Eros et Thanatos

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Flavia n’en croyait pas ses oreilles. Son voisin avait fait assassiner son père pour s’accaparer sa propriété.

Cela semblait trivial bien qu’en réalité cela relevait d’un besoin fondamental, la possession de la terre.

Elle-même était attachée à son domaine par-dessus tout, lui qui était si intimement lié à l’histoire de sa famille… Sa mère lui avait transmis cet amour de la terre, c’était donc un réel tourment pour elle de ne pas disposer de suffisamment de moyens pour correctement entretenir le manoir et le parc. Flavia se souvenait d’Antonella se désolant sans cesse de voir la façade se détériorer faute de travaux de réfection suffisants, ou tel arbre mourir sans pouvoir le faire remplacer. Au mieux, elle pourvoyait aux menues réparations de plomberie ou de toiture.

La jeune fille pensa qu’elle-même aimait tellement sa terre natale qu’elle pourrait également tuer pour elle. Son père n’avait pu consentir à la céder, c’était certain.

— C’est aussi Lucchesi qui l’a fait saccager, je suppose, pensa Flavia à voix haute.

— Très probablement, même si je n’ai pas retrouvé celui qui a fait le coup, confirma Leandro.

— Quand va-t-on faire… enfin faire ce qui doit être fait ?

— On s’introduira chez lui vers onze heures. D’ici là, il faut un peu se sustenter, lui dit-il en lui tendant un pagnottiello.

Flavia n’aimait pas trop ces sortes de sandwiches faits d’œuf, de provolone et de pancetta, car ils étaient assez gras.

— Mange, ça tient au corps, ça va te donner l’énergie dont tu as besoin, l’encouragea Leandro.

Flavia en croqua un morceau, c’était très bon finalement, même si le lard suintait dans la bouche.

— Est-ce que tu veux que nous allions attendre dans le manoir, ce sera plus confortable…proposa-t-elle.

— Si quelqu’un voit de la lumière, cela risque d’attirer l’attention.

— Les volets sont fermés, et nous pourrons nous éclairer à la bougie, cela devrait éviter que notre présence soit visible depuis l’extérieur, opposa-t-elle. Nous allons passer par la cave, ajouta-t-elle d’une voix faible. J’ai besoin d’y aller un moment pour me ressourcer.

Leandro leva les yeux au ciel.

— Bon, c’est d’accord, mais il faut vraiment faire attention à ne pas nous dévoiler.

En parcourant la distance qui les séparait du manoir, Flavia, se fit la réflexion qu’elle partageait un peu du quotidien de l’homme de main en ce moment, car il agissait dans le cadre d’une mission que lui avait confiée le capo. Cette idée la rendait presque heureuse.

Elle rejoignit rapidement le bâtiment car elle connaissait chaque pouce de terrain, pour y avoir joué sans relâche quand elle était enfant. Heureusement qu’elle avait pris son trousseau chez Chiara, car les clés d’Areggio s’y trouvaient aussi…

Elle ouvrit la porte vermoulue de la cave et traversa les ténèbres avec un frisson, car cet endroit ne manquait jamais de lui rappeler ses terreurs enfantines. Mais, cette fois- ci, la présence de Leandro la rassurait.

Ils pénétrèrent enfin dans le salon, munis d’une lampe-torche que l’homme avait amenée avec lui .Flavia alluma les bougies d’un des grands chandeliers d’argent qui se trouvaient sur le buffet.

— Est-ce que tu veux boire quelque chose, Leandro ? lui demanda-t-elle, pour essayer de briser la glace.

— Jamais en mission, rétorqua-t-il, cassant, et il s’installa dans un fauteuil, surveillant les nouvelles qu’il recevait sur son téléphone.

Flavia hocha la tête, navrée de constater qu’il continuait à lui battre froid, et s’allongea sur le divan, tout comme elle l’avait fait autrefois, après qu’il ait surpris son secret.

Elle fixa le plafond en attendant que l’heure fatidique arrive. Elle tentait de prévoir chaque action, chaque parole, chaque émotion de la scène qui s’annonçait. Elle pensait réussir à garder son calme si tout se déroulait comme elle l’avait imaginé. Cela semblait illusoire, car qui pouvait préjuger de ce qu’allait faire le vieillard ? Peut-être l’attendrirait-il au point qu’elle renonce à mener à bien sa vengeance ?

— Il est temps, il faut y aller, annonça Leandro sur un ton égal.

Et tout en disant cela, il ouvrit le barillet du Colt Detective et le chargea de six balles.

— Je le garde jusque là-bas, précisa-t-il en le remettant dans sa poche intérieure. Il faut que tu me guides jusqu’à la ferme viticole. D’après ce que j’ai compris, Lucchesi en occupe l’une des ailes.

