Grand Méchant

4 minutes de lecture

Pourrions-nous parler de la raison,
De ce regard, de cette façon,
Que nous abordons une situation,
Et ainsi, éviter une humiliation?

Pourrions-nous simplement regarder,
Ce que vous vous targuez de respirer,
Mais incapables, vous êtes, de le respecter,
Vous, hypocrites, aux belles pensées.

Ce Trouvère vous a vu si souvent,
Refusez quiconque de différent,
Différent de vos belles pensées,
Et qui pourrait vous déranger!

Vous, aux si grandes valeurs,
Tellement plein que du meilleur,
Incapable même de vous représenter,
Ce que peut être la médiocrité!

Ce Trouvère vous a vu trop souvent,
Si souvent, hypocrites et méprisant,
Tel qu’avec ce Grand Loup solitaire,
Qui a osé fouler vos pauvres terres!

Mais, me répondriez-vous, sans remorde,
Que cette bête est loin d’avoir un cœur d’or!
Il est le terrible grand Méchant Loup,
Un meurtrier, un criminel, un voyou!

Je vous apprendrai, apôtre de la vertu,
Que ce « monstre », bien que perdu,
N’est en rien un suppôt des démons,
Juste une douce âme ayant perdu sa raison…

Je vous conterai une partie son histoire,
Qui l’a forcé à se transformer,
S’adapter à cette triste réalité,
Que tout autour de lui est illusoire.

Sans terre, sans meute, sans lien,
Il a dû partir à l’assaut de son chemin.
Qui pourrait vouloir un tel destin,
Et commencer avec absolument rien?

Or, Petit Loup prit les devants,
Affrontant les mugissements des vents,
Son minuscule corps mû par son cœur,
Seulement mû par de pauvres valeurs.

Il faut noter, bande de vertueux,
Que le loup est un être affectueux,
Une créature qui vit pour sa légion,
Que pour sa meute, sa douce maison.

Sans celle-ci, en général, il n’est rien.
Une créature ayant même perdu ses instincts,
Puisque d’être groupé avec ses pairs,
C’est la force de cette espèce exemplaire!

Ainsi, seul, sur un chemin obscur,
Son histoire aurait dû rapidement se conclure :
Massacré par des monstres cachés,
Profitant de sa faiblesse révélée.

Or, arriva l’inattendu évènement,
Petit Loup combattit violemment,
Pourfendant le moindre de ses ennemis,
Protégeant farouchement sa vie!

Sa mâchoire sonna le glas,
Détruisant en tellement d’éclats,
Tous ses démons qui avaient osé,
S’en prendre à sa vie, sa vitalité!

La petite bête fut tôt marquée,
Obligée de se faire guerrier,
Pour ce faire un minimum respecté!
Le Grand Loup fut ainsi créé!

Une créature extrêmement sociale,
Toujours et à jamais loyal,
Obligé de se battre seul,
Sans rien, sauf son immense gueule!

Pour en revenir à vous, mes vertueux,
Vous qui aimez tant plaindre les malheureux,
Mais qui détestez tant ce loup solitaire,
Parlons un peu de son passage sur vos terres.

Il arriva dans ce coin de la contrée,
Alors même qu’il était fatigué :
Épuisé de tous ses combats à mort,
Épuisé de devoir toujours être fort.

Il avait vaincu tous les démons,
Pourfendant les hérauts de la fin,
Surmontant les défis du destin,
Seulement remplis de désolation,

Presque vidé de toute vigueur
N’aspirant qu’à arrêter ses pleurs,
Ne recherchant qu’un peu de répit,
Pour ce simulacre de vie…

Or, mes chers sages de la bonne pensée,
Dès que vous l’avez vu arrivé,
Vous n’avez pas pu vous empêcher,
De penser que le pire allait arriver!

Alors, sans même plus réfléchir,
Vous l’avez jugé coupable du pire,
Vous préparant à décerner sa sentence :
L’éternel exil et l’éternel isolement…

Vous l’avez chassé sans pitié,
Le forçant hors de votre contrée.
Vous l’avez même attaqué,
Avec vos piques acérés!

Vous l’avez chassé sans pitié,
Vous l’avez blessé…
Alors qu’il n’aspirait qu’à se reposer,
Alors qu’il était amoché…

Mais vous ignorez un élément, vaurien,
C’est les conséquences de votre stupidité :
Vous l’avez malheureusement réveillé,
Et vous avez préparé votre fin…

Le Grand Loup solitaire a un côté,
Connu seulement d’une poigné,
Et mes chéris, éviter de le rencontrer,
Il aurait tôt fait de vous étriper!

En fait, je dois vous donner raison,
Notre loup peut perdre la raison.
Mais vous avez été les créateurs,
De ce monstre de terreur…

Vous avez réveillé le Méchant Loup!
Cette créature aimant trop le goût,
Des massacres, de la traque et de la chasse,
N’ayant jamais assez de tous ses supplices.

Ces proies préférées sont les sots,
Ceux qui n’ont pas réfléchi aux maux,
Qu’ils provoquent dans leur jugement,
Et qui parfois, réduisent tout à néant!

Le Méchant Loup désire se venger,
De tous ceux qui ont blessé!
Il désire sentir leur sang coulé,
Et leur âme être dévorée.

Cette bête crée de la terreur,
Avec son irréelle noirceur,
Ces yeux remplis du rouge nectar,
Prêt à devenir votre cauchemar.

Il est revenu du lointain,
Votre ultime destin,
Et absolument rien,
Ne l’arrêtera sur son chemin.

Vous avez frappé sur un blessé,
Une créature tellement fatiguée,
Qui ne recherchait qu’un répit,
Dans sa vie de souci…

Coupables, bande de vertueux,
Coupables, pauvres malheureux,
Coupables des prochaines tueries,
Coupables d’avoir trop ri…

Je n’ai qu’un conseil :
Lorsque s’éteindra le ciel,
N’essayez même pas de vous cacher,
Chez vous, la mort est venue roder…
Embrassé tous vos bien-aimés,
Car bientôt, vous cesserez tous d’exister…

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Vatis Maestus ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0