Au revoir Poudlard et joyeux Noël

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Jour 34 : Mardi 25 Décembre.

Au petit matin, je me suis réveillée maussade. J'avais déjà, et ce à peine éveillée, conscience que je vivais ma dernière journée dans ce monde. J'ai pris une grande inspiration et je suis partie vers le parc sous ma forme de Fléreur, j'avais besoin d'air.

J'ai passé beaucoup de temps ainsi, assise en pleins milieu d'une longue étendue d'herbe à réfléchir je ne me souciais de rien. Mes pensées n'étaient pas spécialement centrées sur quelque chose en particulier, je passais d'ailleurs le plus clair de mon temps à regarder devant moi sans songer à quoi que ce soit. Le froid hivernal ne venait même pas me perturber tandis que mes poils étaient doucement mais sûrement recouverts de neige. De temps à autres une de mes oreilles frétillait en entendant un cri étrange venir de la forêt interdite, mais ce matin je ne me demandais pas de qui il provenait. Je restais là à faire abstraction de ce qui m'entourait, ou pour être totalement franche, de ce qui allait se passer dans quelques heures à peine.

Je revenais d'un pas lent vers l'école et y secouait ma douce fourrure pour en faire tomber les derniers flocons. Dans les couloirs et les salles, les élèves étaient surexcités. Depuis quelques jours, l'établissement au complet était décoré aux couleurs de Noël, l'énorme sapin de la grande salle n'était pas le seul à rendre hommage à cette fête. Dans pratiquement toutes les salles ces arbres décorés de dizaines de boules colorées et de guirlandes accueillaient les gens, certains professeurs qui avaient à coeur cette célébration, avaient même agrémentés leurs locaux d'autres décorations typiques. Des bonhommes de neiges qui étaient animés et ne fondaient pas saluaient les enfants, des traineaux qui parcouraient inlassablement le même parcours passaient entre les bancs, de petits anges argentés volaient par-dessus les têtes pour lancer une neige artificielle qui disparaissait avant même de toucher le sol ...
Pourdlard était en fête. Pas moi.

Je passais par la grande salle pour y jeter un coup d'œil, le repas se finissait et de nombreux élèves chahutaient plus qu'autre chose par-dessus leur assiette vide. Les enseignants n'y prêtaient pas attention aujourd'hui et étaient détendus et de bonne humeur à leur table.

Je traversais la pièce en passant entre les longues tables et en frôlant certains pieds sous ces dernières. Je ronronnais quelques instants sous la caresse de Luna qui m'avait vue arriver et me frottais de plaisir contre sa jambe. Arrivée à la table des professeurs, je sautais sur ma chaise et allais ensuite m'asseoir sur les genoux de Severus qui parlait avec le directeur. Il ne posa aucune résistance et ne fit d'ailleurs aucun commentaire quand il me sentit bondir sur lui, j'en ronronnais de plus belle. J'écoutais vaguement la conversation avant de somnoler contre celui qui allait bientôt me manquer.

Dans l'après-midi je reprenais ma forme habituelle et allais passer deux petite heures avec Fred et Poliakoff que j'avais réunis autour d'un chocolat chaud dans les cuisines. Kwincy s'est joint à nous et nous avons commencé une amusante conversation sur les rumeurs les plus folles qui se répandaient au sein de l'école. Fred me demanda avec qui j'allais au bal ce soir, ma réponse le fit grimacer de dégout. Poliakoff lui se contenta de me sourire. Je disais finalement au revoir à l'Elfe de maison, pas certaine de le recroiser avant mon départ et quittais les garçons avec un pincement au coeur.

Je retournais dans ma chambre d'un pas lourd et regardais l'heure. Il ne restait que quatre heures avant le début du bal, aussi je décidais de m'occuper du "cadeau" de Severus. Je rangeais délicatement son paquet rétrécit dans un petite sacoche nouvellement métamorphosée et me rendais une dernière fois dans les profondeurs de l'école pour le trouver. Je n'y arrivais pas. Il n'était ni dans la grande salle, ni dans sa classe, ni dans ses appartements. Je redonnais le même mot de passe au portrait qui gardait l'entrée de chez lui, mais ce dernier refusa de me laisser passer. Severus avait dû en changer. Je soupirais de frustration et retournais sur mes pas. Je marquais un temps d'arrêt devant sa classe de cours mais continuais finalement ma route, laisser le paquet ici n'était pas une bonne idée.