— Oui, je connais bien l’endroit, mais comment ferons-nous pour entrer ?

— Nous commencerons par faire le tour, si besoin je sais m’accommoder d’une serrure fermée.

— Ou alors, je frappe tout simplement à la porte, à l’enterrement de ma mère, il m’a dit que je pourrais compter sur lui si je rencontrais un problème. Une panne électrique, par exemple.

— On peut essayer ça, je vois mal comment il pourrait te refuser d’entrer, tu as l’air diablement inoffensive.

La jeune fille ouvrit donc le passage, sous la lune gibbeuse qui éclairait presque comme en plein jour. Par contre, le terrain était assez inégal et de nombreuses pierres affleuraient, rendant la progression difficile pour Flavia, qui était chaussée de sandales. Leandro dut la rattraper plusieurs fois où elle trébucha après s’être pris le pied dans un renfoncement du terrain. Il ne lui adressa aucun reproche mais son attitude révélait son irritation.

— Je suis désolée, je n’ai pas pu me changer depuis hier, s’excusa-t-elle à voix basse.

C’était la première fois depuis longtemps que Flavia arpentait son domaine et elle déplora ce qu’elle y découvrit, les allées étaient recouvertes de mauvaises herbes qui lui arrivaient presque à la taille, et les massifs mal taillés faisaient barrage à de nombreux endroits.

Enfin, ils pénétrèrent dans le vignoble en se penchant pour avancer à couvert. Mais, même entre les ceps, les deux complices durent se frayer un chemin entre les herbes hautes qui y avaient poussé. Ils arrivèrent enfin en vue des bâtiments de ferme qui semblèrent très dégradés à Flavia par rapport à ses souvenirs, même sous la lumière nébuleuse du clair de lune. Des vieux baquets remplis d’outils rouillés et de bouteilles vides jonchaient le sol, entre les graminées qui avaient envahi le lieu. Une lumière filtrait d’une fenêtre de l’aile droite.

— Cette exploitation m’a tout l’air d’être sur le déclin. Il faut vérifier qu’il n’y a personne. Essayons de trouver où sont garés les véhicules, chuchota-t-il à l’oreille de Flavia.

La jeune fille frémit en sentant le souffle de l’homme de main dans son cou, rappelant immédiatement le doux souvenir des moments d’intimité qu’ils avaient partagés.

Elle s’ébroua pour ramener ses pensées vers l’instant présent. Au regard que Leandro lui jeta, Flavia comprit qu’il avait perçu son trouble.

— Ce n’est pas le moment de se disperser, l’admonesta-t-il.

Dès lors, il prit les devants, se faufilant entre les égrappoirs et les pompes à soutirer abandonnés là.

Devant l’aile qui semblait occupée, il n’y avait qu’un véhicule, une vieille fourgonnette Bianchina à la peinture blanche écaillée, que Flavia identifia comme celle de Lucchesi. Selon toute apparence, il était donc seul.

Leandro passa derrière la jeune fille et lui glissa le revolver dans la poche de la jupe. Après avoir enfilé des gants, il lui fit un signe de la main pour l’inviter à taper à la porte.

Le moment fatidique était arrivé. Flavia adressa au ciel une brève prière en réalisant peu après à quel point c’était inapproprié. Elle concentra une dernière fois son esprit sur la tâche à accomplir. Sa main saisit fermement le heurtoir en fonte et le laissa retomber en l’accompagnant pour qu’il ne fasse pas trop de bruit.

Elle n’eut pas à réitérer cette opération car un bruit de pas lents qui s’approchaient se fit bientôt entendre. Le vieillard apparut dans l’entrebâillement, vêtu d’un débardeur maculé d’auréoles décolorées et d’un vieux pantalon slack qui avait dû être beige jadis. Il était mal rasé et sentait l’alcool. Il considéra un moment la jeune fille avant d’ouvrir davantage le battant. Celui-ci révéla une pièce exiguë meublée d’un fauteuil en tapisserie et d’un poste de télévision, où régnait une odeur suspecte, le ménage n’ayant visiblement pas été effectué depuis longtemps. De son côté, Flavia n’avait pas à simuler l’angoisse car elle la ressentait réellement et avait du mal à se contrôler. Sa comédie n’en parut que plus crédible.

— Monsieur Lucchesi, je suis désolée de vous déranger si tard, mais vous m’aviez dit que si j’avais un problème… eh bien j’ai un problème avec l’électricité…Je suis morte de peur dans le noir. Heureusement que cette pleine lune m’a permis de courir ici…

Leandro s’était tapi dos au mur à gauche de la porte. Il se mordit les lèvres, elle en faisait un peu trop. Mais sa tenue légère ajoutait à son apparence ingénue, elle avait tout l’air d’une adolescente en pleine fugue.

