La mauvaise nouvelle

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A vous qui me connaissez…

Cela fait maintenant des années que vous partagez avec moi mes moments de bonheur, mes rires, mes joies. Aujourd’hui, je ressens d’autant plus le besoin de parler d’autres moments que je traverse, et notamment celui-ci.

La spirale infernale a commencé il y a un peu plus d’un mois. Cela a débuté quand j’ai senti en mon sein droit une grosseur. Une inquiétante grosseur. Boule graisseuse, kyste, inflammation, tumeur ? C’est le début des angoisses

J'ai rendez-vous pour un IRM de contrôle. Je suis ni confiante et ni détendue. Ma séance à l’hôpital ressemble à un rituel : se déshabiller, enlever tout ce qui est métallique et c'est parti pour une bonne vingtaine de minutes dans le tube peu confortable, froid et au bourdonnement désagréable. Comme si je n’étais déjà pas au supplice avec mes craintes et mes doutes. La confiance est quelque peu ébranlée. Je sais que quelque chose ne va pas. L’intuition féminine, ce n’est pas rien

Après quelques analyses, le verdict tombe tel un couperet : « Carcinome canalaire grade trois ». Nom médicalement barbare pour nommer un cancer du sein. Comment réagir à une telle annonce ? La seule assurance que nous ayons est que ça se soigne. Au prix de quel sacrifice ?

Je rentre chez moi l’esprit en vrac, les jambes flageolantes, avec mille et une questions, comme si mon univers était en train de s’effondrer. Avoir la trentaine heureuse, et recevoir ce genre de nouvelles, j’ai du mal à y croire. Mais les faits et les résultats sont là.

Je me suis faite opérée le vingt-trois décembre deux mille huit. Dès que j’ai appris que j’avais un cancer, Il ne m’a pas fallu longtemps pour me dire que ça ne resterait pas un secret. Il y a assez de gêne et de tabous autour de cette maladie pour s’en rajouter soi-même. Apprendre qu’on a un cancer perturbe suffisamment le quotidien pour se prendre la tête à savoir à qui on va le dire ou pas.

Le plus dur fut donc de prendre le téléphone et de l’annoncer à mes parents. Mon homme, lui, était près de moi. Je le voyais bien : ses yeux trahissaient un grand désarroi. Mais depuis l’annonce de la nouvelle, il n’a pas changé… A mes yeux, c’est bien là le principal.

De même, mes parents sont toujours les premiers au courant des dernières nouvelles. Au-delà de leur présence et soutien, je me dois de m’assurer qu’ils tiennent le coup. J’ai besoin de savoir qu’ils vont bien. Ça ne veut pas dire non plus qu’ils doivent masquer systématiquement leur malaise. Ce combat, j’ai l’impression qu’on le mène ensemble. Oui, c’est notre bataille commune.

Que dire de mon moral… Actuellement, il est assez bon malgré la claque reçue. Le médecin m’a expliqué les choses clairement, simplement. Avec moi, il vaut mieux. La chimiothérapie... La perte de cheveux ; je m’y attendais. Maintenant, je dois me préparer à toutes les autres éventualités. Ce ne sont pas des infos marrantes, mais pas non plus dramatiques.

La situation est ce qu’elle est et je vais faire avec. Mais attention ! Ça ne veut pas dire que je baisse les bras, au contraire. Cela ne sert à rien de se demander « Pourquoi moi ? », ou de se plaindre sur son sort.

Je serai informée sur le nombre de chimio et de rayons le vingt-deux janvier deux mille neuf.

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