A vo't bon coeur m'sieurs dâmes !

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Jour 17 : Samedi 08 Décembre.

Cela fait quelques jours que je n'ai pas écris ici. Il faut dire que les jours se ressemblent tellement que je ne trouve pas nécessaire de me répéter en écrivant encore et toujours les mêmes choses.
Le reste de la semaine a été calme, ma santé va un peu mieux même si je n'ai pas encore retrouvées toutes mes facultés. Je ne tousse plus, ma respiration est redevenue normale. C'est déjà super encourageant. J'ai tout de même hâte que ma vue retrouve toutes ses fontions, je vois mieux certes, mais c'est pas encore ça.

Les deux jours précédents, j'ai recommencé mon petit manège et je suis allée "embêter" Severus durant ses cours, j'ai été étonnée de réussir si facilement à retrouver ma forme de "chatte". En fait, il me suffit de me concentrer et de repenser à l'état d'esprit dans lequel j'étais quand je me perdais dans mes pensées sur mon lit et la transformation s'amorce. Faut croire que les chats n'arrêtent pas de réfléchir et de partir dans tous les sens ... Ce n'est pas douloureux contrairement à ce qu'on pourrait penser, mes os et mes muscles changent sans que je ne ressente quoi que ce soit, je suis comme spectatrice du changement avant que ma raison n'intègre le nouveau corps formé.

Les cours de Severus sont vraiment intéressants, faut croire que je me suis trouvée une nouvelle passion. C'est hypnotisant de le regarder tourner en rond dans sa classe en récitant les vertus de certains ingrédients ou en effrayant les élèves sur les dangers possibles d'une préparation. Quel sadique. Il ne s'est même pas étonné de me voir arriver le lendemain matin lors de son heure de cours avec les premières années. Il a patiemment attendu que je rentre (lentement et mesquinement) avant de refermer la porte derrière moi et de commencer les hostilités. Moi j'ai retrouvé ma place sur son bureau et j'ai battu de la queue à chaque fois qu'il passait à côté de moi.

Plus tard je suis allée courir dans le parc sans trop m'éloigner pour autant, on ne sait jamais sur quoi je pourrais tomber et ma petite taille ne m'aiderait pas tant que ça à me défendre, même si je suis pourvue de belles longues griffes acérées.
Le soir après un repas digne de ce nom sous le regard ahuri de Severus, je suis retournée dans ma chambre pour y découvrir quelques cadeaux que je me suis faite. Plusieurs souris, ainsi qu'un énorme rat mort gisaient sur le sol. Répugnée d'imaginer que j'étais l'auteur du crime et imaginant que j'ai dû manger des rongeurs durant la journée, j'ai fais disparaitre mes méfaits d'un mouvement du poignet. J'ai dormi du repos du juste cette nuit-là, courir dans tout le château a raison de ma volonté de rester éveillée plus tard que vingt-deux heures.

Le lendemain, après une matinée aux côtés du professeur en potions, je suis allée gambader au troisième étage. Je sais que ne n'est pas une lumineuse idée, mais quand je suis sous ma forme féline, je suis d'humeur aventureuse. Malheureusement je n'y ai rien découvert d'extraordinaire, la pièce qui auparavant était gardée par Touffu était désormais vide et la trappe sous ses pattes n'était plus qu'un vague souvenir.
Après le repas de midi qui se passa pour ainsi dire entièrement sous le regard en biais de ma chauve-souris préférée (que je soupçonne de savoir quelque chose qu'il ne sait pas) je suis allée retrouver la fraîcheur de sa classe durant quatre heures. Quand il termina le dernier cours de sa journée, je suis sortie rapidement et j'ai couru telle une furie (ne me demande pas pourquoi) vers les étages. J'ai encore cherché après la salle sur demande, mais il faut croire que je ne demande pas assez....

