7 - Samuel

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Samuel

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— Tu pourrais nous aider Dam, ce serait sympa.

Mon dos hurle à l'agonie lorsqu'à nouveau, je me baisse pour attraper une palette de boites de conserves entreposées sur le chariot électrique que Damian squatte, étendu de tout son long.

À ma remarque, ses yeux verts me balayent, se ferment, puis un soupir las échappe de ses lèvres.

— J'ai pas signé pour ça.

— C'est pas censé être toi le plus sportif de nous trois ?

Nassim, au bout de l'allée, me lance un regard équivoque, me fait signe de le rejoindre.

Elvis Presley dans la enceintes du magasin, diffuse Heartbreak Hotel, une chanson que mon petit ami apprécie particulièrement. Il chante en playback, les yeux perdus dans le vide, un air franchement blasé au visage.

— Heartbreak is so lonely baby...

— Damian !

Je roule des yeux, m'éloigne du chariot pour rejoindre Nassim, aux prises avec un paquet de biscottes empaqueté dans du film plastique.

Cela va bientôt faire une heure que nous faisons de la mise en rayon dans l'épicerie que sa sœur tient d'une main de fer, et je n'en peux déjà plus. Ma grippe, bien qu'atténuer, me colle toujours à la peau comme une mauvaise blague. Je m'essouffle au moindre effort, tousse, transpire et ai le tournis à chaque fois que je baisse la tête. C'est un enfer. Cependant, après une semaine à tourner en rond dans l'appartement, à supporter Rafaël et son humeur maussade, Ariana et son énergie débordante, les jumeaux et leurs cris et Damian, il fallait que je sorte, que je m'aère.

— T'en es où avec les raviolis ?

— Presque fini.

— Mec, fais une pause t'es tout blanc. Va rejoindre Dam, je ramène un paquet de gâteaux.

D'un sourire, je remercie Nassim et retourne m'asseoir près de Damian, sur le chariot électrique. À ma venue, il se redresse, me couvre d'un regard soucieux, avant de plaquer sa main sur mon front.

— J'ai plus de fièvre, je murmure.

— T'es gentil tu me laisses vérifier. C'est pas le moment que tu nous fasses une rechute, j'ai besoin de mon supporter numéro un dans les gradins demain.

Un sourire me barre le visage, tandis que mon petit ami évalue ma chaleur corporelle, la langue entre les dents.

Peu de temps après, Nassim nous rejoint, un paquet de Pépito entre les mains, ainsi qu'une bouteille de jus de raisin.

— Je rajoute ça à ton ardoise ?

La question de Noor, la sœur de Nassim, le fait beaucoup rire. Il ne lui répond pas, ouvre le paquet, me tend un gâteau, en offre un à Damian, qui le refuse.

— Oh, exhibition demain ? s'enquit Nassim.

— … ouais.

— T'as raison, affame-toi, t'es tellement gros, tu devrais avoir honte.

Pour une fois que ce n'est pas moi qui lui rentre dedans au sujet de son obsession pour sa ligne, Damian écarquille les yeux, braque sur Nassim un regard noir.

— Je t'ai pas demandé ton avis.

— Mec, tu dois peser cinquante kilos tout mouillé, arrête de nous casser les couilles avec ton régime et prend un putain de pépito !

— C'est un gâteau raciste, il devrait être interdit.

— Si on suit ta logique, il faudrait aussi interdire les petits beurres, ricane Noor en attrapant un biscuit. Nass a raison bonhomme, t'as pas de quoi faire un régime. Regarde-moi.

Elle tourne sur elle-même, exhibe ses formes plantureuses, ses cuisses charnues dans son jean slim, offre un sourire lumineux à mon petit ami, qui se tasse un peu plus sur lui-même.

— Lâchez-moi tous les deux. C'est mon corps, mon gras, je le gère comme je veux.

Je fais signe à Nassim et sa sœur de ne pas relancer, interroge Noor sur le pourquoi de la présence de nouvelles caméras, situées un peu partout dans le magasin. Elle m'explique en mâchouillant un biscuit, que pour lutter face aux vols que subit sa boutique, elle a dû investir.

— Il n'y aura plus un seul millimètre de cette foutue boutique qui ne sera pas couvert par une caméra !

— Mais... et juste surveiller lorsque vous avez des clients ? C'est pas immense non plus, je murmure.

