Chapitre 21

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Rue Montreuil, appartement n°1, 97400 Saint-Denis

Allongée sur son matelas, la jeune femme faisait des recherches sur internet. Elle avait besoin de savoir comment craquer un mot de passe d'un fichier word. Un informaticien réputé de France lui avait conseillé, plus tôt, de fouiller sur le net, où nombreux d'utilitaires mettaient des astuces pour casser le pass d'un word. Sage conseil.

Soudain, ses yeux passèrent sur l'horloge numérique. Là, elle se leva rapidement et s'habilla plus convenablement. En sortant de sa chambre, Gameron était dans la cuisine, faisant des hauts et des bas avec ses mains. Intriguée, Klervia s'approcha de lui, ce lui lui dit sursauter, tellement il ne s'y attendait pas.

  • Heu, tu fais quoi là ? demanda Klervia.
  • Je cuisine, répondit naturellement Gameron.
  • Toi ? Cuisiner ?
  • Comme tu le vois, dit le jeune homme tout souriant.
  • Moi, ce que je vois, c'est que tu vas brûler toute la cuisine.
  • Tu insinues que je ne sais pas cuisiner ?
  • C'est Éthan qui t'a dit ça aussi ?
  • Nan. Je ... Euh... Je voulais juste te faire plaisir, dit le jeune homme, les joues rougies.
  • Tes joues deviennent rouges, lui indiqua Klervia.
  • Les vapeurs des marmites. Il fait faud tu ne trouves pas ?
  • Écoutes, c'est gentil de vouloir me faire plaisir mais là, je trouve étrange tes préparations. Que dis-tu qu'on fasse le dîner ensemble ?
  • Heu ... Bah ... Si tu veux.
  • Mais avant, faut que j'aille chercher le pain, sinon la boulangerie va fermer.
  • D'accord. Non ! Attends !
  • Qu'est-ce qu'il y a ?
  • Je t'accompagne, et c'est non négociable ! affirma le jeune homme aussi sérieux que possible.
  • Aller !

Gameron enleva son tablier et éteignit le feu sous les marmites. Vếtu de son simple jean et tee-shirt, il allait ouvrir la porte d'entrée, mais la jeune femme l'en empêcha. Il l'interrogea du regard.

  • Prend une petite veste, il fait un peu frisqué dehors, tu vas tomber malade sinon.

Il fit demi tour et alla chercher un petit blouson noir que lui avait prêté son ami. En revenant du salon, il remarqua l'élégance de son amie. Klervia était habillée d'un jean noir et d'un haut bleu ciel. Par-dessus, elle portait un petit chandail noir, lui arrivant au dessous de son fessier. Ses cheveux bruns longs étaient retenus avec une pince. Malgré tout, quelques petites mèches faisaient les rebelles sur son doux visage.

  • On y va ? demanda Klervia, impatiente.
  • Oui, désolé.

Ils descendirent de l'immeuble et sortirent. Un coup de vent, fit voler les cheveux de la jeune demoiselle tandis que son ami marchait au côté d'elle. Ils ne parlaient pas. Ils appréciaient le moment. Le soleil se couchait sur l'horizon bleuet de l'océan Indien. Les oiseaux chantonnaient et de leur chant, se dégageait une douce mélodie dans le vacarme assourdissant des véhicules.

À côté du marché forain, se tenait un stand de journaux et de magasins. À deux mètres de là, la boulangerie occupait le coin de la rue d'en face. À cette heure-ci, le secteur était sombre et on voyait de nombreuses personnes assises à même le trottoir, bouteilles d'alcool en main. Klervia pressa le pas, toujours suivie de son fidèle ami.