Avant le repas du soir, j'ai retrouvé ma vraie forme et je suis allée rejoindre la grande salle pour finalement y jouer une partie d'échecs avec Poliakoff. Après que les gens aient copieusement mangé et soient sortis de la salle nous nous sommes rejoins au centre de cette dernière pour remettre le couvert. Je voulais ma revanche. Il me proposa de l'accompagner le lendemain ce que je ne compris pas. Il m'annonça qu'une sortie était prévue à Pré-Au-Lard, j'en couinais de joie en perdant instantanément ma bonne humeur ensuite. En avais-je l'autorisation ? Je l'ai salué rapidement lui disant de m'attendre à neuf heures devant l'entrée et je suis allée voir Pompom pour lui demander si ma santé me permettait une sortie.
Elle m'a (encore) auscultée et avec un soupire soulagé elle m'a annoncé que j'étais pratiquement guérie et que oui, je pouvais sortir le lendemain ( si je restais prudente). Je la serrais dans mes bras au comble de la joie et sortais en courant (une fois de plus, ne me demande pas pourquoi) et allais rejoindre ma chambre. Je prenais pour la dernière fois mes potions et m'allongeais sur mon lit pour rêvasser un peu avant de me coucher.

Ce matin, j'étais de très bonne humeur. Je me suis douchée en chantant et j'avais toujours une mélodie dans la gorge quand ensuite je me suis habillée d'un jean's confortable et d'une chemise moulante à partir de la taille et m'arrivant presque en bas des fesses. J'ai lissé mes cheveux qui commençaient à ressembler à la touffe de poils qui ornait le bout de ma queue quand j'étais en Fléreur et me suis légèrement maquillée. Je me suis ensuite chaussée de mes baskets, j'ai calée ma cape sous mon bras et je suis partie d'un pas rapide vers la grande salle pour y déjeuner. Severus était déjà attablé et commençait à picorer dans son assiette quand je me suis installée à ses côtés. Nous nous sommes salués avant que je ne me serve d'une grosse part d'œufs brouillés et d'au moins cinq tranches de bacon grillés. Il ouvrit de grands yeux avant de me demander si j'avais une "heureuse" nouvelle à lui annoncer. J'ai ri de bon coeur avant de tout avaler en moins de dix minutes.

- Vous sortez ?

Je venais de me lever et d'enfiler ma cape car Poliakoff m'avait fait un petit signe du doigt en direction de l'horloge murale. Je me tournais vers le curieux en lui souriant.

- En effet, j'ai très envie de découvrir Pré-Au-Lard depuis que l'infirmière m'en a donné l'autorisation.

Il jeta un coup d'œil devant lui et leva un sourcil en comprenant de qui j'allais être accompagnée. Il retint une grimace et hocha de la tête en me souhaitant une bonne journée. Je l'ai remercié et je suis allée rejoindre mon ami qui déjà s'impatientait. Comme à chaque fois, il me fit un baise-main (on s'y fait avec le temps) et me proposa son bras pour me conduire vers la sortie. J'avais la nuque qui chauffait.

Arrivés dehors, c'est une belle journée qui s'est profilée. Le ciel était d'un bleu clair et pur et très peu de nuages enlaidissaient le spectacle. Même si la température restait en dessous des dix degrés, nous étions motivés. Nous nous sommes dirigés vers l'entrée de l'école où déjà pas mal d'élèves montraient leur autorisation au concierge ou à Minerva qui étaient de corvées surveillance pour la matinée. J'allais à la rencontre de celle qui s'apparentait plus à une amie qu'à une enseignante pour moi et lui souriais chaleureusement. Elle demanda son autorisation à Poliakoff, ce dernier qui l'avait déjà en main la lui tendis et nous n'avons pas attendus longtemps avant qu'elle ne nous souhaite une bonne promenade.

Des calèches attendaient devant l'allée centrale, je voyais les Sombrals qui les tiraient aussi bien que je voyais la tâche brunâtre aux fesses de McLaggen qui venait de se vautrer en beauté dans une flaque de boue. Émerveillée, autant que l'on puisse l'être face à ces êtres aux allures squelettiques, je regardais avec fascination leur silhouette. Mon ami qui lui ne les voyaient pas me questionna durant tout le trajet qui nous mena à Pré-Au-Lard. J'entrevis la gare non loin d'un petit clocher, mais n'étant pas sur notre trajectoire je dus me contenter de cela et du souvenir que j'en avais du premier film.

