Chapitre 32

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Après que tout le monde fut passé à la douche, Étienne et Klervia partirent pour la petite Plaîne. Un peu plus d'une heure et demi de route.

Un peu plus tard, ils se retrouvèrent devant la résidence. Etienne ouvrit le portillon et enleva le cadenas, très usé avec le temps. Ils pénétrèrent dans la vaste cours et se rendirent sur le perron. Rendu là, ce fut un très grand choc pour eux. Ils découvrirent des fenêtres brisées, la porte défoncée, tout un fracas qui laissait supposer une infraction du domicile.

Frère et soeur se jaugèrent d'un regard, puis Klervia hocha faiblement la tête, trouvant peine à déglutir. Ils entrèrent dans la maison et, à l'aide d'une lampe torche, constatèrent les dégâts. Etienne essaya d'analyser les indices laissés par les voleurs et constata que s'était tout ressent. Ils l'avaient bel et bien échappé !

Pendant ce temps, la jeune femme tentait de trouver un tableau d'électricité, bien décidé à mettre un peu plus d'éclairage dans les pièces. Encore fallait il que les combustibles soient en état de fonctionnement après toutes ces années.

Une fois la pièce éclaircie, Klervia laissa échapper un cri, voyant mieux l'étendu des dégâts.

  • Ils cherchaient quelque chose de précis, affirma-t-elle.
  • Oui, j'espère qu'ils ne l'ont pas trouvé. Quelque chose me dit que mon patron est derrière tout ça. Mais ce que je me demande c'est comment il a eu vent du domaine ? Ça n'a jamais été mentionné dans les moindres papiers.
  • En effet, c'est très étrange.
  • C'est même pas la peine d'appeler les autorités, ils mettront un temps fou avant d'élucider l'affaire.
  • Si tu dis... On cherche le logiciel ? Enfin, s'ils ne l'ont pas déjà trouvé.
  • Je pense pas. Tu cherches en bas et moi à l'étage, ça te va ?
  • D'accord.

Le jeune homme monta à l'étage et éclaira l'espace. Beaucoup de toiles d'araignées étaient présentes, la poussière se voyait énormément, l'air en était presque étouffant. La pièce était sommairement meublée et les objets étaient recouverts, autrefois, par de gigantesques draps. Un paquet de cigarettes traînait sur la table de nuit. Étienne choisit de ne pas le toucher, cela pourrait être utile aux policiers, si jamais il faisait appel à eux. Il enfila des gants en plastique qu'ils avaient pris soin d'emmener et d'un regard de lynx essaya de voir les autres objets de la pièce. Un grand lit était au centre de la pièce. C'était la chambre de ses parents. Tout d'un coup, beaucoup de souvenirs faisaient surface.

Néanmoins, il se ressaissit et entreprit de fouiller les placards, étagères, tiroirs. Alors qu'il allait se diriger vers l'armoire, il marcha sur quelque chose. Étonné, il se pencha au sol, et en tâtonnant, trouva ce qui semblait être un cahier, difficile à dire tant l'endroit était sombre.

De son côté, sa soeur avait passé en revue la cuisine, le séjour et les toilettes. Elle allait rejoindre son frère quand elle remarqua quelque chose d'anormal sur une tapisserie sur le côté en bas des escaliers. Elle avait été bougée, certainement les voleurs dans leur précipitation, pensa Klervia. Elle détailla plus attentivement la broderie, c'était comme si elle l'appelait. Sa représentation laissait entrevoir une image digne de la science-fiction. La ville de Las Vegas était peinte en fond tandis qu'en premier plan, un vaisseau était en plein vol. Au sol, la catastrophe, une guerre. Des corps sans vie jonchaient le sol, le béton et les routes ne ressemblaient plus à rien. Pire encore, d'énormes robots semblaient se battre. Un vrai carnage !

Se rapprochant un peu plus du tableau, elle examina plus attentivement le décor. Elle ne saurait dire pourquoi mais elle avait comme un pressentiment que cette tapisserie avait quelque chose de spéciale. Ne voyant plus rien de spécial, la jeune femme décida de rejoindre son grand frère et lui faire part de sa prémonition.

  • Alors, tu as trouvé quelque chose ? demanda Klervia à l'intention de son frère.
  • Un vieux journal, mais je n'arrive pas à déchiffrer l'écriture. Ça ne doit pas être du français. Et toi ?
  • Rien de spécial, à part une vielle tapisserie qui me tape à l'oeil. Viens, faut que tu la regardes. J'ai comme l'impression qu'elle cache quelque chose.

