Chapitre 33

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Klervia et Étienne firent quelques pas et une lumière automatique s'alluma ce qui les fit sursauter tandis que la porte derrière eux se referma. Sans crier gare, une trappe s'ouvrit à leurs pieds et ils tombèrent. Ils hurlèrent. La vitesse était phénoménale. Ils atterrirent au milieu de ballons multilcolores. Ils ne pouvaient pas rêver mieux. À leurs arrivée, les lumières s'allumèrent automatiquement tandis qu'ils essayèrent de sortir de tous ses ballons.

Ce qu'ils virent les laissa sans voix. Ils se regardèrent pensant que tout ceci était un cauchemar. Soudain, un écran s'activa et un homme et une femme étaient représentés.

  • Maman, papa ? murmura Klervia.
  • C'est quoi ce délire ? explosa son frère, visiblement pas très heureux d'être arrivé là.
  • Je vous salue, mes chers enfants, commença la mère.
  • Chérie, tu es trop sentimentale, laisse-moi faire. Mes enfants, ce n'est pas un hasard que vous vous trouviez là. Ceci est un message enregistré au cas où votre mère et moi ne serions plus de votre monde. Cette vidéo a pour but de vous révéler certaines choses... Votre mère est une scientifique réputée de la CIA tandis que je suis informaticien. Au cours de notre ...
  • Chéri ... intervient la mère.
  • Oui, désolé. Vous retrouverez des notes de nos différentes missions dans le journal de votre mère. Bref, venons-en au sujet... Avec l'aide de votre mère, nous avions au cours de nos recherches, construit le troisième cerveau capable de donner l'intelligence aux robots. Je m'étais rendu compte que l'un de mes collègues - Monsieur Ferez - voulait mettre ses idées et s'accaparer de l'invention. Lors du jour de test, il y a eu une explosion qui a détruit bons nombres de choses au laboratoire. Quelques jours plus tard, j'ai découvert que monsieur Ferez avait rassemblé quelques collègues et ils avaient allumé l'incendie. Leur but était de faire diversion pendant qu'ils volent le troisième cerveau. À partir de ce jour-là, votre mère et moi avions décidé de terminer notre invention dans le refuge. Mais pour ne pas éveiller des soupçons nous avions, lors d'un rassemblement de nos collègues, dû détruire ce qui devait être le troisième cerveau. À la place du vrai prototype, un faux a été détruit. À partir de là, plus personne ne parla de cette invention. Votre mère a également voulu que nous quittions l'entreprise. Ainsi, nous sommes partis pour l'île de La Réunion et avions reprit une vie plus normale ici. J'ai eu un poste de développeur de logiciel pendant que votre mère était enceinte d'Étienne. Là, j'ai développé un logiciel qui devait permettre aux androides de pouvoir avoir du coeur et de la raison. Si vous êtes là, c'est que beaucoup de choses ne se sont pas bien passés comme prévu et que votre vie, mais également la survie du monde entier est en jeu si le troisième cerveau venait à tomber dans de mauvaises mains. Il est plus prudent que je ne divulgue pas tout, ici. Suivi votre prochain itinéraire et vous saurez la suite. Tout ce que je peux vous conseiller est de faire très attention, car les apparences sont parfois trompeuses.
  • On vous aime de tout notre coeur, ajouta la mère en larmes, vous êtes le seul espoir pour l'humanité. Une fois la vidéo visionnée, ...

Un bruit se fit de leur côté et la vidéo prit fin.

Il se passa quelques minutes où personne ne parla ni ne bougea. Ils étaient chamboulés par autant de révélations, de découvertes, et ce n'était pas prêt d'en finir. Une grande majorité de leur vie avait été cachée, détournée, mais à quel prix maintenant ?

Une alarme les arracha de leurs pensées. Un voyant rouge clignotait sur l'écran. Un compte à rebours. Klervia regarda son frère. Trois minutes. Il leur fallait quitter l'endroit au plus vite. La panique les gagnait, mais ils n'avaient pas l'intention de rester ici.

  • Récupère ce que tu peux, j'essaye de trouver un moyen de sortir ! déclara Klervia.

Son frère hocha la tête et se dirigea vers les tiroirs les plus proches. La jeune femme se précipita sur l'écran tactile fit défiler les paramètres. Elle le maniait habilement, mais ses mains moites lui donnaient des complications. Ça y est ! Elle avait trouvé ! UNE MINUTE.

  • J'ai trouvé, il y a une porte qui mène à la piscine ! cria-t-elle.
  • Dépêche-toi de l'ouvrir ou on va mourir, lui hurla Étienne à travers le bruit de l'alarme.
  • J'y arrive pas, mes mains sont trop moites !