Ma déception fut de courte durée, quand notre voiture s'arrêta enfin et que nous en sommes descendus, j'eus tout le loisir de retrouver mon âme d'enfant en découvrant le village sorcier. Un grand sourire sincère se dessina sur mon visage alors que nous nous engagions dans la grande allée qui séparait deux rangées de nombreuses maisons. Je prévins de suite Poliakoff que je souhaitais TOUT visiter, ce qui le fit et se moquer gentiment. "Tou es comme oune enfant, c'est adorrable." Je fis la moue, mais dans le fond j'étais amusée de sa réflexion (et de son accent).

Notre première escale fut Gaichiffon, non sans un réel amusement je passais entre les rayons et inspectais chaque vêtement qui les décoraient. Mon ami me fit partir dans un fou rire quand il me montra une paire de chaussettes roses aux rayures vertes qui, s'illuminaient par saccades. Une blouse attira mon attention, elle était simple mais me plaisait beaucoup. Complètement noire avec de courtes manches qui devaient à peine recouvrir le haut des épaules, elle avait au centre de la poitrine ainsi qu'en grande partie sur le ventre une silhouette de balai dessinée en blanc. Moins net qu'un réel dessin, l'objet était esquissé comme un coup de pinceau, je trouvais ça très joli. Malheureusement, je n'avais que dix euros dans ma poche et comme le village ne prenait pas cet argent ... Il me faudrait, plus tard et à l'abri des regards, matérialiser ce vêtement grâce à ma magie. Non je n'ai pas honte.
Après une petite dizaine de minutes, je décidais d'arrêter de torturer le scandinave et sortais à ses côtés du magasin. Il me demanda pourquoi je n'avais pas acheté la blouse et lui répondais la vérité, j'étais fauchée.

Nous sommes ensuite aller jeter un coup d'œil au bureau de poste (ça pue là-dedans, merci les pigeons, enfin hiboux ...). L'endroit était tenu par un homme charmant et sympathique. Il m'expliqua durant de longues minutes le fonctionnement de l'établissement sous le regard ennuyé de Poliakoff. Loin de m'en soucier j'écoutais le propriétaire avec attention, sa joie et son amour pour son travail se lisait sur son visage, l'enthousiasme qu'il mettait dans ses explications me coupaient l'envie de le stopper dans son élan. Il n'y avait personne ici hormis nous trois, cet endroit ne devait pas attirer énormément de monde, ce qui expliquait l'attitude de cet homme d'une quarantaine d'années.
Quand nous sommes sortis après un chaleureux "au revoir" nous avons d'un seul mouvement inspiré un énorme bol d'air frais et insuffler à nos pauvres poumons de l'oxygène pur, sans odeur de moisis ou de fiente séchée. Nous nous sommes regardés et avons ris durant un bon moment, les hiboux c'est décidément pas ma tasse de thé.

Nous avons marché quelques pas avant de recroiser la route d'un magasin, ici maisonnées et commerces se mélangeaient sans réelle logique architecturale.

Scribenpenne nous accueilli ensuite, Poliakoff qui avait besoin de nouvelles plumes fut le premier à passer la porte cette fois-ci. Il régnait dans le petit magasin une agréable odeur d'encre mélangée au cuir et au métal. Je laissais mon ami se débrouiller avec le vendeur et allais inspecter les belles plumes magnifiquement travaillées qui étaient exposées. Loin de moi l'envie de réitérer l'expérience avec ces objets (qui coûtaient horriblement cher de surcroit) je ne faisais que me rincer l'œil. Une femme d'un certain âge entra et me salua, je me retenais de rire face à son accoutrement. Elle portait une robe trop longue d'au moins deux pieds dont les couleurs vives du tissu étaient agressives au regard et se mélangeaient sans aucun goût. Il était difficile de deviner la couleur des cheveux de la dame tant son chapeau était gigantesque, dessus étaient posées deux mésanges qui roucoulaient doucement en retravaillant un drôle de nid composé de plumes et de brindilles. Quelle allure mes enfants, quelle allure !
Je revenais à mes plumes en me mordant l'intérieur de la joue et sursautais presque quelques minutes plus tard quand mon ami revint vers moi avec son achat emballé et rangé dans un beau sac en tissu brodé.