Je me laissais guider par mon instinct, destin, chance, peu importe et avançais sans destination précise quand je reconnus le petit escalier menant à la tour d'Astronomie. J'y allais sans grande conviction et me postais devant les rambardes en métal qui me séparaient d'une chute mortelle pour profiter de la vue une dernière fois. Le vide ne me dérangea pas, j'étais loin de me soucier de mon vertige aujourd'hui. J'entendis un bruit de porte qui se referme et me retournais pour voir qui était le nouveau visiteur. Severus ...
Il haussa un sourcil et sursauta presque en me voyant, lui aussi devait chercher le calme en cette journée bien triste. Il vint se poster à mes côtés et regarda le parc sans réellement le voir. Profitant de ce bien-être passager je ne dis rien durant un bon moment mais j'avais toutefois quelque chose à faire avant de partir ... et quelque chose de taille, aussi je repris un peu mes esprits et entamais la conversation.

- J'ai quelque chose pour vous.

Il me regarda avec curiosité durant le petit moment que je pris pour sortir son paquet de ma sacoche. Je lui rendais sa taille normale et le lui tendais délicatement.

- Je sais que c'est Noël mais il ne fallait pas vous sentir obligée.
- Cela n'a rien à voir avec cette fête idiote.

Je remettais une mèche de cheveux derrière mon oreille et cherchais mes mots. C'était plus difficile avec lui qu'avec Fred.

- Cette date ... à quoi correspond-elle ?
- Je ne peux pas vous le dire ... Mais j'aimerais que vous m'écoutiez attentivement Severus ...

Il fronça légèrement les sourcils, mon ton sérieux n'était pas habituel aussi il comprit que j'allais lui parler de quelque chose de très sérieux. Il hocha la tête en étant suspendu à mes lèvres.

- J'ai enchanté ce paquet pour que vous ne puissiez pas l'ouvrir avant cette date. J'aimerais ... Je vous demande de ne pas tenter de l'ouvrir avant et de ne pas oublier de le faire le jour venu. C'est très important Severus. Et puis ... vous trouverez un mot à l'intérieur, je ne peux vous en donner le contenu maintenant, cela pourrait créer de gros problèmes si je le faisais. Mais une fois encore, je vous demande d'être ce jour-là très attentif à ce qui y est inscrit et ... de me faire confiance.... J'ai bien conscience de vous en demander beaucoup, mais je crois qu'au fond de vous, vous savez que je ne vous veut aucun mal, bien au contraire. Alors s'il vous plait, Severus, faites ce que je vous demande ...

Il pinça les lèvres, sa curiosité devait être mise à rude épreuve aujourd'hui et allait l'être durant plus de quatre ans. Il rangea son paquet dans la poche de sa cape après un sort de rétrécissement et regarda quelques secondes un hibou qui passait non loin de nous.

- Vous voyez, même lorsque vous ne serez plus là, vous réussirez encore à me tourmenter.

Il revint à mes yeux avec un léger sourire au coin des lèvres. Je l'imitais mais ne pouvais m'empêcher de lui demander sa promesse solennelle par rapport à ma demande. Il hocha de la tête avant de répondre.

- Je vous le promets ... Je ne sais pas ce que contient ce fichu paquet mais cela semble plus qu'important à vos yeux. Aussi, je tenterais de ne pas devenir fou durant les prochaines années durant lesquelles je passerais le plus clair de mon temps à maudire votre don inné pour faire des secrets.

Je souriais un peu plus et lui souhaitais bonne chance pour le bal. Il me regarda bizarrement avant de me demander des explications tandis que je passais presque les portes pour rejoindre les escaliers.

- J'ai entendu dire et ce d'une source sûre que votre cavalière est une piètre danseuse. Malheureusement pour vous, elle souhaite tout de même être menée sur la piste ...

Je partais d'un rire sincère alors que je l'entendais maugréer dans sa barbe et partais enfin vers ma chambre pour me préparer psychologiquement à ma future soirée.

Assise sur mon lit, je trépignais d'impatience que l'heure sonne (ce qui était assez contradictoire étant donné que je ne voulais pas ce qui allait arriver juste après, mais passons). Je n'arrêtais pas de regarder l'heure, je ne souhaitais pas me préparer trop tôt.
Au comble de l'agacement que les minutes stagnent je décidais de ranger ma chambre. Je rendais leur forme d'origine à tous les vêtements que j'avais créés et allais ranger les serviettes de bain (recousues) qui avaient servies de base à mes métamorphoses dans l'armoire de la salle de bain.

