L'antichambre de la guérison

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Nous sommes lundi matin. Il est neuf heures trente et je m’apprête à entrer dans un monde inconnu qui porte ce nom froid, très clinique, de CHIMIOTHERAPIE. C’est parti pour six séances.

Commençons par les cachets : il y en a une dose. Mais apparemment, c’est pour dire adieu aux nausées et vomissements. C’est déjà ça. La médecine a suffisamment progressé ces cinquante dernières années pour pouvoir soulager les maux.

Bon, pour les cheveux, ce n’est pas encore le cas. Je devrais les perdre d’ici quinze à dix-neuf jours après la fin du premier traitement. Je me suis donc fait couper dix centimètres de longueur. Dur, dur, mais bon c’est comme ça. Les cheveux repousseront encore plus bouclés LOL. Je ressemblerai à un vrai petit mouton. Moi qui adore faire du shopping, bah j’irai acheter une jolie perruque qui embellira ma petite frimousse. Cela ne sera pas évident au début, certes, je suis une femme, mais ça ne me minera pas mon moral et ma force de combattre cette putain de maladie

Les filles !! Faites comme moi : tâtez-vous les seins de temps en temps. Ça prend une minute et en plus, ça peut vous faire que du bien et vous rassurer.

Arrivée à l’étage dédié à la chimiothérapie, il est donc neuf heures trente. L’infirmière me reçoit. On me demande si je voulais une pièce isolée ou rester avec les autres patients. Je me revois partir au bout de ce couloir au bout duquel j’aperçois une dizaine de personnes qui étaient dans le même cas que moi. Je commence à m’assoir dans un fauteuil et me mets à pleurer toutes mes larmes. Les gens autour de moi avaient au moins la soixantaine passée et je voyais qu’ils me regardaient tous l’air de dire «Qu’elle est jeune ! ».

J’ai attrapé mes affaires, traversé de nouveau ce corridor tout en pleurant et demandé à être isolée dans une pièce. Je n’aurai pas supporté plus la pitié dans leur regard. Même si, et c’est un fait, que pour eux, ce n’était pas facile non plus.

L'infirmière donc, me branche. Je ne sens pas grand-chose. Un produit rouge entre dans mon corps, dont la tâche primordiale est de détruire les cellules malignes restantes. Quant à ma tête, elle est couronnée d’un casque censé réduire la chute des cheveux. La jeune femme dispose donc un bonnet mouillé sur ma tête, puis le casque réfrigéré et enfin une bande. Tout le glamour d’un centre de coiffure… LOL. Mes yeux pleurent et c’est à cet instant que se libère la douleur atroce qui s'insinue dans ma tête, le choc thermique devenant insupportable... Pendant cinq minutes je dois me faire violence pour ne pas le retirer... La séance a duré trois interminables heures. Que c’est long !! Mais c’est une séance de moins.

La nuit qui suivit, je ne me suis pas sentie pas vraiment bien. Il fallait que les produits s’évacuent. Je suis passée par des maux de ventre, de tête et tout ce qui suit. Je me suis réveillée souvent pour voir si, sur un oreiller, mes cheveux n’étaient pas tombés. Et oui, le psychique travaille beaucoup la nuit.

Je vous avoue que le moral était bien bas. Au beau petit matin, je me suis dit : « Allez hop ! On se booste ! ». J’ai donc pris rendez-vous pour aller choisir ma jolie perruque… Mais vais-je rester blonde ?? Je vous fais la surprise

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