Nous sommes ensuite arrivés à un croisement, sur la droite un long sentier menait vers les hauteurs des collines et l'on pouvait voir au loin les murs de la cabane hurlante. Sur la gauche le chemin menait à un cul de sac, avant d'arriver au fond de la courte ruelle se trouvait un établissement dont le nom ne me dit rien. Impatiente, je tirais Poliakoff par le bras pour aller assouvir ma curiosité. Je levais les yeux et regardais l'enseigne en bois qui annonçait : Madame Pieddodu. Je me retenais de glousser et jetais un petit coup d'œil au scandinave qui tout à coup était mal à l'aise. Fronçant les sourcils, je décidais de regarder discrètement par la fenêtre pour peut-être découvrir ce qui se trouvait dans la maison de cette femme au nom cocasse. Un salon de thé me fit face, je levais les sourcils en me rendant compte que l'endroit était décoré avec mauvais goût. Les tons roses dominaient ici, des petits chérubins ailés volaient de table en table et lançaient des confettis sur les gens, les couples devrais-je dire, qui y buvaient une tasse. Les tables rondes étaient recouvertes de broderies, de dentelles et de bougies ce qui était censé rendre l'endroit romantique, en théorie. En grimaçant je me retournais et laissais échapper un "Yerk" dégouté en passant devant celui qui, tout à coup, reprit des couleurs quand il comprit que je n'allais pas lui imposer cette torture.

Retournés dans l'allée principale, c'est avec soulagement que nous sommes arrivés devant un établissement que j'avais hâte de visiter. Poliakoff en avait apparemment aussi envie, car c'est presque en me poussant qu'il me fit entrer dans le pub. "Les trois balais".

C'est avec amusement que je me souvenais de la cuite d'Hermione dans ce lieux qui était aussi bruyant que dans le film. Avec beaucoup de chance, nous avons trouvé une table de libre et nous nous y sommes assis. La gérante et propriétaire de l'établissement vint rapidement nous saluer et accessoirement nous demander notre commande. Je regardais "la carte" avec sérieux, mon ami m'avait soufflé quelques instants plus tôt qu'il m'invitait. Il y avait ici de nombreuses boissons dont j'ignorais totalement la composition. J'optais pour une Bièraubeurre (bien que le sirop de cerise soda avec une boule de glace me faisait drôlement envie aussi) et c'est presque en trépignant d'impatience que j'attendis que ma boisson arrive.

Rapidement, les tables se remplirent, les différents tabourets qui longeaient le bar était tous pris. Le barman n'arrêtait pas de lancer des coups de baguette dans tous les sens pour nettoyer son comptoir et réapprovisionner ses réserves de boissons. Un balai passait tout seul dans la pièce et retirait tant bien que mal la saleté qui s'amoncelait sur le sol. Madame Rosmetta passait entre les tables et y passait un coup de chiffon quand des clients les quittaient.
Il y avait une musique entrainante qui sortait d'un juke-box assez rétro et plongeait le lieu dans une ambiance presque familiale. Ici les élèves côtoyaient des professeurs et adultes de passages sans qu'une espèce de hiérarchie soit établie, tous étaient égaux. Sans qu'aucune règle n'y soit instaurée, il y avait dans ce pub un respect d'autrui et une amabilité naturelle envers chacun. Je souris à mon ami en trinquant et goûtais avec délice à mon breuvage. Une petite moustache de mousse se dessina sur mes lèvres, je les essuyais avec amusement en répondant aux nombreuses questions de Poliakoff.

