Chapitre 13 : Excursion en ville (2e partie)

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 Nous nous réveillâmes au petit jour, les dernières braises de notre feu étaient en train de s'éteindre. Sur la route, nous aperçûmes un chariot plein, tiré par un cheval, d'autres suivaient ainsi que des personnes à pied ou à cheval et même d'autres poussant ou tirant des charrettes à bras tout aussi garnies que les chariots. Il devait y avoir un marché à quelques lieues de là.


 Le temps de remballer nos affaires et d'étouffer les braises restantes et nous nous joignions au cortège de manants et de marchands de plus en plus nombreux. Nous marchions au pas l'un derrière l'autre sur le bord de la route, contraints de suivre le rythme imposé par l'attroupement. Par mesure de précaution, nous avions remis nos lourdes capes de laine, dissimulant nos chevelures et nos visages sous les capuches.


 Nous fûmes bientôt en vue de la bourgade. C'était une petite ville fortifiée, entourée de palissades. Des gardes contrôlaient distraitement les entrées qui se faisaient par une grande porte cochère. Nous patientâmes longuement avant de pouvoir enfin entrer. Les gardes ne nous accordèrent pas la moindre attention ce qui nous arrangea. Nous laissâmes nos juments à l'écurie, payant pour des soins complets et une bonne ration d'avoine. Elles avaient besoin de récupérer.


 Un brouhaha indescriptible régnait dans la ville : les marchands criaient, interpellant le chaland, les animaux poussaient toutes sortes de cris depuis les attaches ou les cages, la foule était compacte et bruyante. Les odeurs de nourriture, de plantes aromatiques et d'épices étaient désagréablement mêlées aux déjections et autres relents humains et animaux. Geralt ouvrait la voie, sa stature lui valait un respect instinctif. J'étais pour ma part noyée dans la foule, mon regard se heurtant aux corps des personnes m'entourant. J'eus presque envie de lui demander de me hisser sur ses épaules mais j'avais ma fierté.


 En avançant vers la place, la foule commença à se répartir de manière plus confortable et j'eus enfin une vue plus concrète sur mon environnement. Je pus alors admirer l'architecture des bâtiments, leur disposition, la manière dont certains balcons et devantures étaient ornementés et fleuris. Les étals étaient maintenant visibles et accessibles. Il y en avait de toutes sortes : animaux vivants, aliments crus, petite restauration, vêtements, bijoux, accessoires, soins et amulettes, armes et autres équipements… C'est vers l'un de ces derniers que nous nous dirigeâmes à la recherche d'un brassard et d'un gant d'archer adaptés à ma morphologie. C'était peine perdue : tout était systématiquement trop long ou trop large. Il était nécessaire de faire appel à un artisan et cela allait forcément être plus long et plus coûteux.


 Nous finîmes par dénicher un atelier qui ne payait pas de mine dans une des ruelles adjacentes à la place. Une forte odeur de cuir et de tannerie nous avait guidés. L'homme, passablement âgé et voûté semblait travailler seul. Il nous accueillit avec un sourire et un regard franc, ne semblant nullement intimidé par la présence du Sorceleur. Avisant mon arc et mes bandages il anticipa notre demande sans que nous eûmes le besoin de dire quoi que ce fut. Geralt négocia âprement le prix et une fois l'accord conclu, serra la main de l'homme pour le sceller. L'artisan prit mes mesures et se mit aussitôt au travail, choisissant avec soin une pièce de cuir solide. Il nous avait indiqué en avoir pour plusieurs heures. Nous décidâmes donc de nous rendre dans une taverne pour ne revenir qu'en début d'après-midi.

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