Chapitre 8 : Avant la rentrée.

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Les cris de Kimi résonnaient dans la nuit. Ils arrachèrent aux étudiants réunis dans la cour des couinements semblables, vulnérables, face à l’école en feu. Du moment où son front toucha le sol et qu’elle fut relevée de force par Ulys et Mike, ils se transformèrent ensuite en hurlement.

Dans des mots étouffés, le brun essaya de la raisonner :

  • Kimi, ça va aller…

Sa cage thoracique se levait frénétiquement, mêlant de grosse respiration et un hoquet incontrôlable. Elles les repoussaient. Dossan vint à la rescousse. L’attrapa par le visage pour essayer de la récupérer, mais ses yeux grands ouverts fuyaient les siens. Ils bougeaient dans tous les sens tandis qu’elle se recroquevillait à nouveau sur elle-même. Une longue plainte l’accompagna quand elle se tourna vers l’école.” Pourquoi ?” : La question ricocha mille fois dans sa tête qu’elle emprisonna fermement entre ses doigts. Kimi eut l’impression qu’elle allait exploser, douloureuse. Une force surhumaine la poussa à se diriger vers les flammes pourtant arrêtées par ses deux ex-respectifs.

De loin, Laure, sensible à ce spectacle, courut dans la direction de sa meilleure amie. Elle tenta de la calmer, plus douce que ces gaillards. L’ancien groupe d’ami et les Richess furent réunis. Les pleurs de Kimi leur brisaient le cœur comme s’ils venaient, eux aussi, de perdre un endroit important ou plutôt une vieille amie.

  • Non !! hurla-t-elle en repoussant Laure qui attrapa ses avants-bras instinctivement.

Elle se débattit en enroulant ses mains autour des siens, puis recula en arrière. Autour, personne n’arrivait à éteindre la crise qui l’animait. La colère, puis la tristesse, la rage et le désespoir toquaient l’une après l’autre à la porte de Kimi et la frappaient comme une balle traversant son crâne. La souffrance et la culpabilité la rongeaient. Elle avait trop mal, de grosses larmes roulant sur ses joues. Faye et Nice furent chassés en un rien de temps. Les garçons veillèrent à les éloigner. Alex avait pourtant envie de faire quelque chose. Selim et Loyd devinrent spectateurs du visage qu’ils ne lui connaissaient pas.

  • Je t’en prie, la supplia Laure en lui tendant sa main, affreusement peinée.
  • Ne me touchez pas !! Ne me…

Une gifle, rapide, sans force, suffit à la faire taire. Sous les expressions ébahies, l’auteur subit immédiatement les foudres :

  • Sky ! s’écria Nice, horrifiée.
  • Mec… t’as quand même pas osé la… commença Mike en serrant les poings.
  • Et vous ne dites rien ? se tourna Tiger vers Dossan.

Ce dernier, les mains accrochées fermement à Leroy, enragé par ce que Sky venait de faire, garda le nez pointé vers l’avant. “Elle ne dit plus rien”, pensa-t-il tandis que tout le monde se faisait la même réflexion.

En effet, la tête tournée par le coup et les yeux rivés au sol, elle s’était plongée dans un silence de mort. Derrière le rideau blond que formaient ses cheveux devant son visage, Sky vit ses lèvres trembler. Prise de conscience. Kimi releva doucement la tête en battant plusieurs fois de ses lourdes paupières tout en haussant les sourcils. Elle se réveillait d’un lourd choc. Quand elle leva ses grands yeux bleus vers Sky, celui-ci resta le même :

  • C’est bon… C’est fini ? dit-il avec une désinvolte qui n’allait pas avec l’inquiétude présente sur son joli minois.

Déboussolée, Kimi avait l’impression de flotter, comme cette fois où...

Quand Sky la chopa par l’épaule, elle laissa son visage s’écraser contre son torse. Il avait l’air en colère, un air renfrogné le gagnant. Le nez remonté au-dessus de sa tignasse blonde, l’odeur de ses cheveux vint le titiller quand elle empoigna son pull. Sky chassa la gêne en gardant les sourcils froncés, mais du bout des doigts, il sentit une de ses omoplates. Elle avait l’air fragile.