— Quand c'est moi qui gère, y'a pas de soucis. Mais quand c'est Faté, vas-y bien que les petits cons du quartier se gênent pas pour piquer des bonbons, des chips et des gâteaux. Ce mec devrait s'acheter une paire de burnes.

— C'est qui Faté ? me glisse Damian.

— Mon mec. Un bon à rien de première.

Nassim attire mon attention, mime un geste équivoque en se nouant une corde imaginaire autour du cou, avant de tirer brusquement. Sa tête bascule sur le côté alors que sa bouche s'ouvre dans un gémissement plaintif, je pouffe de rire.

Damian me fixe, roule des yeux, s'apprête à ajouter quelque chose lorsque le tintement singulier de la porte remonte à nos oreilles. Dans un même mouvements, nous nous tournons face à l'entrée où Mikky, d'une démarche tranquille, nous dépasse en nous snobant, en direction du rayon frais. Éberlué, je le regarde s'arrêter face au rayon, réfléchir, puis piocher un sandwich triangle qu'il ouvre sans attendre avant de le porter à sa bouche avec gourmandise. Noor le regarde faire, inexpressive, avant de brutalement se mettre à hurler sur Mikky, qui sous le choc sursaute, manque lâcher son sandwich.

— Tu t'es cru à la maison ou quoi ?!

— Damian travaille ici, je peux bien prendre un sandwich.

— Ton frère ne travaille pas ici, il pionce sur le chariot électrique, c'est tout.

Miky hausse les épaules, prends une autre bouchée de sandwich avant de secouer la tête avec lassitude. Ses épaules s'affaissent, il ferme les yeux.

— Allez Noor s'te plaît. On est raide ce mois-ci, Ari a oublié de payer la cantine, ma carte est pas passée à midi.

— Pourquoi tu m'as pas appelé ? Ou Dam ? je lance doucement.

— Plus de crédit, et Danny était introuvable. Cette journée est vraiment merdique.

Sans plus attendre de réponse, il tourne les talons et s'éloigne, franchit la porte en sens inverse, en silence. Nous le regardons tous s'éloigner, bouches bées. Il est vrai que depuis quelques jours, le frigo se vide, sans pour autant que la moindre proposition de courses ne soit abordé. Nous sommes tous au fait que subvenir aux besoin de six personnes, avec le salaire de Rafaël et le petit à côté qu'apporte Ariana est difficile, mais jamais encore le sujet m'avait semblé aussi touchy. Surtout venant de Mikky.

D'un regard, je consulte Damian, qui secoue la tête avec désolation.

— Si seulement mes parents avaient pus 'arrêter à moi. Je veux dire, pourquoi continuer lorsqu'on atteint la perfection. Ça aurait évité des emmerdes à Ari.

Un sourire immense barre le visage de Nassim. À son regard pétillant et ses fossettes, je sens venir la bêtise, le petit commentaire qui va faire voir rouge à Damian. Ils me donnent mal à la tête.

— Peut-être que les capotes sont pas encore arrivé jusqu'au bled mexicain duquel vous venez.

— Je suis né aux États-Unis pauvre tâche. Un américain pure souche.

Nassim éclate de rire, sous le regard interrogatif de sa sœur.

— C'est sûr ! Entre le cheerleading, le cul de Kim K et l'attitude de bad bitch au masculin, t'es bien un bon 'ricain comme on les aime !

Mon rire me plie en deux. Au travers des larmes qui me piquent les yeux, j'arrive tout de même à aviser Damian saisir la boîte de pépito, pour la lancer au visage de Nassim. Noor baisse les bras, se replie, non sans nous avoir indiqué de ranger les bocaux d'asperge en rayon, puis disparaît.

Mon ventre arrive à me faire mal tant mon rire est puissant. Mon petit ami hurle en espagnol, Nassim lui répond en arabe, mon mal de tête augmente. Heureusement que le bonheur d'être si bien entouré compense la douleur.

   Damian marche vite devant moi. Les bras croisés derrière la tête, il profite du bon air de début de soirée, les yeux perdus sur les rives animées du Rhône. Plusieurs groupes de jeunes – et de moins jeunes – discutent, dansent ou font de la musique. Il commence à peine à refaire bon, et déjà les bouteilles de bière achetées au Ninkasi trinquent et se boivent au gré des rires et des retrouvailles. Les semelles des baskets de mon petit ami claquent sur le bitume sec, il dandeline de la tête aux notes saccadées jouées en contre-bas par un guitariste.