Trente secondes.

  • Klervia, c'est pas le moment ! Dépêche-toi !
  • Je ...
  • KLERVIA ! DIX SECONDES !!!

Prise d'un mélange de colère et de peur, elle essuya rapidement sa main sur son jean, souffla dessus et valida l'ouverture de la porte. Le bouton devint vert et une porte à sa droite s'ouvrit. TROIS SECONDES.

Étienne prit la main de sa soeur alors qu'une explosion retentit et s'engouffra dans le tunnel en courant. Le feu se propageait à une vitesse hallucinante si bien qu'ils ressentaient la chaleur tout près d'eux. Après quelques mètres de terrain plat, un escalier était devant eux. Ils se dépêchèrent de monter, mais se retrouvèrent rapidement coincé avec une dalle.

  • Aller, bouge-toi de là, maugréa Étienne, bataillant avec le dallage.
  • Étienne, le feu... murmura sa soeur.

Les bruits augmentaient, on entendait parfaitement le craquement des murs, des planchers qui s'écroulaient, le ronflement des flammes. Les flammes gagnaient en violence. Klervia sentait la chaleur incommode et commença à suffoquer. Elle n'allait pas tarder à s'évanouir. Sa tête tournait déjà, le feu brûlait ses pieds, son souffle diminuait alors qu'elle essayait d'ouvrir la bouche cherchant désespérément de l'air. Ça y est, c'est la fin, pensa-t-elle. Elle allait mourir, entraînant son frère avec elle à cause d'une bêtise, SA bêtise. Elle aurait dû appuyer sur le bouton plus tôt.

Alors qu'elle se sentait partir, on la tira en haut et d'un coup le changement de température. Elle se força à revenir dans le moment présent et d'aider son frère à s'en sortir. Ils ne devaient pas mourir maintenant, pas avant d'avoir pu essayer de sauver le monde. Elle puisa dans ses dernières forces et, se soutenant l'un et l'autre, ils émergèrent de la piscine. Le feu n'était plus à leur trousse, se mourant dans l'eau du bassin.

  • Faut pas rester là, bredouilla la jeune femme, ça va exploser !

Son frère hocha la tête et sortit de l'eau suivie de Klervia. Puis, ils coururent aussi vite que leur jambes le leurs permettaient, se mettre à l'abri de l'explosion. Dans sa course, Étienne fit tomber le carnet et le remarqua qu'après quelques mètres. Derrière elle, sa soeur fit marche arrière avant qu'il ne puisse l'en empêcher.

  • Klervia ! Non ! supplia Étienne.

L'explosion éclata, réduisant en cendres la maison et garage. Quelques arbres, les plus proches moururent. L'habitation autrefois si charmante avait rendu l'âme. Affligé par la tournure de la soirée, Étienne clamait le prénom de sa soeur. Il courait comme un fou, la situation le rendait ainsi. Soudain, il entendit un gémissement. Il tendit l'oreille. Le murmure reprit. Il avançait dans la direction. Il retrouva sa frangine sous quelques décombres de la piscine.

Une fièvre s'empara de tout son corps, il s'agenouilla aux côtés de sa soeur, dégageant tous les débris l'empêchant de l'approcher. Elle saignait du front, ses bras avaient plusieurs blessures et ses jambes se répondaient plus. Ses vêtements étaient souillés et en lambeaux, beaucoup plus que son frère. Malgré le visage pâle de la jeune femme, elle avait encore un peu de couleur de vie.

  • Klervia ! Klervia ! Je t'en supplie réveille-toi, couina Étienne.

Il prit sa veste et la tordit, faisant dégouliner un peu d'eau sur le visage de sa soeur. Il la reprit dans ses bras, la serrant encore plus fortement, larmoyant en lui murmurant de se réveiller.

Un instant passa et un toussotement se fit entendre. Elle ouvrit les yeux et sourit à son frère, très heureuse qu'ils s'en étaient sortis.

  • Tu es folle ! Tu m'as fait très peur ! Tout ça pour un carnet ! lui sermonna doucement son frangin en la serrant dans ses bras, soulagé de la voir en vie.
  • Tu pleures ?
  • Quoi ? Non ! La suie de l'incendie.
  • Menteur, rigola Klervia.

Ils restèrent ainsi pendant un bout de temps, reprenant un rythme cardiaque normal et se reposer. Plus fort que tout, ils réalisaient la chance qu'ils avaient d'être encore en vie.

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