La dernière fois qu’il l’avait vue aussi faible, il l’avait embrassée.

***

Assis dans son lit, les cheveux en bataille, Sky avait les moins jointes entre ses jambes au-dessus de la couverture. Il lâcha un long et lourd bâillement d’avoir trop dormi. Les yeux à moitié ouverts, il sortit des draps. Le carrelage frais lui fit un bien fou, bien qu’un long frisson parcourût son corps nu.

Juste en slip, il ouvrit la porte de sa chambre dans le but de rejoindre la salle de bain en face. Sky poussa un cri de fille quand il tomba sur Charles. Ce dernier quant à lui avait gardé son calme.

  • Mais ça va pas ! s’exclama Sky, une main sur la poitrine. Vous m’attendiez ? demanda-t-il ensuite, d’un air suspect.
  • Loin de là, Monsieur. Cela dit, je pensais essayer une dernière tentative de réveil. Vous avez le sommeil lourd, plaisanta le vieux monsieur dans son uniforme.

Après un soupir qui lui permit de reprendre ses esprits, Sky le détailla du coin de l’œil. Il avait toujours connu le majordome avec des rides. De toute sa sagesse, Charles lui sourit :

  • Puis-je faire quelque chose pour vous ?
  • Ouais… Dites-moi… commença-t-il en plissant les yeux et en se penchant vers lui, combien de temps encore vous comptez rester en vie ?

Un grand rire chaleureux le secoua.

  • Voyons, Monsieur. Vous avez de la chance que je sois un homme doté d’humour.
  • Un homme ou un fossile… ? décida-t-il de le charrier un peu plus.
  • Sachez que je compte encore vous hanter un moment...
  • Ah ça pour un cauchemar, s'en est un.

Tandis que Charles et Sky s’échangeaient des piques de bon matin, une autre plainte résonna dans le couloir. Au bout de celui-ci, déjà tout apprêtée, Lysen passa rapidement à côté de son frère, le bras tendu et la paume ouverte de manière à garder un écart entre eux.

  • Habille-toi, c’est dégueulasse.
  • C’est ta naissance qui…
  • Monsieur, l’arrêta Charles. Mademoiselle, attendez avant de retourner dans votre chambre. Je voulais vous dire à tous les deux que votre frère vient d’arriver…
  • Génial…
  • Génial !

Sky et sa sœur partagèrent un regard de haine. Elle se dandina, une grimace s’étalant sur son visage:

  • Preums ! s’exclama-t-elle en trottinant dans le couloir.
  • C’est ça, cours-y vite seulement, grogna-t-il entre ses dents.
  • Ne soyez pas jaloux, le taquina Charles à son tour. Je n’ai rien dit, pouffa-t-il ensuite dans ses fines lèvres. Habillez-vous. La commande scolaire est également arrivée.

***

Quelques minutes plus tard, quand Sky descendit dans le salon principal, il y vit Lysen et son grand frère discuter joyeusement. Billy avait l’air bien trop cool avec sa veste en cuir. Ce dernier l’accueillit au pied de l’escalier d’une étreinte. Sky la rendit en retour. Ils s’entendaient mieux au grand soulagement de leurs parents.

  • Tu comptes laisser encore tes cheveux pousser ? fit Sky en venant toucher les mèches brunes foncées qui menaçaient de cacher ses yeux.
  • J’ai obtenu un rôle au cinéma, c’est pour mon personnage. Le “bad boy”, rit-il en ouvrant les pans de sa veste.
  • Oh. Cool, sourit-il d’un seul coin de sa bouche. Salut, papa, fit-il ensuite la bise à John-Eric qui stationnait devant la table où plusieurs cartons étaient posés.
  • Les fournitures sont là, prenez ce qu’il vous faut, lâcha Blear, à côté.