  • Bonjour, je voudrais une baguette s'il-vous-plaît, demanda poliment la jeune femme à la serveuse.
  • Il n'y en a plus.
  • Oh, eh bien, avez-vous encore du pain complet ?
  • Il m'en reste un. Vous le voulez trancher ?
  • Oui, s'il-vous-plaît.
  • Autre chose ?
  • Tu veux quelque chose, demanda Klervia en s'adressant à Gameron.
  • Non, merci, lui répondit celui-ci.
  • Alors ce sera tout, déclara Klervia à la serveuse.
  • Deux euros cinquante.
  • Tenez ... Merci et bonne fin de journée !

En sortant de la boulangerie, le jeune homme décida d'engager la conversation avec son amie.

  • C'est dingue quand même comment sont les gens, tu trouves pas ?
  • Je juge pas.
  • J'ai pas dit ça, je ne fais qu'une observation. Ça prendrait quoi à quelqu'un de dire "Merci" même pas cinq secondes et puis ça coûte rien.
  • Les gens sont eux-mêmes et je suis moi-même. Ils font ce qu'ils veulent.
  • Oui, mais quand même !
  • Laisse tomber...
  • Tu as quoi ?
  • Rien, je réfléchis depuis tout à l'heure. Et j'ai un mauvais pressentiment.
  • Un sixième sens ?
  • Je sais pas, rentrons vite !

La jeune femme pressa le pas laissant un Gameron soucieux par les dires de son amie. Plus les jours paissaient, plus la jeune femme l'impressionnait. En voulant se retourner vers elle pour lui glisser quelques mots, il ne la vit pas, du fait qu'elle était pratiquement au bout de la rue. Il courut la rattraper alors qu'elle allait traverser le passage piéton.

  • Tu aimes le sport on dirait ? le taquina Klervia.
  • Bah c'est utile pour rattraper une jolie demoiselle, continua Gameron.
  • Merci du compliment ! rigola la jeune femme.
  • Je ne dis que la vérité ! lui dit le jeune homme en lui lançant un clin d'oeil.

Arrivés en bas de l'immeuble, ils s'arrêtèrent stoïque. Aucun des deux ne s'attendait à le revoir de si tôt.

  • Salut, je sais que je suis pas la personne que vous désirez voir, mais j'ai besoin de vous parler, leur dit l'individu. De plus, je ne suis pas armé. S'il-vous-plaît c'est important, rajouta-t-il.
  • Comment on sait si tu ne vas pas nous séquestrer une fois là-haut ou appeler des renforts ? lui demanda Gameron.
  • Tenez, prenez mon téléphone, fouillez mes poches. Je vous jure que je viens en paix.

Gameron récupéra son téléphone et lança un regard à son amie. Celle-ci hocha la tête et ils montèrent tous les trois dans l'appartement.

  • Assis toi Étienne et explique nous ce qui vaut cette visite pacifique, lui dit Klervia en déposant le pain dans la cuisine.
  • Merci, lui répondit le jeune homme en prenant place sur une chaise sous la surveillance de son frère.
  • Je suis là par la demande de père, commença t-il en s'adressant à Gameron.
  • Vas-y viens-en au fait rapidement s'il-te-plaît, lui répondit son frère.

Étienne leur raconta tout ce qu'il s'était passé depuis qu'ils avaient fuis et de la mission que lui avait donné son père. Il mentionna également que les membres qui devaient l'accompagner ne sont finalement pas venus, à sa demande personnelle. En échange, il leur avait promis une somme de deux cents euros à chacun. Ainsi, il était venu seul dans le but de trouver une solution et de comprendre les intentions de son frère, ce qui l'a fait changer de camp.

  • Qu'est-ce qui nous dit que tu ne vas pas nous dénoncer ? demanda Gameron.
  • Rien, mais j'aimerais mettre un nom, un visage et tuer la personne qui a assassiné maman.
  • C'est bon, on peut lui faire confiance, dit Klervia les coupant dans leur interaction.

Elle le sondait intérieurement depuis le début de ce qu'il racontait et avait vu en lui, un coeur tendre dissimulé sous la soumission de son père.

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