Je faisais ensuite passer un coup de balai dans les deux pièces, te rangeais, mon cher Journal, ainsi que ma baguette (en souvenirs) dans la sacoche que je décidais de ramener chez moi, je rédigeais aussi une "note" globale sur mes recherches de conservation et faisais disparaitre les anciennes qui désormais ne servaient plus à rien. Mon lit fut fait (une première depuis que j'étais ici), mon bureau nettoyé. Comme il me restait plus d'une heure avant de me préparer, j'allais rapidement rendre ses livres à Minerva, cette dernière étant absente de sa classe, je décidais de les déposer sur son bureau. Je faisais de même avec le roman que j'avais emprunté et le ramenait à la bibliothèque. Je retournais ensuite dans ma chambre et décidais d'en ressortir avec ma note globale pour aller la déposer sur le bureau de Severus. Au cas où il en aurait un jour besoin.

De retour (encore) dans ma chambre, j'inspectais les lieux. Il n'y avait plus rien à moi, hormis ma sacoche, mon vieux jean's, ma chemise, mes baskets et mes sous-vêtements. Je posais le tout sur mon lit et me déshabillais complètement, je rangeais les vêtements que je portais l'instant d'avant avec les autres que Dumbledore m'avait offerts dans la grande malle en bois qui était posée au pied de mon lit (après les avoir "lavés" évidemment). Finalement, alors que l'heure avait enfin tournée, j'allais me préparer.

Je savourais avec délice ma dernière douche magique avant de me sécher et de boucler le bout de mes cheveux pour leur donner un peu de volume. J'enfilais ensuite les vêtements posés sur mon lit et ... réfléchis à la tenue que je voulais porter ce soir. Je n'allais tout de même pas aller au bal habillée d'un vieux pantalon troué et de baskets... Je me remémorais les tenues que j'avais aperçues chez Madame Guipure et à Pré-au-Lard et décidais de métamorphosé mes vêtements, quitte à leur rendre leur forme avant de partir.
J'allais enfin me maquiller dans la salle de bain, pas beaucoup mais juste assez pour me mettre en valeur et décidais de garder autour du cou ma chaine avec comme pendentif mon balai miniaturisé.

En me regardant dans le miroir j'étais heureuse du résultat. J'avais décidé de porter une longue robe noire à longues manches évasées au niveau des poignets. J'avais osé un léger décolleté, pas provocant il épousait parfaitement ma poitrine. D'humeur féminine et voulant (pour une fois) paraître belle aux yeux des gens, j'avais dessiné un long dos nu à ma robe, il commençait à ma nuque ou la robe se refermait grâce à un minuscule bouton argenté et se terminait en pointe à la base de mes reins. J'avais transformées mes vieilles baskets usées en escarpins noirs à talons pour me faire gagner quelques centimètres et renforcer la longueur de mes jambes. Ma longue robe moulante recouvrait la moitié de mes chaussures en s'évasant comme mes manches. J'aurais aimé me prendre en photo en cet instant car j'étais fière de l'image que je renvoyais, celle d'une femme forte et sûre d'elle (en apparences).
Je lançais un dernier regard derrière moi avant de sortir et d'aller rejoindre Severus.

Je prenais le plus long chemin, pas celui qui donnait directement sur le fond de la grande salle et arpentais les couloirs avec une pointe de nervosité. Les élèves que je croisais se retournaient sur mon passage et ouvraient de grands yeux surpris. Ah c'est certain que ça changeait de mes tenues habituelles. Avec des battements très rapides mon pauvre coeur malmené par le stress s'arrêta complètement de battre quand je vis Severus m'attendre à l'entrée de l'école. Était-il devin ou quoi ? Il me vit (après avoir copieusement incendié un élève qui courait après une jeune fille) et garda sa main en l'air durant une minute avant de reprendre ses esprits et de venir m'acueillir comme il se doit. Après un raclement de gorge :

- Hé bien, vous êtes très en beauté ce soir Amy.

Je rougissais instantanément sous le compliment tout en m'étonnant de l'entendre m'appeler pour la toute première fois par mon prénom. Je le remerciais dans un souffle et lui retournais la gentillesse. Fidèle à lui-même il portait une longue veste noire mais cette fois elle était agrémentée de boutons argentés et lui arrivait en bas des hanches, elle recouvrait un pantalon cintré de la même couleur. Même si la tenue en soit n'était pas très différente de celle qu'il portait tous les jours, elle était toutefois plus décontractée et mise en valeur grâce à l'absence de cape en velours la recouvrant. Ses cheveux étaient coiffés de la même manière que lorsqu'il donnait cours mais étaient propres et ne sentaient pas les volutes de potions. Ce simple effort de sa part me fit plaisir, c'est fière que j'arrivais à son bras dans la grande salle.