Le temps passa rapidement sans que je m'en rende compte. Je regardais avec sérénité les clients entrer et sortir et laissais de temps à autres mon regard se perdre par la fenêtre. Je me sentais dans mon élément. Après plusieurs verres ( dont je variais le contenu à chaque fois) et mille mercis pour celui qui m'avait gentiment invitée, je sortis à sa suite et retrouvais le froid de saison qui bientôt laisserait place à une belle couche de neige.
J'évitais de justesse un élève qui courait à vive allure et reprenais mon inspection des lieux avec le scandinave qui m'avoua durant notre pause précédente tout connaitre de ce lieux fascinant. Pas du tout jalouse je le laissais me guider vers le magasin suivant.

Zonko, que dire de cet établissement ? Il y a des inventions folles et originales à chaque étagère. Entre boules puantes, fusées, boîtes mystérieuses (dont le contenu variait selon l'acheteur), bombabouses, bonbons à hoquet, des savons sauteurs, il y avait ici de quoi satisfaire n'importe quel enfant ou adolescent en manque de sensations fortes. C'est sans surprises que j'y croisais Fred et Georges qui hilares tentaient de mordre leur plus jeune frère à l'aide d'une tasse à thé... Poliakoff gesticula un petit peu quand il me vit les saluer. Avait-il un quelconque soucis avec les jumeaux ? Nous parlions depuis quelques minutes quand un bruit sourd retentit dehors. Je suivais de nombreuses personnes qui comme moi souhaitaient en connaitre l'origine et passais le pas de la porte.

Dehors une calèche venait de perdre une roue et bloquait le passage à certains passants. J'écoutais le conducteur se plaindre et accuser un homme de s'être interposer sur son chemin avec brusquerie ce qui avait effrayé le cheval (qui ressemblait plus à poney selon moi). Trouvant rapidement cela inintéressant je me retournais et cherchais du regard Poliakoff mais ne le trouvais pas. Je fronçais les sourcils en parcourant le magasin, mais plus de scandinave en vue. Soupirant, je retournais dans la rue pour finir ma visite des lieux toute seule.

Honeydukes me soupirais d'entrer, je regardais en bavant littéralement par la fenêtre et pouvais y voir un énorme assortiment de confiseries en tous genre. Barbe à papa, chocolats, crèmes glacées, il y avait ici de quoi se chopper une jolie ribambelle de caries. Je me retenais de succomber à la tentation (cruelle car je ne peux rien y acheter) d'entrer et passais mon chemin en humant une agréable odeur de sucre caramélisé quand la porte du magasin s'ouvrit.

J'arrivais pratiquement au bout de la rue, quelques maisons laissaient échapper une belle fumée blanche de leur cheminée mais il n'y avait plus aucun magasin si ce n'est Derviche et Bang. J'entrais par curiosité et y trouvais de nombreuses inventions sorcières. Un énorme établi prenait la plus grande place dans la pièce, je souriais au vendeur qui était occupé à y réparer un balai. Des horloges sonnaient faux, des carillons vibraient au lieu de chanter une belle symphonie, des rapeltouts sautillaient sur place ... Je regardais de l'autre côté de la pièce, deux rangées d'étagères proposaient des objets à la vente cette fois-ci. Je ne connaissais pas tous les articles ici, quand le vendeur comprit que j'étais dans le doute, il vint à ma rencontre et m'illumina de ses explications.
Je ressortais du magasin en maudissant mon manque de Gallions, une belle boite à musique avait eu mes faveurs et j'étais presque triste de la laisser dans le magasin.

Je retournais sur mes pas décidée à retourner au château, quand une dernière ruelle attira mon attention. Je me rapprochais de l'enseigne et y lisais " La tête du Sanglier". Je connaissais cet endroit, je me rappelais y avoir vu Harry dans un des films. C'est dans ce lieu peu fréquentable en apparences que travaillait le frère d'Albus. J'avais envie de rentrer pour le saluer, mais je ne m'imaginais pas débarquer sans le moindre sou pour taper la causette à un homme que je ne connaissais même pas. Avec une moue résignée je retournais dans la rue principale et repassais devant les nombreux magasins. La charette avait été réparée et ne bouchait plus le passage, les enfants couraient le rouge aux joues et portaient de nombreux achats dans leurs bras. J'esquissais un sourire attendrit.

