Chapitre 11

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En se réveillant le lendemain matin, Ethan fut quelque peu surpris de voir Klervia a ses côtés. Rapidement, il se rappella ce qu'il s'était passé plus tôt. Il était bientôt sept heures et il essayait de se dégager discrètement du lit pour rejoindre la salle de bain. En sortant de la pièce, il fut une nouvelle fois surpris d'apercevoir Klervia, les bras croisés, le visage déjà débarbouillé, et déjà habillée pour aller à l'université.

  • J'attends des explications, dit-elle.
  • Toi tu commences cash dès le matin, répliqua Ethan, amusé, en la contournant.
  • Ethan je rigole pas !
  • Bon bon, que dirais-tu de parler tout en déjeunant ?
  • D'accord, mais tu as intérêt à tout me dire sinon tu n'as plus ton bijou.

Ethan regarda son amie, elle était très sérieuse alors il avait intérêt à ne pas tout faire foirer, sinon il pouvait dire adieu à son anatomie. Elle pouvait être une tigresse quand elle le voulait. Sacré Klervia !

  • Ça me va ! répondit Ethan tout sourire.
  • Tu commences à quelle heure ?
  • Huit heures je crois.
  • Tu crois ? s'écria Klervia.
  • Bah en fait je ne sais plus, avoua t-il.
  • T'as pas vérifié ?
  • Nan, mais j'irais le faire après déjeuner.
  • Hmmm..d'accord, dit Klervia pas très convaincue.

Les quelques minutes qui suivirent le petit déjeuner se passèrent dans le bruit de la nourriture mâchée, puis la jeune femme, pressée de connaître la raison pour laquelle elle se trouve ici, brisa le silence :

  • Bon alors, tu me racontes s'il-te-plaît ?
  • Oui. Poses tes questions et j'essayerais d'y répondre le mieux possible, répondit Ethan en buvant son jus d'orange pressé.
  • D'accord. Alors qu'est-ce qu'il s'est passé hier pour que j'atterrisse chez toi ?
  • Hier, en revenant de l'enterrement, tu n'étais pas du tout dans ton assiette. Tu avais les larmes qui coulaient à flot, les cernes bien visibles, le visage fermé et rongé par la tristesse, tu n'as pas mangé de toute la journée, et j'avais peur que tu ne fasses une bêtise en restant seule, du coup j'ai décidé de t'amener chez moi, au moins je pourrais t'aider plus rapidement si quelque chose ne va pas.
  • C'est très aimable à toi Ethan mais je veux être indépendante. Je n'ai pas envie d'être traité comme quelqu'un qui est faible, qui n'a plus rien, qui ne sait pas prendre soin de sa personne. Non ! Je peux faire les choses moi-même.
  • Je comprends et je n'ai jamais stipulé que j'allais t'enfermer entre les quatre murs. Tu es libre de sortir, d'aller où bon te semble, tu as le droit d'utiliser tout ce que tu veux dans l'appartement, tu ne me dois rien, Klervia. Je veux juste t'aider, tu traverses une phase difficile, entre les partiels, les devoirs, l'enterrement, je ne veux que t'épauler.
  • Je... je ne sais pas quoi te dire Ethan, seule ma grand-mère a toujours pris soin de moi, personne d'autre. Je ne comprends pas pourquoi tu veux faire tout ça pour moi, commença Klervia en laissant échapper des larmes. Tu ne devrais pas, on ne se connait pas assez et je ne suis pas une bonne fille, tu devrais me laisser...
  • Dis pas n'importe quoi, lui coupa Ethan. Tu es une jeune femme très forte, tu es courageuse, pleine de bonté, tu es respectueuse, tu as la volonté de réussir. Certes, on ne se connait pas très bien, mais ce n'est pas grave. On apprendra. Tu es une amie très chère à mes yeux, Klervia. Tu as énormément de potentiel en toi, mais tu n'as pas confiance en toi. Je suis là, je vais t'aider du mieux que je le peux. Tu ne seras plus seule, je te le promets, assura t-il.
  • Tu...tu me le promets ?
  • Je te le promets ! Maintenant sèche tes larmes et finissons le petit déjeuner. Le thé froid n'est pas très bon, dit Ethan avec un sourire.
  • Je...merci beaucoup, dit Klervia en se levant pour lui faire un câlin.
  • Un câlin, s'exclama Ethan tout joyeux.
  • Idiot va ! dit Klervia en lui donnant un coup de coude dans les côtes.

•.✿.•

  • Klervia ! Dépêche toi, je vais être en retard ! cria Ethan depuis le salon.
  • J'arrive, j'arrive, marmonna Klervia essouflée.
  • Tu es magnifique, tu es fin prête ?
  • Merci, oui c'est bon on peut y aller.
  • Let's go !

Ils descendirent les escaliers et passèrent par le sous-sol prendre la voiture avant de se rendre à l'Université. Ils roulaient tout en écoutant les actualités du jour, grâce à la radio inclut dans le véhicule.

"Didier Robert fait preuve d'une crasse incompétence". Huguette Bello n'y va pas de main morte pour commenter la décision du tribunal administratif, qui a mis fin ce lundi à la fin de l'autorisation d'exploitation de la carrière de Bois Blanc à St-Leu. La cheffe de file du Rassemblement (opposition) à la Région appelle le président de la Pyramide inversée à plus "d'humilité et de responsabilité" pour sortir, dit-elle, de cet "imbroglio".
Avant cette décision du tribunal administratif, les travaux d'extraction sur le site de Bois-Blanc, qui concernaient une surface de 36 hectares pour 14 millions de tonnes de roches -dont 9,3 à destination de la Nouvelle Route du Littoral- devaient débuter au mois de juin 2019. Une autorisation rendue possible suite à l'arrêté préfectoral publié en novembre 2018.

Mais plusieurs associations de riverains et environnementales étaient farouchement opposées à l'ouverture de la carrière saint-leusienne qui devait fournir les roches nécessaires à la construction de la partie digue de la NRL [...]".

Un quart d'heure plus tard, ils étaient enfin arrivés à bon port et, avant qu'ils ne se séparent - Ethan pour aller à son cours de physique et Klervia à la bibliothèque universitaire - la jeune étudiante demanda :

  • Ethan ?
  • Oui ?
  • Ce midi, tu manges avec tes amis ?
  • Non, d'habitude je mange vite fait un morceau avant de rejoindre la bibliothèque. Pourquoi ?
  • Ça te dit de qu'on reste ensemble à midi ?
  • Et comment ?! Bien sur ! À la cafèt ? Ou tu préfères manger dehors ? demanda Ethan avec un sourire, très ravi de partager un moment avec son amie.
  • Comme tu veux ! Je finis à 12h20, on se retrouve devant l'entrée, maintenant va en cours, tu seras en retard si tu n'y vas pas à l'instant.
  • Okay, à toute ! dit le jeune étudiant avant de s'en aller en faisant signe à Klervia.

Celle-ci se retint de rire devant le ridicule de son ami et s'empressa d'aller à la bibliothèque. Elle avait du pain sur la planche !

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