Sky lui avait tout juste dit bonjour et l’ignora en faisant le tour de la table. Il lui parlait de moins en moins depuis qu’il avait découvert qu’elle était sortie avec Dossan. Et cette dernière s’en mordait les doigts, incapable de se justifier, surtout quand il y avait John-Eric à côté. Un chantage silencieux s’était installé entre Blear et son deuxième fils. Il ne parlait pas de leur arrivée ensemble à Saint-Clair tant qu’elle le laissait tranquille. Puisqu’elle filait le parfait amour avec son mari en ce moment, contre son gré, Blear s’exécutait.

Tout en replaçant sa chevelure soyeuse et ondulée derrière son épaule, cette dernière sourit en sentant John-Eric venir l’attraper par la taille. Depuis la boîte, elle prit un agenda rose pâle et le tendit à Lysen :

  • C’est bien celui-ci que tu voulais ?
  • Oui, répondit-il sèchement en repoussant elle aussi sa longue chevelure brune.
  • Lysen, tu pourrais dire merci, la reprit son père.

Le mot en question lui arracha les entrailles quand elle le prononça. En train de prendre quelques blocs notes, Sky se moquait intérieurement. Ils se disputaient toujours autant tous les deux, mais maintenant, ils avaient une ennemie en commun.

Pour détendre la mauvaise ambiance, Billy décida d’animer un peu la conversation :

  • Eh bien moi, ça me manque pas du tout l’école ! s’exclama-t-il en attrapant son frère par l’épaule.
  • Tu m’étonnes, plissa-t-il les yeux, hargneux et jaloux, mais ils se chamaillaient doucement.

Lysen n’écoutait pas, absente. Elle venait de regarder son téléphone. Blear le vit. Elle se retint de l’obliger à lui donner. L’idée que ce soit Leroy l’ennuyait, mais ce n’était pas le cas. Sur l’écran, la notification annonçait Kimi et cette dernière lui disait : “Merci”.

  • Et toi ? Pas pressée de reprendre les cours ? lui demanda Billy de sa voix d’ange.
  • Oh, si je…

La petite Makes s’en voulut immédiatement d’avoir eu l’air enjoué. Elle tortilla son cou, cherchant à dévier la conversation, mais elle ne trouva rien.

  • Pas vraiment.

Blear ne tomba pas dans le panneau. Elle s’avança vers sa fille, d’un air sérieux :

  • À ce propos, nous allons devoir en parler… De comment nous allons envisager la rentrée sachant que…

C’était difficile de jouer le rôle de la mère méchante, surtout quand elle voyait Lysen autant sur ses gardes. L’interdiction de voir Leroy pendant les vacances l’avait poussée à s’éloigner, alors qu’elles s’entendaient si bien avant. Blear regrettait, mais elle pensait que c’est ce qui l’obligerait à ne plus sécher les cours avec son amoureux, car elle savait pertinemment qu’elle ne pouvait pas les obliger à ne plus se côtoyer. Pourtant, ce qu’elle avait vu de Leroy, tout en connaissant une infime partie de son passé, ne l’avait pas rassurée du tout. Il lui avait semblé si dangereux quand elle l’avait vu sauter au cou de ce gamin : Kenji. Bien que Blear n’avait aucune idée de ce qui opposait les deux garçons, elle craignait pour sa fille.

  • … que tu… ne m’écouteras pas, si je te dis que je ne veux plus que tu voies Leroy ?
  • Hum, fit Sky en haussant les épaules, je ne l’aime pas beaucoup non plus.
  • Oh toi, ta gueule !

Voilà pourquoi elle pensait qu’il n’était pas une bonne influence. Lysen n’avait jamais prononcé d’insultes auparavant.

  • Surveille ton langage, lui conseilla John-Eric. Tu as de la chance que nous te laissons le…
  • Mais oui ! explosa-t-elle tout de suite. Je sais ! Tout repose sur de la chance avec vous.
  • Ton père à raison, depuis que tu es avec lui… Tu as changé, lâcha Blear qui se contenait. Avant, tu ne parlais pas aussi mal, tu étais bien plus gentille.

“Parce que je faisais semblant !!”, eut-elle envie de hurler. Elle se retint pour ne pas brûler davantage de ses cartes et serra ses doigts dans ses paumes où se plantèrent ses jolis ongles. Bien qu’il ne la supportait pas, Sky eut de la peine de la voir ainsi. Billy, lui, ne préférait pas prendre part à la dispute.

