manque de s'écrouler.Heureusement je la rattrape. Elle est très faible.

« Je suis désolée Eléanore mais vous avez besoin de repos pour l'instant. »

La jeune femme ne répond pas et se laisse entraîner jusqu'à son lit. J'essaie de lui remettre son t-shirt mais c'est trop douloureux. Je l'aide donc à s'allonger sur le côté puis je la recouvre jusqu'à ses hanches de son drap. C'est avec la mine attristée que je la regarde une dernière fois, fatiguée par la douleur, avant de refermer sa porte.

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