Chapitre 22

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Rue du Général de Gaulle, Saint-Denis : La Capitale

Face à son ordinateur, Ethan faisait diverses recherches qu'il pourrait ajouter en complément à ses cours de PACES. Cela faisait pratiquement une semaine que sa mère était là. De passage pour son travail, elle en profitait pour cuisiner pour son fils qui selon elle, avait mincit. Toutefois, elle cuisinait le soir, en rentrant de son boulot, pour la journée du lendemain. N'ayant pas son fils toute l'année, elle le chouchoutait. Le jeune homme n'avait pas d'inconvénients tant que sa mère n'en faisait pas trop en public.

La soirée était entamée quand son téléphone émit un petit son, indiquant l'entrée d'un message. Alors qu'il allait prendre son cellulaire, la sonnerie de l'appartement retentie. Ne s'y attendant à aucune visite, le jeune homme était quelque peu surpris. Néanmoins, il se dépêcha d'ouvrir.

  • Bonsoir mon chéri, le salua la personne.
  • Salut, tu n'avais pas la clé ?
  • Si, mais j'avais la flemme de la sortir de mon sac. De plus, c'est beaucoup mieux de se faire ouvrir par un beau mec, tu ne trouves pas ?
  • Maman, tu dragues ton fils, là, déclara celui-ci en laissant entrer sa mère.
  • Juste un peu. Mais tu sais bien que ça fait un bail que je ne suis pas sortie avec un mec. De toute façon, je me fais vieille.
  • Maman ... Dis pas n'importe quoi, dit Ethan en levant les yeux au ciel. Tu es encore jeune.
  • Ce ne sont que des sottises ! J'approche la quarantaine et tu me penses jeune ?
  • Mais tu as encore quatre ans avant la quarantaine. Je suis sûr que si tu t'habillais un peu plus ... Comment dire ? ... Élégamment, en faisant attention à bien te coiffer, à te maquiller un peu plus sans en faire trop; les hommes seront à tes pieds.
  • C'est ça, c'est ça, marmonna la dame. Tu as passé une bonne journée, sinon ? ajouta t-elle.
  • Pas mal et toi ?
  • Plutôt bien. Deux secondes, je reviens, dit Ethan en prenant l'appel.

Un moment plus tard, il retourna voir sa mère dans le séjour, qui regardait un feuilleton télévisé.

  • M'man ? interpella son fils.
  • Hmmm
  • Je dois sortir et ...
  • Oh avec une jolie demoiselle ?
  • Nan, je dois rejoindre mes amis, c'est important.
  • Plus important que ta maman ?
  • Non, dis pas n'importe quoi. Je reviens au plus vite.
  • D'accord, d'accord.
  • Pas la peine de m'attendre pour le dîner.
  • Hmmm... Aller ouste ! Avec toi, j'entends plus rien.

Le jeune homme leva les yeux au ciel et en souriant sortit de chez lui. En arrivant dans la rue, il se rendit compte qu'il n'avait pas de moyen de transport. En effet sa voiture était chez le garagiste pour un problème de boite de vitesse. À cette heure-ci, les bus n'étaient plus de service.

Il sortit son cellulaire de sa poche et contacta Gameron pour qu'il vienne le chercher. La réponse arriva quasi instantanée. "Je ne peux pas, je dois rester avec Klervia" Ethan se demandait bien ce qu'il y avait pour que son ami ne puisse pas le récupérer. Il répondit : "Venez tous les deux". Son correspondant lui dit que ce n'était pas possible. Il envoya un "okay" puis rangea son téléphone dans la poche de son veston.

Sympa. Il devait désormais se débrouiller. Sa mère n'avait pas de voiture non plus, sinon ça aurait pu être une possibilité. Réfléchissant au moyen de sortir de son pétrin, il vit une demoiselle marcher sur le trottoir d'en face. Il se demandait bien ce qu'elle faisait dehors à une heure pareille de la nuit. Sans réfléchir, il s'élança à sa poursuite.

  • Hey, salut, commença Ethan, mal à l'aise.
  • Heu, salut, répondit la jeune femme, surprise. On se connaît ?
  • Pas jusqu'à maintenant. Dites-moi, vous sauriez où je peux trouver un moyen de transport s'il vous plaît ?
  • À cette heure-ci, il n'y a plus rien.
  • Oui je sais, mais j'ai besoin de me rendre quelque part.
  • Vous habitez dans le coin ? demanda t-elle.
  • Là-bas, lui montra le jeune homme en pointant du doigt son immeuble.
  • J'habite à quelques rues d'ici, viens avec moi, je vais te trouver quelque chose, lui dit-elle en laissant le vouvoiement de côté.
  • Tu ferais vraiment ça pour moi ? demanda Ethan très surpris.
  • Pour un camarade de classe, oui. Tu n'as pas l'air bizarre, mal intentionné. Je t'ai déjà aperçue plusieurs fois à la fac, tu vas souvent à la bibliothèque. En vérité, on est dans la même filière.
  • Ah ... Je ne savais pas... Je ne fais pas attention aux gens, s'excusa maladroitement le jeune homme.
  • Il n'y a pas de mal, lui sourit la demoiselle. Tu viens ?
  • Mais ça fait pas bizarre que tu veuilles me rendre service alors que tu ne me connais pas ?
  • Ça fait depuis la rentrée que je t'observe et euh ... J'ai appris comme ça...
  • Mouais, lâcha Ethan pas très convaincu. Bon d'accord, je veux bien, ajouta t-il.

Cinq minutes plus tard, ils arrivèrent devant un immeuble assez accueillant que sécuritaire. Ils entrèrent par le petit portail puis la jeune femme l'emmena vers le parking.

  • Je n'ai pas de voiture, mais je peux te prêter ça, lui montra t-elle.
  • Un vélo ?
  • Oui, tu sais y monter au moins ?
  • Bien sûr ! affirma le jeune homme.
  • Tant mieux, j'ai même le casque et les éléments de protections.
  • D'accord, c'est obligé ?
  • Oui, c'est pour ta sécurité. Tu l'as appris au collège, non ? Et puis je m'en voudrais s'il t'arrive quelque chose.
  • Oui, oui. Pas besoin de t'inquiéter, je sais très bien rouler à vélo.
  • Bon les accessoires font un peu fille mais je pense que ça t'ira.

Ethan, calme toi et respire, elle ne veut que t'aider. Et puis, tu ne risques rien, personne ne te verra avec des trucs de filles la nuit. Tu n'as aucuns soucis à te faire.

  • D'accord, merci bien, je te rends le tout demain, dit le jeune homme en enfilant le casque et les protections.
  • Pas de problème. À demain alors ! lui salua la jeune femme en lui souriant.
  • À demain !

La jeune femme partit rejoindre son appartement tandis qu'Éthan essaya tant bien que mal de trouver l'équilibre sur le vélo. Il était ridicule. Heureusement que la demoiselle ne le voyait pas, sinon elle se serait moquée à coup sûr. En vérité, ça faisait bien plus de dix ans qu'il n'était plus monté à vélo. Il fit quelques centimètres avant de s'écraser au sol. Merci les éléments de protections !

Il se releva, pesta puis recommença. Après plusieurs tentatives, il arriva à retrouver son équilibre et s'élança, content, dans les rues éclairées par les réverbères de la ville. Finalement, il avait trouvé un moyen de transport. En ne baissant pas les bras et en osant qu'on arrive à son but.

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