scène 7

5 minutes de lecture

Marie entre un verre (petite cuillère à l'intérieur de celui-ci) dans une main, sa trousse dans l'autre. Marie sort de sa trousse un petit flacon, le débouche et verse le contenu dans le verre puis elle remue avec la petite cuillère.

Avec cette dose vous pourrez rejoindre vos pissenlits, six pieds sous terre. (plus douce) Un petit mot pour dernier cadeau de ma part.

Marie (sortant de sa trousse un morceau de papier ainsi qu'un stylo et écrivant un mot)

Marie (lisant le mot)

Chère maman, pour m'excuser de tout à l'heure, je vous laisse ce petit rafraîchissement. Votre fille qui vous aime, Marie.

Valentin entre dans le petit salon

Que faites-vous donc Marie.

Marie (un peu surprise)

Rien, rien de bien méchant en tout cas.

Valentin

Il ne serait en être autrement avec vous. Je peux voir.

Valentin s'approche de Marie et voit le petit mot.

Marie

C'est pour ma mère, j'ai pensé qu'elle aurait une petite soif tout à l'heure.

Valentin

Mais pourquoi avoir déposé le verre ici?

Marie

C'est au cas si pendant la soirée, maman est fatiguée et souhaite se mettre à l'abri du bruit ici.

Valentin

Vous êtes si gentille avec votre mère.

Marie

Oh, vous savez, ce n'est que peu de choses en vérité.

Valentin

Oui mais bon, le geste est là et ce n'est pas tout le monde qui le ferait. (Valentin changeant de sujet). Et sinon quoi de neuf pour vous depuis la dernière fois.

Marie

La routine quotidienne : le travail, les sorties... rien de passionnant en somme.

Valentin

Et côté cœur ? La dernière fois, il me semble que vous éprouviez de nobles sentiments envers une personne, qu'en est-il?

Marie

Je n'ai pas beaucoup avancé dans ce domaine.

Valentin

Serait-il réticent à votre égard.

Marie

Là, n'est pas le problème : il est tout à fait charmant.

Valentin

Il vous a déçu alors?

Marie

Pas le moins du monde.

Valentin

Mais alors qu'attendez-vous. Je suis sûre que votre mère serait heureuse de vous savoir accompagnée...

Marie

Ce n'est pas si facile que ça...

Valentin

Ne me dîtes pas que vous êtes timide, je ne vous croirais pas. Vous qui êtes une fonceuse dans l'âme, ce n'est pas un garçon qui va vous faire reculer.

Marie

Vous semblez si bien me connaître alors que je sais si peu de choses sur vous...

Valentin

Vous savez, je n'ai pas grand-chose à cacher. J'aime le sport, l'aventure, les jolies filles, la musique (temps) et je souhaite devenir médecin ; (sourire )bref, que du conventionnel.

Marie (riant)

Et vous vous dites conventionnel!

Valentin

Comme tout fils de « bourges », je devais choisir entre avocat, reprendre l'affaire familiale ou devenir médecin. J'ai choisi médecine pour mon côté altruiste.

Marie

C'est tout à votre honneur. (Marie changeant de sujet). Et vous, côté cœur?

Valentin

Pour l'instant ma fête, je la fête seul...

Marie

C'est surprenant ça

Valentin (riant)

Je dois faire peur, je n'ai pas le physique de Brad.

Marie (se penchant en avant et marchant voûté)

Ni de Quasimodo.

Valentin (se voûtant et avançant vers Marie)

Cependant, si vous voulez être mon Esméralda...

Marie se plaçant derrière Valentin et lui touchant le dos

Je touche votre bosse, elle me portera bonheur.

Valentin se redresse et propose sa main à Marie

Si vous voulez bien m'accordez cette danse.

Marie

Avec grand plaisir.

Valentin et Marie dansent une valse pendant quelques mesures. Entre Jean-Claude qui les surprend en train de danser.

Jean-Claude (moqueur)

Je vois que certains s'amusent bien ici. Et moi qui vous cherchais partout Marie. Petite coquinette va.

Valentin (légèrement irritée)

Toujours aussi fin Jean-Claude

Jean-Claude

Désolé d'avoir cassé votre coup. Après la danse, la chambre n'est-ce pas (Jean-Claude fait un clin d'œil à Valentin)

Valentin

Je ne suis pas comme vous et vous savez ce que dit le dicton...

Jean-Claude

Ne vous vexés pas, vous aurez d'autres occasions de tirer votre crampe avec la p'tite. (Jean-Claude s'avance vers Marie mais celle-ci le stoppe de sa main)

Marie

Ne vous avisez pas de me toucher, sinon on vous appellera Jeannette.