  • Je commence sérieusement à douter du fait que je devrais te laisser sortir avec lui…

En même temps, elle avait le droit de sortir avec qui elle voulait et ça, pour Sky, il s’agissait d’une profonde injustice. Lysen bouillonnait à l’intérieur. Elle avait envie de pleurer, mais elle garda fièrement ses yeux au sec.

Elle se força même à se calmer. Blear croisa les bras, l’air de dire : “Ce n’est pas trop tôt.”

  • Si tu… n’as plus rien à me dire… Je retourne dans ma chambre, dit-elle en cachant sa peine. Bien, enchaîna-t-elle en tournant les talons face à son silence.
  • N’oublie pas de prévoir une tenue pour ce soir, lui remémora John-Eric.

Lysen leva les yeux au ciel et accéléra le pas quand elle entendit sa mère la suivre. Elle avait encore des choses à lui dire.

  • Ma chérie, s’il te plaît, attend… Lysen, attend !

La rage lui monta :

  • Tu ne veux pas que je te parle mal, mais tu ne me laisses pas respirer !! Pourquoi tu me laisses pas vivre ?! Tu m’as interdit de le voir de tout l’été et…

Un gros hoquet la prit.

  • Ce n’est pas juste ! Je l’aime !!

Blear essaya de reprendre ses esprits, touchée en plein cœur. Elle se revoyait des années en arrière, sauf que ce genre de sentiment, en tant qu'adolescente, elle les avait gardé enfouis.

  • Alors premièrement calme-toi, tenta-t-elle de l’apaiser. Je n’ai jamais dit que tu devais le quitter ! s’exclama-t-elle pour l’empêcher de s’énerver davantage, ce qui fonctionna. Parce que vous êtes dans la même école et je ne peux pas… gérer tout ce que vous faites à distance, mais… Je n’ai pas confiance en lui…
  • Tu ne le connais même pas, lui répondit-elle, blessée.
  • J’ai vu comment il a pu être violent. Et tu… tu ne sais même pas… Tu ne connais rien de lui…
  • Quoi ?! Mais c’est faux ! Pourquoi est-ce que tu dis ça ! Tu dis que tu ne veux pas me séparer de lui, mais tu fais tout pour…
  • Est-ce que seulement tu le connais vraiment ?!

Cette question imposa le silence à Lysen qui la regarda avant de grands yeux ronds. Au milieu de couloir, Blear inspira profondément et s’approcha de sa fille, à tâtons, les doigts collés entre eux :

  • Sache qu’il a tué sa petite sœur. C’est son père qui me l’a dit, lui expliqua-t-elle en la voyant cligner des yeux, et c’était un accident… Donc ce n’était pas sa faute, mais est-ce que seulement tu étais au courant de ça ? Ceci explique peut-être pourquoi il est violent et je… ça m’inquiète...
  • … Tu es… grogna-t-elle entre ses dents, trop méchante ! Bien sûr que je le sais ! C’est mon amoureux ! Je l’aime et tu ne me… Je vais rester avec lui !!

Surprise, Blear la laissa s’échapper.

Lysen traversa sa chambre toute rose comme une tornade. Elle revint sur ses pas pour en claquer violement la porte et s'y enferma. La respiration saccadée par l’énervement, elle se planta au milieu. Ses épaules s’abaissèrent. Elle sortit ensuite son téléphone et ouvrit la discussion qu’elle avait eut avec Kimi sur un réseau social :

“... Je me souviens que tu as droit à une requête de la part de Kyle. Demande-lui de ne rien dire sur le passé de Leroy. C’est tout ce que je veux.”

C'était vrai. Pour avoir mis Ulys sur écoute, elle avait gagné un service gratuit de la part de Kyle. Lysen lui avait répondu donc positivement, sans trop se poser de questions, car elle ne voulait pas donner la chance à ce foutu journaliste d’embêter son petit ami. Cependant, ce que sa mère venait de lui dire l'avaut remué. Elle prit seulement conscience des potentielles conséquences. Il avait tué sa petite soeur ?

