Chapitre 8

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En se réveillant en ce mercredi 22 avril 2020, Klervia ressentit un énorme vide en son for intérieur. Elle était désormais seule. Elle aurait bien aimé avoir le soutien de quelqu'un, mais aucune personne de sa famille proche n'était, du moins encore en vie.

C'était un soir d'octobre, les gamins sortaient tout juste de l'école et s'émerveillaient devant les boules-de-neige qui couvraient déjà une bonne partie de la rue. Tout ce blanc, tous ces sourires sur le visage de ces enfants rappelaient à Klervia, qu'aujourd'hui était un jour exceptionnel.

Elle voyait ses parents de l'autre côté de la rue et son frère un peu plus loin qu'elle.

En les voyant, leurs parents leur firent de grand signes et bientôt, ils se retrouvèrent, son frère et elle dans leurs bras. Elle se souvenait que ce jour-là, ils avaient fait la course, son frère et elle, comme tous les jours où ses petites jambes frêles la poussèrent plus vite dans les bras de ses parents.

Elle se souvint comme si c'était hier, de la douce et chaude voix de sa maman lui souffler dans l'air glacial de cet hiver un « Salut ma chérie ». Et papa, qui lui fit un large sourire en déposant un doux baiser sur le haut de sa chevelure. De toute la journée, elle ne les voyait que le soir, puisque leurs travaux demandaient à être matinal.

Sa mère travaillait comme chef pâtissière dans les hôtels du quartier, tandis que son père ; plus apte à travailler avec l'esprit avait pour métier informaticien professionnel dans une grande compagnie réputée du pays. Ils étaient demandés de partout, d'où, tous ses déplacements.

Sa sœur, quant à elle, était encore étudiante dans le domaine de l'informatique. Elle venait de recevoir son diplôme de DUT, et allait maintenant se diriger vers une école d'ingénieurs informatique, au Parc Technologique Universitaire (PTU) à Saint-Denis.

Néanmoins, les enfants étaient reconnaissants de tout ce que leurs parents faisaient pour eux. Même s'ils n'étaient pas là le matin, ces derniers essayaient de faire ce qu'ils pouvaient pour montrer à Klervia et son frère, tout l'amour qu'ils leur portaient.

Le matin, leur nounou les aidait à se préparer pour aller à l'école et elle-même les y emmenait. Les parents avaient choisi avec précision une personne dotée de certaines qualités.

Le premier jour, une dizaine de « nounous » ou « baby-sitters » étaient venues sans savoir qu'elles seraient plusieurs, et sans connaître qu'elles avaient un test d'entrée à passer.

Une fois le test achevé, une jeune fille de vingt-et-un an, prénommée Amandine avait été retenu.

C'est alors qu'elle devint la nounou ou plutôt baby-sitter des deux enfants, parce que « nounou », est un peu vieux jeu pour une jeune fille de cet âge-là.

En ce même jour d'octobre, après les embrassades habituelles, ils étaient tous en route vers un centre commercial afin que Klervia puisse choisir son cadeau d'avoir été arrivée première de sa classe tout au long de l'année, et obtenu le diplome du mérite.

Sur la route, les bouchons s'étendaient sur des centaines et des centaines de kilomètres.

Heureusement pour eux, le chemin n'était pas loin, ils devaient juste prendre la prochaine sortie. Après une éternité dans les embouteillages, ils arrivèrent enfin devant le centre commercial.

Klervia se rappelait encore, il était très grand et s'étendait sur plusieurs hectares. Les gens circulaient, leurs bambins accrochés à leurs bras, et les visages rayonnaient de partout.

En ressortant du magasin, c'était à son tour de rayonner. Sa grande sœur, la jalousait, mais aujourd'hui était son jour à elle. Comme lui disait tout le temps son père, elle était son rayon de soleil. En sortant, ils allèrent manger des crêpes, puis décidèrent de rentrer à la maison. En rentrant à la maison ce soir-là, Klervia s'était dit qu'elle avait beaucoup de chance d'avoir des parents en or.

En passant dans une allée sombre, afin d'éviter les embouteillages des routes principales, un motard percuta violemment leur voiture.

Klervia se souvint de cet incident comme si c'était hier.

Ils abordaient un virage sur une petite route et elle l'avait vu surgir, le temps de crier "ATTENTION À LA MOTO" celle-ci était déjà sur eux ; cette moto bleue, elle la voyait encore arrivant à contre-sens. Après ce qui s'est passé, elle ne peut le raconter, car elle s'était réveillée bien des semaines après. À part quelques passages plutôt bref, elle n'avait auncun souvenirs assez nets.

Néanmoins, elle se souvenait du moment où elle était arrivée aux urgences sur un brancard. Elle avait crié, pleurant de douleur, elle avait supplié une infirmière de ne pas la laisser mourir, elle leur avait supplié de soigner ses parents, sa sœur et son frère, qu'ils pouvaient prendre sa vie en retour cela lui était bien égal, puis ce fut le trou noir.

Klervia se souviendrait toute sa vie du corps inerte de ses parents et de sa grande sœur. Son frère et elle, avaient réussi à s'en sortir, elle avec la jambe cassée, le bras en plâtre et un coma de 3 mois et 2 semaines tandis que son frère avait eu des séquelles au niveau de sa colonne vertébrale et la cheville foulée. Ses parents et sa sœur n'avaient jamais pu être ranimés. Le choc avait été fatal.

Suite à cet accident, son frère avait décidé de mener seul sa vie, l'abandonnant à son propre sort.

Encore aujourd'hui, cet accident a de nombreuses conséquences sur la psychologie de Klervia, mais elle a apprit à vivre avec. Selon les médecins, elle est fragile, et peut faiblir n'importe quand. Elle a été en quelques sortes « traumatisée ».

Revenant brusquement à la réalité, Klervia entendit la sonnerie de la porte, signalant l'arrivée de quelqu'un. Qui pouvait bien venir en ce jour sinistre ? Elle n'avait pas l'habitude de recevoir des visites, surtout à cette heure-ci. Six heures quarante. Klervia se redressa quand la sonnerie se fit plus insistante. Elle remit de l'ordre dans ses cheveux, essuya ses larmes et arrangea ses vêtements avant de voir dans le judas, qui était présent. Elle fut surprise de le voir. Elle, qui pensait qu'il l'avait oublié.

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