Une certaine idée du bonheur !

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(Lui)— Aujourd’hui, non c’était hier, enfin !

(Elle)— Déjà ?

(Lui)— Eh oui, le temps passe si vite.

(Elle)— Il nous file entre les doigts alors que si on prenait justement le temps d’être heureux. Il y a quelques chances que cela nous guérisse de la morosité ambiante et contamine notre entourage.

(Lui)— Mais certainement !

(Elle)— Alors, ce sera demain, et encore les jours suivants, car pour moi cela semble une évidence : s'il y a une recette du bonheur, je la vois, là sous mes yeux, et tous les mots qui en constituent la formule. Eh oui !

(Lui)— C’est magique !

(Elle)— Oh oui !

(Lui)— Ce serait un mélange d’alchimiste !

(Elle)— Et pour un livre de cuisine, pour moi, ce serait forcément à la première page !

(Lui)— Et si... !

(Elle)— Et si c’était dans un livre d’école ou sur une ardoise, au tableau noir, écrit à la craie d’une main sûre en pleins et déliés, ce serait alors la morale du jour !

(Lui)— Elle serait la première leçon...

(Elle)— Oh que oui !

(Lui)— Alors qu'en dis-tu ?

(Elle)— Alors, si on commençait ?

(Lui)— Maintenant, si tu veux bien !

(Elle)— Chiche !

(Lui)— Tu me donnes les mots-ingrédients en les citant à haute voix et je te dis alors ce qu’il se passe en moi.

(Elle)— Je commence par "Sourire !"

(Lui)— Je le fais de plus en plus et je reçois en retour (très étrangement) des sourires. Bien sûr certains ne comprennent pas et s’inquiètent. On ne peut sourire sans raison. Sourire serait le début de la folie. Inquiétant non ?

Et pourtant sourire, rire, dans un train, un abri bus, au café, à la veillée, peut s’avérer contagieux !

(Elle)— Alors, je te propose "Dire Merci !"

(Lui)— A la vie, à la serveuse, au chauffeur, aux collègues, oui sans aucun doute. Depuis tout petit, j’ai appris à dire merci.

(Elle)— Bien. "Rester positif !"

(Lui)— Le plus dur sans doute. Tout le monde autour de soi t’envoie tellement d’ondes négatives que l’on mesure mal l’effet d’une onde positive. Passons !

(Elle)— "Ne pas juger !"

(Lui)— Ce serait le début de la tolérance. Ce serait accepter l’autre ! Ce serait trouver normal que l’on soit tous différents et pareils à la fois.

(Elle)— Ce serait commencer à penser et à réfléchir. Te rends-tu compte ?

(Lui)— Je dirais qu’il est permis de douter (par sagesse) mais s’il fallait juger, ce serait après avoir longuement pris le temps de comprendre, d’apprécier, d’écouter. Oui, ce serait à l’évidence, faire preuve d’une forme d’amour, donner une chance à l’autre, lui laisser du temps ou bien la chance de dire ce qu' "il" représente vraiment à nos yeux et ceci quel que soit son apparence.

(Elle)— Car la première impression n’est pas toujours la bonne ou la meilleure.

(Lui)— Oh que oui.

(Elle)— Eh bien justement. Que dis-tu de "Faire un compliment".

(Lui)— Cela se combine très bien avec les mots précédents comme "sourire", "jugement" et "attitude positive". Un compliment est un encouragement, un acte de foi, une volonté bienveillante. Un simple et véritable compliment peut agir comme un catalyseur et de la poussière faire jaillir une étoile.

(Elle)— "Aider quelqu’un ?"

(Lui)— Je crois que cela, en toute modestie, je le fais régulièrement. C’est la chose la plus facile, la plus évidente et égoïstement, elle me fait un bien fou. Lire de la reconnaissance dans les yeux d'une personne que l’on aide et qui n’en revient pas que "des anges" ou "des chevaliers blancs" puissent vraiment exister !!!

(Elle)— "Dire je t’aime !"

(Lui)— Cela, je ne sais carrément pas bien le faire, le dire, le prononcer en l’éprouvant vraiment. Cela m’émeut tellement, me coûte, me fait monter les larmes. Je l’ai dit autrefois. Sans doute que j‘attendais trop en retour. Aimer c’est perdre la raison ou bien exister vraiment. Je ne sais pas.

(Elle)— Cherches-tu encore ?

(Lui)— Eh bien j’aimerais, oui j’aimerais dire « Je t’aime » tout simplement, sans rien attendre en retour. J’aimerai dire « Je t’aime » et "Tomber en amour".

(Elle)— Alors, alors je te propose "Être heureux !"

(Lui)— Cela devrait aller de soi dès lors que l'on accepte toutes les propositions que tu as citées précédemment, comme autant de maux à vaincre et donc vaincus. Ce serait alors tellement facile, simplissime, une sorte de grande victoire sur l’adversité et la morosité ambiante.

(Elle)— Alors, qu’est-ce qu’on attend !

(Lui)— Pour faire la fête ?

(Elle)— Mais non, plus que cela ! Allez ensemble !

(Elle et Lui) — Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ! (En le fredonnant)

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