On me ramena brutalement à la réalité, dans un choc assez douloureux pour mon épaule une personne me percuta assez violemment pour que je perde équilibre et tombe les fesses les premières sur le sol rugueux. Aucune main ne m'aida à me relever, aussi en maugréant dans ma barbe je me redressais.
Je ratais un battement en voyant qui me faisait face dans une posture totalement désinvolte et désintéressée. Je sentis le rouge me monter aux joues au même moment où j'ouvrais la bouche pour remettre à sa place le ... le ... lui !

- Les excuses ne semblent pas faire parties de votre tempérament, ou bien est-ce dû au manque d'éducation et de savoir-vivre ?

Lucius Malefoy releva un sourcil et grimaça après m'avoir inspectée de la tête aux pieds. S'il ose ... je le tue, par Merlin je le jure, je lui scalpe la tête et lui fait bouffer sa canne !
Il dépoussiéra sa cape et sourit de façon totalement méprisable.

- Je vous demande pardon ?!

Je laissais échapper un "Et il est sourd en plus d'avoir une mauvaise vue" sans pouvoir m'en empêcher. Je le vis se rapprocher dangereusement de moi avec la ferme attention de me donner un bon coup de bâton.

- Je ne vous permets pas.
- Je ne vous demande pas votre avis. A partir du moment où vous faites preuve d'un manque certain de politesses, je ne vois pas pour quelle ridicule raison j'en ferais usage à votre égard. Vous n'avez aucune manière ... Monsieur.

Je le vis grimacer de colère. Nulles doutes que si nous avions été seuls j'aurais été la cible d'un impardonnable en cet instant.

- Miss Amy ? Avez-vous le moindre souci ?

Je me retournais furibonde vers la personne qui venait d'arriver. Dumbledore en personne me regardait sous ses petites lunettes et me souriait doucement. Je pouvais très bien lire dans son regard que c'était une très mauvaise idée de continuer mon petit échange avec la blonde péroxydée. Je soupirais légèrement et revenait au Mangemort un instant.

- Je ne vous salue pas.

Il avait ouvert la bouche mais je ne lui laissais pas le temps de le faire et partais d'un pas résolu et la tête haute vers le directeur qui posa sa main sur mon épaule avant d'aller rejoindre Malefoy sénior. Me fichant éperdument de ce qui allait suivre je retournais au château en grognant.

Le reste de l'après-midi je l'ai passé tout d'abord à la bibliothèque, j'avais envie d'en apprendre plus sur les Animagus et sur la façon de le devenir. Apparemment j'avais sauté pas mal d'étapes (dix pour être exacte) et avais en un temps record réussi l'exploit que beaucoup de sorciers tentaient de réussir en plusieurs années. Je ne sais pas pourquoi, moi, je suis capable de telles choses avec tant d'aisance, mais faut croire que j'ai beaucoup de chance.

Ensuite, je suis allée dans la grande salle, j'avais envie de retrouver Poliakoff pour lui demander des explications, mais ce dernier ne réapparut pas.

Finalement, après un repas plus léger ( au grand soulagement de Severus qui bizarrement était on ne peut plus bavard aujourd'hui) je suis retournée dans ma chambre. Devant la porte de cette dernière se trouvait un petit paquet à mon nom, je fronçais les sourcils et m'en emparais rapidement pour aller le déballer sur mon lit.
Aucun mot n'était présent, l'expéditeur souhaitait apparemment rester anonyme. Je sortais avec délicatesse et une joie démesurée la jolie boite à musique qui plus tôt m'avait tant fait envie et l'ouvrait pour en écouter la mélodie avec un sourire bienheureux collé au visage.

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