En fait, elle n’en savait rien du tout.

***

Si Billy Makes était revenu pour le week-end, c’était parce qu’il avait été convié, comme beaucoup d’autres personnes appartenant à la grande classe sociale, à la représentation de son père.

En tant que chef de sa propre entreprise, John-Eric avait organisé un événement mondain qui servirait, si elle était un succès, à financer de nouvelles technologies utiles au monde du travail dans l’informatique.

La soirée se déroulait dans un grand théâtre, où le mari de la plus puissante femme du pays, énonçait son projet sur la magnifique scène. Dans son costume gris, il maniait les mots à la perfection, se dotant d’un sérieux convaincant, mais c’était son aisance à présenter son projet et son joli sourire qui firent le plus d’effet.

Une fois sa démonstration terminée, en compagnie de Blear qui resplendissait dans une chic robe bleu marine, nombreux hommes d’affaires entourèrent le ravissant couple. À son bras, une coupe de champagne en main, Blear surveillait ses trois enfants discuter autour d’une table. Elle déglutit en voyant Lysen attraper une coupe.

  • Hop là, l’empêcha Billy en attrapant son verre. Je ne te conseille pas de boire ça. Et si on se mêlait aux autres jeunes plutôt ?
  • Il n’y a que ça à faire de toute manière, râla la plus jeune, croisant les bras sur sa petite poitrine recouverte d’un bustier rose qui trônait au-dessus d’une belle jupe en tulipe.

Ailleurs, Sky ne les écoutait pas. Le fait que son frère et sa sœur soient tous les deux à la maison l’avait complétement épuisé, ajouté au fait qu’il participait à l’événement familial contre son gré. Il soupira en les entendant débattre des bienfaits de se socialiser avec les autres. Comme Lysen, il n’en avait aucune envie. D’un regard circulaire, il parcourut la salle. Celui d’une jeune fille, sexy l'air de rien dans sa robe pâle, attira son attention. Elle était aussi à Saint-Clair et le dévorait de ses prunelles désireuses. Sky passa sa langue à l’intérieur de sa joue et décida de ne pas y accorder d’importance. Des couples traînaient partout dans la salle. Lysen était malheureuse de sa dispute avec leur mère. La jeune fille en question passa devant sa table. Son parfum sentait fort.

Pour un jeune garçon de dix-sept ans, Sky en connaissait déjà un rayon sur l’espèce féminine. Celle-là, tentait désespérément de l’attirer ailleurs, alors que l'espoir que son fantasme se réalise était aussi mince que sa silhouette. Mais pas impossible.

Nonchalamment, Sky attrapa la coupe de champagne que Billy avait si bien confisqué à leur petite sœur. Il la siffla d’une traite et réajusta les bords de sa chemise pour la replacer au-dessus de la veste faite sur-mesure.

  • Où vas-tu ? lui lança son frère, surpris quand il déposa le verre vide sur la table tandis que Lysen gardait les sourcils bien haut en le maudissant.
  • Pisser.

Il se dirigea bien vers les toilettes, d’un pas flottant. Les bulles avaient rapidement atteint son cerveau. Une petite blonde sortit de celles pour les filles. Il la dévisagea derrière ses yeux charmeurs et son sourire commercial. L’amour ? Quelle connerie. Quand celle qui l’avait fait venir jusqu’ici en sortit à son tour, elle ramena nerveusement ses deux mains sur sa pochette de marque. Les deux adolescents se regardèrent longuement dans le blanc des yeux. Il n’y avait pas besoin de mots. Juste un petit mouvement de tête, accompagnée d’un regard qui déviait ailleurs. Après tout, elle l’avait cherché en premier et elle l’avait trouvé quand il l’attrapa pour l’emmener dans un coin tranquille. Le seul amour qu’il connaissait, c’était celui-là. Celui où faire l’amour n’existait pas, mais où coucher avec la première venue devenait suffisant et là, où l'embrasser ne lui procurait aucune sensation.

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