— Non, vous avez eu raison de venir. Mais vous ne travaillez pas en semaine ? bougonna-t-il, l’œil vitreux.

Flavia demeura une seconde interdite, comment savait-il cela ?

— J’ai démissionné il y a peu, et je suis revenue pour faire le tour des réparations à effectuer, tout est dans un tel état…Est-ce que vous êtes avec quelqu’un ? Pourriez-vous m’accompagner ?

— Non, je regardais la télé, allez, entrez, je vais prendre mes outils…

Alors que le vieil homme s’apprêtait à tourner les talons pour chercher le nécessaire, la large silhouette de Leandro sortit de l’ombre, son Colt 1911 à la main, pour venir se poster derrière Flavia, refermant la porte derrière lui.

L’homme en lâcha la télécommande qu’il tenait, terrifié par cette vision de cauchemar.

— Qu’est-ce que ça signifie ? Qui est-ce ? s’écria-t-il, la bave aux lèvres, en reculant peu à peu.

— Je vous déconseille de bouger, ne serait-ce que pour lever le petit doigt, menaça froidement Leandro.

— Je vous reconnais, vous étiez déjà avec elle le jour de l’enterrement…

Puis, se tournant son regard vers Flavia, il éructa.

— Toi, tu t’es acoquinée avec des mafieux, qu’est-ce que tu leur as donné pour obtenir leur soutien, espèce de chienne ? Tu n’es rien qu’une pute, comme ta mère !

L’insulte avait porté un coup rude à Flavia. Son visage se contracta en un horrible rictus.

— Je vais te crever, salop, mais je vais le faire moi-même, pas en payant quelqu’un comme toi, lâche ! tonna-t-elle, les dents serrées.Tu vas me dire pourquoi tu l’as fait assassiner, immonde couard ?

— C’est plutôt toi qui devrais te demander quel droit tu as sur cette terre que vous laissez en friche ! C’est une mine d’or ! Sale traînée, tu ne la mérites pas, ni ta famille de traîne-savates ! Usurpateurs ! brailla-t-il, l’œil fou.

La sénilité l’avait enchaîné à cette idée fixe qu’il ressassait depuis des décennies.

Sur ces mots, il fit un mouvement en sa direction, comme s’il voulait se jeter sur elle.

Sans céder à la peur, ni à la colère, elle leva alors le canon en direction du visage du vieillard qui la foudroyait d’une expression de haine comme elle n’en avait jamais vue. Sa main ne tremblait pas, elle était certaine de l’abattre d’un seul coup. Son pouce tira le chien et elle s’apprêta à tirer, uniquement attentive au point précis qu’elle visait, entre les sourcils broussailleux du bonhomme.

Mais alors que son doigt se crispait sur la détente, Leandro pesa sur sa main pour qu’elle baisse le revolver.

— Regarde bien, lui conseilla-t-il.

Les mains de l’homme se convulsaient, essayant d’agripper quelque chose sur sa poitrine, alors que sa bouche béante écumait de filets de salive. Les yeux globuleux fixaient Flavia, épouvantés, les pupilles horriblement dilatées.

— C’est fini, conclut Leandro, alors que l’homme s’écroulait face contre terre.

Un râle saccadé déchira le silence, d’abord rapide, puis il s’affaiblit jusqu’à ce qu’il ne soit plus audible. Leandro vérifia que le pouls avait bien cessé de battre.

Flavia était pétrifiée par l’agonie du vieillard, ses oreilles bourdonnaient depuis que la respiration du mourant s’était tue. C’était la première fois qu’elle assistait à la mort de quelqu’un. Elle sentit toute la tension accumulée depuis le début de la soirée se relâcher peu à peu et vacilla.

Les bras puissants de Leandro l’empêchèrent de s’affaisser.

— Encore un peu de courage, nous ne sommes pas tirés d’affaire.

Il tira la jeune fille par le bras pour la faire sortir du taudis et après avoir refermé soigneusement la porte, il retira ses gants.

— Flavia, il ne faut pas flancher maintenant, nous devons rentrer, la gronda-t-il doucement. Prends un moment pour respirer si tu en as besoin mais il ne faut pas tarder à repartir.

La voix de Leandro perça les acouphènes qui étouffaient tous les autres sons.

Elle reprit le chemin du retour, en tâtonnant d’abord, puis l’air frais de la nuit la réveilla tout à fait. Le trajet lui parut durer une éternité, sous les rares rayons de la lune transparaissant au travers des nuages qui s’étaient accumulés subitement. Cette longue fuite lui laissa le temps d’ensevelir dans son cœur le désagréable souvenir de cette effroyable soirée. Le meurtre de son père était puni, justice était faite. Elle était enfin délivrée du fardeau de la vengeance.