Nous sommes allés rejoindre Albus et Minerva qui parlaient tranquillement autour d'un verre de ... je ne sais quoi et avons attendu le début de la fête tranquillement.
Quand l'horloge sonna vingt heures précises, les couples entrèrent en masse et accueillirent avec des applaudissements les champions du tournoi des trois sorciers accompagnés de leur cavalier(ère). Je m'amusais ensuite de revoir Harry danser avec Parvati Patil de façon totalement ... coincée. Il semblait se mouvoir sur la piste de danse avec son Nimbus bien enfoncé au fond de son c... Bref.

Albus et Minerva rejoignirent les adolescents et se mirent à danser à leur tour ce qui fut le top départ pour tous les couples présents dans la salle. Avec un ricanement j'accueillais le "Puisqu'il le faut" de Severus et le suivais ensuite vers le centre de la pièce pour imiter nos prédécesseurs.

Dire que j'ai passé une bonne soirée serait encore en-dessous de la vérité. J'ai passé une EXCELLENTE soirée.

Severus est resté courtois durant les quatre heures que nous y sommes restés. Il m'a conduite sur la piste de danse à plusieurs reprises, sous le regard ahuri de Fred qui la bouche grande ouverte gobait les mouches. Parfois je changeais de cavalier et entamais une valse (moi) avec Poliakoff, parfois avec Albus qui se révéla être aussi bon danseur que sorcier. Un Rock avec Fred me fit perdre toute notion du temps et plusieurs verres avec Minerva ont suffis à rendre cette nuit la plus belle que je vivrais de toute ma vie.
De simples instants emplis de sincérité, de joie avec des amis et des êtres chers. J'ai profité du peu de temps qu'il me restait pour parler autant que je le pouvais avec Severus, nous avons une fois de plus débutés des joutes verbales très amusantes. Parfois il devait me laisser pour aller surveiller des élèves dans les couloirs, il restait un enseignant, aussi j'allais rejoindre d'autres personnes le temps de son absence. Luna m'amusa beaucoup et avec elle nous acclamèrent le groupe des Bizarr' Sisters qui était venu spécialement pour animer le bal de leurs chansons. Les heures passèrent très rapidement, malheureusement.

Quand plus tard la salle commença à se vider, je compris qu'il était temps pour moi aussi de m'en aller. Un coup d'œil pour la grande horloge me le confirma, minuit venait de sonner. J'allais étreindre le directeur et Minerva qui ne s'en formalisèrent pas. Ma gorge se serra automatiquement quand je vis la mine basse de la plus si jeune femme. Albus me souhaita bonne chance après m'avoir accompagnée jusqu'à ma chambre. Je rendais leur forme à mes vêtements en faisant disparaitre ma belle robe. Je soupirais en m'emparant de ma sacoche et regardais pour la dernière fois cette chambre qui fut mon cocon durant plus d'un mois avant d'en sortir le coeur lourd. En refermant la porte, je souriais doucement à mon gadget installé dessus et le faisait disparaitre.

Arrivée en bas des escaliers je pensais très fort à la grande salle et me rendais au deuxième étage en étant certaine de la trouver là. Je trainais le pas, faisais durer le supplice le plus longtemps possible, mais arrivais trop rapidement à mon goût à destination. Je tournais plusieurs fois sur moi-même comme Harry l'avait fais et pensais à ce dont j'avais besoin. La porte de la salle sur demande apparut dans un vrombissement et j'ouvris les yeux pour la fixer. Il était temps ... J'ouvrais la porte les larmes aux yeux et entrais quand ...

- Puis-je vous accompagner ?

Je me retournais vers lui le regard brouillé par la peine et hochais de la tête. Sa présence était une torture, mais une torture qui m'était pourtant indispensable pour partir sans regrets. Il referma la porte derrière nous et me suivit en silence dans l'immense salle qui avait des allures de labyrinthe. Nous avons dépassé des vélos, des armoires, évité les projectiles que nous lançaient des Lutins de Cornouailles avant que je ne reconnaisse la barque de la fois dernière. Je savais désormais par où aller. Quelques minutes plus tard, alors que ma respiration devenait saccadée, nous fîmes face au miroir de Nexus. Severus qui ne l'avait jamais vu s'étonna de sa surface et s'en approcha pour l'inspecter méticuleusement avant de reculer et me de faire face.

