Fatigue quand tu me tiens

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Un mardi de chimio. C’est reparti pour la troisième séance…Ouah !! Les trois semaines qui séparent chaque séance sont passées trop vite.

Pas le temps de retrouver la pêche à cent pour cent que je dois remettre un pied dedans. Mais bon, je n’ai pas le choix. C’est comme ça. Surtout, j’en suis à la troisième déjà, et je me dis que je suis arrivée à mi-parcours.

Mon pire ennemi, la fatigue, se fait ressentir beaucoup plus depuis la deuxième séance. Le moral a ses hauts et ses bas. Quand je suis fatiguée, les larmes coulent toutes seules. Je pense que cela est valable pour toute personne, qu’elle soit malade ou pas. Nous avons tendance à réagir comme ça. C’est aussi un cumul de tous les efforts déjà consentis, avec pour seul but d’écrabouiller la bestiole.

Quant à mes blonds cheveux, même s’ils ne mesurent qu’un ou deux petits centimètres, ils tombent de plus en plus. Je m’y attendais, mais le choc visuel est toujours impressionnant. Ce n’est pas facile tous les jours. Quand je passe la main dans mes cheveux et que j’en ai une pleine poignée, je peux vous assurer que la sensation est vraiment bizarre. Mon cœur s'emballe pour me rappeler que ma féminité en prend un coup.

Remarquez, maintenant mon homme m’a donné un nouveau surnom : son « Petit Roswell ». C’est mignon, mais je crois que ce sont mes forces qui sont extra-terrestres en ce moment.

Je le dis souvent mais la fatigue est vraiment mon ennemie numéro un. Un coup j’ai chaud, un coup j’ai froid. Je dois faire attention à tout. Certains efforts me coutent en énergie et me tirent vers le gros coup de pompe. J’alterne les jours avec et les jours sans. Je guette de manière presque psychopathe si je ne perds pas plus de cheveux que d'habitude. Aujourd'hui pue la journée sans. Demain ça ira mieux.

Mieux vaut en rire, enfin voilà. Même fatiguée, avec un moral en dents de scie, je suis toujours aussi déterminée anéantir ce « crabus ».

Cette épreuve, ce défi qui se présente à moi, m'a ouvert les yeux sur beaucoup de choses, et je me découvre une volonté et des ressources que je n'imaginais pas! Je crois que cette volonté est née de cette envie de ne pas laisser une saloperie me gâcher la vie. Alors oui, aujourd'hui, en arrivant à trois chimio je me sens plus à même à gérer cette séance plus que les précédentes.

Même si je lutte contre une fatalité, je me dois de me sentir bien dans ma tête, ne serait-ce que pour mes proches qui me soutiennent constamment.

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