A bout de forces, elle regagna sa demeure natale alors que la lune disparaissait totalement sous la couverture cotonneuse.

Dans un ultime effort, elle se hissa jusqu’à sa chambre et s’écroula sur son lit. Leandro l’avait suivie et l’observait, de son regard imperturbable.

— Reste ici avec moi cette nuit s’il te plaît, je ne veux pas être seule, l’implora-t-elle.

Et comme la réponse tardait à venir, elle se dévêtit pour enfiler sa nuisette, qui attendait pliée sous l’oreiller. Sans mot dire, Leandro retira son costume et vint s’étendre aux côtés de Flavia.

Celle-ci le contemplait maintenant. Vêtu de son seul caleçon, il était splendide avec son profil régulier et son corps musculeux adouci par un léger nuage de poils noirs, dans lequel Flavia ressentit l’urgence de se blottir.

Elle se rapprocha, le regard plein de concupiscence et se lova contre sa poitrine. Leandro restait immobile, indifférent à l’approche, elle se pencha donc sur un mamelon qu’elle lécha doucement. Il était salé de la sueur de la chaude journée, cette saveur ne lui déplut pas et elle réitéra la dégustation sur l’autre téton.

Elle fit glisser sa main le long de la toison de sa puissante poitrine, suivant la ligne velue jusqu’au pubis, où elle constata avec plaisir que le sexe était d’une délicieuse rigidité, uniquement contraint par le tissu qu’il tendait.

— Tu as envie de moi ? l’interrogea-t-elle, fébrile.

— C’est mécanique, répliqua sèchement l’homme.

Il pouvait dire ce qu’il voulait, mais l’érection était là, bien réelle, annonciatrice de plaisirs infinis. Alléchée par cette perspective, Flavia ressentit le besoin de pousser Leandro à bout pour le forcer à faire face à son propre désir.

Elle abandonna le mamelon pour emprunter la même voie qu’avaient suivi ses doigts.

Elle savoura le contact velu sur sa langue, sentant la respiration de l’homme ralentir alors qu’elle approchait du membre qu’elle délivra de sa prison de jersey.

Elle goûta le sexe timidement d’abord, puis le voyant tressaillir dans sa main, elle n’y tint plus et prit tout ce qu’elle put dans sa bouche, l’enveloppant de sa langue vorace. Sentant une goutte perler au bout, elle avala goulûment, puis lécha de bas en haut la hampe avant de l’aspirer le plus fort qu’elle put.

La main de l’homme attrapa alors sa chevelure pour lui imposer un rythme plus soutenu.

Elle se soumit complaisamment aux instructions qu’il lui transmettait en empoignant ses cheveux, vibrant de se sentir dominée par son plaisir.

Mais il la tira bientôt en arrière, alors que Flavia sentait à l’effusion de liquide pré-séminal que l’explosion serait proche.

— Tu te comportes comme une salope, tu veux être baisée comme une salope ? grogna-t-il.

— Prends-moi, susurra-t-elle, insensible à l’insulte.

D’une main, il la renversa sur le lit et lui fit face. L’écrasant de son regard méprisant, il lui releva les jambes et les écarta pour les positionner sur ses larges épaules. Puis, il saisit son membre et il le fit plonger sans aménité en Flavia, qui frémit sous la brutalité de la pénétration.

Il commença alors à lui asséner de violents coups de reins, comme s’il essayait de détruire son temple délicat. Flavia essayait de contenir ses gémissements, étonnée d’être ainsi rudoyée, mais elle ne voulait pas que Leandro se retire. Elle s’accrochait à l’idée que si elle parvenait à le submerger de plaisir, elle réussirait à toucher son cœur.

— A genoux, lui ordonna-t-il froidement.

Flavia s’exécuta sans discuter, alors que l’homme la contournait, passant derrière elle pour la prendre par la nuque et la forcer à se mettre à quatre pattes.

Il s’acharna alors à la malmener, ramenant vers lui sans cesse les hanches de la jeune fille pour les repousser aussitôt. Étourdie par l’assaut, Leandro se confondait avec Malaspina dans l’esprit de Flavia, elle ne savait plus qui la prenait.

Il la lâcha enfin, libérant les hanches meurtries par sa poigne de fer, et après avoir remis son caleçon, il s’étendit et ferma les yeux.

— Tu as joui ? demanda-t-elle, pour dire quelque chose.

— C’était mécanique, répéta l’homme sans même ouvrir les yeux.

La poitrine de Flavia se contracta en un spasme douloureux. L’amant si doux et attentif qu’elle adorait avait disparu, même s’il semblait endormi là, à ses côtés.

Comme elle ne voulait pas laisser exploser son chagrin devant lui, elle s’échappa dans la salle de bain de l’étage où elle glissa à terre, et put laisser libre cours à ses larmes.

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