Plus dure sera la chute ?

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Mardi. La deuxième séance de chimio est faite. Une de moins… Allez, plus que quatre.

Celle-ci s’est déjà un peu mieux passée que la première. Avant tout, j’ai eu droit à un lit. J’ai eu le bénéfice de pouvoir dormir une bonne petite heure. Surtout, je n’avais pas cet affreux casque sur la tête, si lourd et censé éviter la chute des cheveux. Quoi qu’il en soit, j’avais pris les devants : rasée la fille. Allez hop ! Comme ça, un souci en moins.

Est-ce que j'arrive à me regarder dans la glace sans pleurer et sans regrets ? Je pense surtout que c’est une étape nécessaire. Après, chacun la gère plus ou moins bien! Pour adoucir ma peine, entretenir mon moral et supporter mieux cette transformation, je m'y suis attelée : choix de la perruque de blonde, port de bandeaux aux couleurs de la saison et très gros plein de pensées positives.

J’ai beau me préparer à ce moment crucial où je dois franchir ce cap. Mais, vient l’instant où la tondeuse me jette en pleine figure tous ces cheveux qui rappellent à mon bon souvenir que je suis une femme.

La chose étant faite, je prends le temps de l’accepter. Ça me fait mal au cœur. Mais, à regarder ce crâne nu, je me dis qu’il est comme un symbole : il porte les stigmates de ma lutte contre ce vilain crabus.

Je m’arrange pour être toujours bien coiffée, la couleur et la coupe me correspondent. Côté pratique, plus besoin de faire de brushing. J’alterne avec des foulards pour camoufler mon crâne nu. Evidemment je n’ai plus les mêmes attentions… Plus de mains qui caressent mes cheveux, les regards se changent, mélangeant envie et frustration.

Au-delà de la perte de ma blonde chevelure, d’autres effets se sont manifestés. J’ai été prise de beaucoup de nausées. Il m’était impossible de manger ou de sentir quoi que ce soit. La nuit, je me levais toute les heures pour aller aux toilettes et mon corps rejetait tout ce qu’il pouvait. J’ai mal à la tête et j'ai des palpitations pénibles à supporter. Je suis très fatiguée... Vraiment très fatiguée.

Hier, je suis restée toute la journée sous la couette et me suis bien reposée. Aujourd’hui, hop ! Je refais la même pour être en forme plus rapidement. La fois dernière, je n’avais pas écouté mon corps et je m’étais fatiguée plutôt vite. Il faut que j’y aille mollo. Ma chimio ne date que de la veille au matin.

Pour en revenir aux symptômes, ils se suivent et se ressemblent, de jour comme de nuit. Malgré de longues heures de récupération, je sens que les forces m’abandonnent, comme pour me rappeler que je reste humaine et pas si forte que ça.

Je me demande ce que je serai sans ma petite maman, qui m’accompagne à chaque séance. Je reçois aussi énormément de petits mots de soutien qui me touchent énormément.

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