Nous nous sommes regardés durant de longues minutes, chacun savait que parler annonçait mon départ aussi nous avons gardé obstinément le silence. Je ne quittais pas son regard perdu et anéanti alors que je touchais du bout des doigts la surface d'eau du miroir, et comme la première fois une lumière aveuglante en sortit l'instant d'après. Je ravalais un sanglot quand je retrouvais la vue de ses traits tirés et de la panique dans ses yeux. Je baissais le regard un instant avant de regarder l'image que renvoyait le miroir. Ma chambre vide et plongée dans la presque obscurité m'attendait.

Je l'entendis s'approcher de moi et l'instant d'après je me retrouvrais brusquement attirée entre ses bras. Je me laissais allée à ma peine et éclatais en sanglots contre lui. Je crois que nous sommes restés ainsi très longtemps, aussi longtemps que dura ma crise en tout cas. Parfois, je l'entendais entre deux torrents de larmes me chuchoter qu'il ne voulait pas que je parte, que ce n'était pas juste. Sa prise sur moi était dure et étouffante mais à aucun moment je ne voulu la quitter. Pourtant, quand mes larmes se tarirent et que je me sentais totalement vidée de toutes énergie je le repoussais doucement du bout des doigts et relevais mon regard vers le sien.
Il fronçait les sourcils tellement fort qu'il en était presque effrayant, son regard aussi dur que possible me faisait voir celui que tous craignaient entre ces murs. Ses lèvres plissées refusaient de s'ouvrir pour me parler. Il baissa finalement les armes en essuyant la dernière larme qui roulait sur ma joue et colla son front contre le mien. Ses épaules tendues se relâchèrent et il soupira avant de pencher la tête sur le côté pour venir me chuchoter un secret à l'oreille, ou bien était-ce une promesse ?

Je reculais en souriant légèrement et lui serrais la main, lui faisant comprendre par ce geste que je l'encourageais totalement pour ce qu'il venait de me dire. Avec une longue inspiration je désertais sa prise et allais lentement faire face à la surface liquide qui m'attendait. Je me retournais une dernière fois vers lui et lui chuchotais avec un sourire :

- Comme je vais regretter les repas de Poudlard.

Il sourit sincèrement pour la toute première fois et laissa s'échapper un petit rire de ses lèvres. Si je n'avais pas été si triste de le quitter j'en aurais presque été abasourdie. Je lui chuchotais tout de même une dernière fois qu'il allait me manquer avant de fermer les yeux et traverser l'eau qui me séparait de mon monde.

Jour 35 : Mercredi 26 - Minuit trente.

Quand j'ai réouvert les yeux, j'étais couchée sur mon lit. La fraîcheur de ma chambre réveilla en moi de nombreux souvenirs que j'avais pu vivre ici. Je reconnus instantanément l'odeur de vanille qui régnait dans toute la maison à cause de ma mère et de ses bougies parfumées. Je m'asseyais et remettais mes cheveux en ordre en regardant mes vêtements qui n'étaient pas du tout mouillés suite à mon passage à travers le miroir. Je posais ma sacoche à mes pieds et en sortait le contenu tout en retrouvant mes esprits. Je déposais ma baguette sur ma table de chevet avec un pincement au coeur. J'essayais tout de même de lancer un sort de lévitation à la boite de mouchoirs posée sur mon bureau d'un mouvement du poignet, mais rien ne se produisit comme je m'y attendais. Je soupirais et regardais l'heure.

Sortant finalement de ma chambre je me dirigeais vers celle de maman. Elle dormait profondément entre cinq mouchoirs usés. Je m'approchais doucement ne voulant pas la réveiller tout de suite et regardais le petit flacon sur sa table de chevet. Des somnifères. Avec des remords pour l'avoir laissée seule si longtemps je retournais dans ma chambre et t'ouvrais, Mon Cher Journal, pour te narrer ma dernière journée dans le monde fabuleux de la magie.
Je regrette déjà cet univers, mon retour ici va être bien ennuyeux. Le seul point positif c'est que désormais je vais pouvoir prendre soin de maman.
Je pense déjà à Severus, le temps s'écoule-t-il normalement là-bas ? Je veux dire, est-il toujours dans la salle sur demande ou bien les années se sont écoulées pour arriver à la même date que celle de ce monde ?

....

Question inutile à laquelle je n'aurais de toute façon jamais aucune réponse...

Bien que, s'il arrive à trouver une façon de me ramener comme il me l'a promis dans un chuchotement avant mon départ, je pourrais lui poser la question !

FIN

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