Étienne suivit sa soeur et devant le tapis, Klervia le laissa un temps afin de contempler le tissu.

  • Tu en penses quoi ? finit-elle par demander.
  • Ça me semble être une scène futuriste. C'est assez étrange pour une tapisserie, commenta Étienne. Voyons voir s'il y a un quelconque nom...
  • Regarde là ! pointa du doigt la jeune femme. "K-R-O-N-O-S" lut-elle. Encore plus étrange. Ça te dit quelque chose ?
  • Non. On va finir par jouer les détectives si ça continue, déplora son frère.

Klervia fit tomber sa lampe torche qui roula au-devant. Elle s'empressa de le ramasser avant qu'il ne disparaisse elle ne sait où. En relevant la tête, elle se prit quelque chose de dur sur le front et émit des gémissements de douleur. Inquiet, Étienne vint à la rescousse de sa soeur.

  • Tu t'es cogné ? Où ?
  • Sans blague. Avec ça !

Elle désigna la chose tout en se prenant le front. Elle espérait que celui-ci n'était pas ouvert. Avec sa peau fine, elle pouvait s'attendre à tout.

  • Tu sais que tu es une génie ? lui dit son frère.
  • Hein ? Mais pourquoi tu me dis ça, là maintenant ? Ça se trouve je saigne du front et je vais m'évanouir et toi ...
  • Ça ressemble à une espèce de manivelle, mademoiselle la sainte nitouche, lui coupa Étienne.
  • T'es sérieux là ? Je peux en dire autant de toi, monsieur le roi des pastèques. Montre !
  • Pastèques ? Sérieux ? Tu aurais pu trouver mieux, comme "beau gosse" par exemple.
  • C'est rempli de toile d'araignée, je touche pas à ça, dit Klervia dégoûtée en faisant fi des dernières paroles de son frère.
  • Qu'est-ce que je disais ? J'ai toujours raison. Laisse faire le beau gosse !
  • Arrête de dire des conneries, ça se trouve dans un instant tu vas faire exploser toute la maison.
  • C'est ce qu'on verra !

Il enclencha la manivelle et un grincement se fit entendre. Frère et soeur se regardèrent et tendirent l'oreille, savoir d'où le bruit pouvait venir.

  • Derrière la tapisserie ! cria Klervia.

Le jeune homme souleva la broderie et passa derrière. Quelques secondes plus tard, sa soeur le rejoignit et ils se trouvèrent fasse à une porte qui demandait de déposer l'empreinte de la main en guise de mot de passe.

  • Nous voilà bien avancés, déclara la jeune femme. Ça doit être les empreintes de papa ou maman.
  • Il y a toujours un moyen, rien n'est impossible. Essayons de trouver une faille au système.
  • Dis celui qui n'a pas été foutu de détourner les caméras de son bureau.
  • Ouais bon, aller au travail ! répliqua Étienne furieux.

Mais Klervia ne l'entendait pas de cette façon. Elle ne voulait pas pirater le système. Même si elle y parviendrait, cela ne l'enchantait guère. Et puis, ça prendrai trop de temps, hors ils n'en avaient pas. De plus, elle était pressée de sortir de cet endroit qui lui donnait la chair de poule, mais pas question qu'elle le dise à son frère. Elle tenait à sa fierté !

  • Normalement, on doit avoir l'ADN de nos parents, non ? Du coup, peut-être que si on essaye nos mains ça peut fonctionner, tu en penses quoi ?
  • Imagine qu'on bloque le système ou qu'une alarme se déclenche.
  • Pas bête, mais qui ne tente rien n'a rien.
  • Mais ...

Klervie posa sa main sur l'appareil digital et attendit que le voyant qui tournait affichait quelque chose. Il vira au rouge et un bruit strident en sortit. Affolée, elle regarda son frère qui lui aussi commençait à paniquer, bien qu'il essayait de garder son image. Ne voulant pas réveiller les voisins et que les autorités débarquent, ils essayèrent de trouver un moyen d'éteindre cette machine. Par mégarde, la main d'Étienne se posa sur l'écran qui valida le passe. Aussitôt le bruit cessa et un clic se fit. La porte s'était ouverte.


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