Jean-Claude (penaud)

Ne vous énervez pas comme ça, je ne suis pas un mauvais bougre. Ce n'est pas de ma faute si vous n'avez pas le sens de l'humour. (Jean-Claude se tournant vers Valentin) heureusement que votre petit copain le possède lui...

Marie

Et qui vous dit que c'est mon petit ami?

Jean-Claude

Et vous dansez une valse imaginaire avec tous les hommes que vous rencontrez peut être?

Marie

Bien entendu. Je danserais même avec vous si vous ne m'aviez autant fatiguée. Je monte me reposer un instant.

Jean-Claude

Si vous voulez, mais je garde Valentin, j'ai besoin de lui.

Marie

Du moment que vous ne le souillez pas...

Jean-Claude (en aparté)

Et on dit que c'est moi l'obsédé.

Jean-Claude à Marie

Ne vous inquiétez pas, pour ces choses-là, j'ai ma femme.

Marie sort. Reste Jean-Claude et Valentin.

Valentin

Si je ne vous connaissais pas...

Jean-Claude

Mais vous savez que je blague tout le temps et que je ne suis pas méchant.

Valentin

Vous avez mis la dose tout de même.

Jean-Claude (dubitatif)

Vous trouvez, je pensais m'être tenu, cette fois ci.

Valentin

Je préfère ne pas vous voir quand vous vous lâchez dans ce cas.

Jean-Claude

Vous ne pouvez pas savoir comment je suis excité.

Valentin

Par quoi?

Jean-Claude

Mais par le repas pardi. Je sens que ce soir, ça va être mon soir.

Valentin (blasé)

Vous savez, ce n'est qu'un repas de plus pour moi...

Jean-Claude (excité)

Vous ne vous rendez pas compte. Je vais être la star de la soirée ; ça me rappelle l'élection de Mister Camping 90 quand j'étais encore tout fringant. Avec ma femme on s'était inscrit à ce concours et contre toute attente on a gagné. J'avais mis le paquet, je m'étais fondu en Johnny, j'avais même la guitare. (Jean-Claude mime de gratter une guitare).

Valentin

Vous ne l'avez pas apporté j'espère.

Jean-Claude

Quoi?

Valentin

La guitare ; elle n'irait pas avec le personnage de ce soir.

Jean-Claude

N'ayez pas peur, je saurais me tenir et jouer le noble chevalier prêt à tout pour secourir sa dulcinée...

Valentin

Je suis sûr que vous vous en sortirez à merveille. Mais pourquoi avoir besoin de moi.

Jean-Claude

J'aimerais que vous me conseillez, vous connaissez plus les belles phrases que moi. Si vous voulez être mon maître.

Valentin (en aparté)

C'est pas gagné.

Valentin (à Jean-Claude)

Soit, si vous le désirez. Commençons par quelques principes de base. En premier avant que l'on ne se mette à table, vous installerez les demoiselles et n'oubliez pas que ce n'est pas une question d'âge : chaque femme reste une demoiselle toute sa vie.

Jean-Claude

Ah bon, même si elles sont mariées ou qu'elles sont vieilles?

Valentin

Le terme âgé conviendrait mieux et pour la réponse c'est oui dans les deux cas.

Jean-Claude (exultant)

Déjà une chose apprise en trente seconde, c'est Josiane qui va être contente quand je vais rentrer.

Valentin

Concentrez-vous, Jean-Claude. On pourra jamais s'en sortir sinon. Dans vos propos, ne soyez pas vulgaire, parlez lentement, si vous connaissez des œuvres d'arts parlez en sinon parlez de la pluie et du beau temps. Mais évitez les sujets scabreux.

Jean-Claude

De toute façon ma femme peut appeler à tout moment.

Valentin

Je vous prierai de fermer votre portable pour le repas. Ceux-ci n'existaient pas au Moyen-Age.

Jean-Claude (étonné)

C'est pour ça qu'ils avaient du mal à communiquer dans ce cas. Je comprends mieux...

Valentin (en aparté)

Il est plus atteint que je ne le pensais.

Jean-Claude

Vous ne voulez pas rester pour m'aider pour la perruque.

Valentin

Je suis sûr que vous vous en sortirez très bien tout seul. Je vous fais confiance.

Jean-Claude

Bon OK. Si c'est vous qui le dîtes, c'est que c'est vrai. Je vais vous étonner.

Valentin

Je n'en doute pas. Je vous laisse vous habiller.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire moonbird ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0