— T'es à la traîne mi amor.

— Je suis en voie de guérison, je suis pas guérie, je rétorque mollement.

Il s'arrête, m'attend pour venir enrouler son bras autour du mien. D'un œil critique, je constate son jean retroussé au-dessus de ses chevilles, son sweat trop léger pour les températures certes en hausse, mais encore bien trop basses pour ce genre d'accoutrement. Et dire qu'il n'est jamais malade, il n'y a pas de justice.

Dans ma poche, mon portable vibre. Plus rapide que je ne le suis, encore engourdi par la fatigue, Damian l'attrape et me lit le message de mon frère à haute voix :

— « Suis emmerdé avec le boulot, rentrerai tard. Pâtes dans le frigo », il connaît pas les pronoms ton frère ? Le ''je'', ça lui dit quelque chose ?

— Ari est de service ce soir non ?

— Ouais, jusqu'à vingt-trois heures trente.

Un sourire en coin étire mon visage. La même pensée doit traverser son esprit car, lentement, il redresse le menton vers moi afin de capter mon regard.

— Tu risques de me filer ton virus, pouffe t-il.

— Ça nous fera une excuse pour rester au lit toute la journée demain comme ça.

Sa prise sur mon bras se raffermit, il me colle comme une seconde peau.

Tandis que nous marchons tranquillement dans le silence, je repense au message de mon frère, qui est tout sauf innocent. Depuis mercredi, depuis son repas en tête à tête avec notre chère et tendre mère, il m'évite comme la peste. Il part tôt le matin, rentre tard – hier soir, il a tout de même réussi à rentrer à dix heures du soir, la gueule enfarinée et une excuse bidon entre les lèvres. Ce matin, même histoire. Damian l'a croisé avant de partir au lycée mais, d'après ses constatations, mon frère n'a pas perdu de temps pour fuir l'appartement.

Lui et moi allons avoir un petite discussion durant le week-end, afin de mettre les choses à plat. Je veux savoir ce qu'il s'est dit mercredi soir, savoir de quoi il en retourne, pourquoi il semble si retourné depuis qu'il est allé manger avec elle. C'est ma mère aussi, j'ai le droit de savoir.

— Sam ?

— … hum ?

Le ton préoccupé de Damian m'interpelle. Sortant de ma rêverie, je l'interroge d'un haussement de sourcil avant que d'un coup, je ne comprenne de quoi il s'agit, en tombant nez à nez avec ma mère, en bas de notre immeuble.

Sa prise sur mon bras se fait plus forte, moins douce : il ne m'accompagne plus, il me retient.

— Qu'est-ce qu'elle fout là encore ?

Son grincement, agressif et grondant, me dresse les cheveux sur la nuque.

Je crois que de là où elle se trouve, elle ne m'as pas encore vu. Doucement, j'attire Damian vers moi, dépose un baiser contre sa tempe, lui indique de rester tranquille, quoi qu'il arrive. À demi-mots, il me marmonne un ''ok'' très peu engageant.

Sur un pas synchronisé nous reprenons notre route jusqu'à ma mère. À notre vue, un sourire timide se dessine sur ses lèvres peintes.

— Samuel, souffle t-elle en s'avançant pour me saluer.

Je me recule.

Elle grimace à mon geste, mais ne fait aucun commentaire. À la place, elle salue Damian d'un mouvement de tête, commence à se tordre les mains.

— Ton frère ne voulait pas que je vienne te voir, commence t-elle doucement.

— Alors pourquoi t'es là ?

— Parce que je tenais à te parler Samuel. Ça fait longtemps et...

— On est pressé, intervient Damian, mordant.

Je lui coule un regard qui je l'espère, l'apaisera, avant de désigner un banc libre sur la place à ma mère, accompagne mon geste d'un haussement de sourcils.

— Dix minutes, je lance froidement.

Damian me supplie du regard.

— J'en ai pas pour longtemps. Monte, ou attends-moi ici.

— Je t'attends.

Hochement de tête, je le quitte avec un nœud dans la gorge.

Jusqu'à ce que nous soyons assis, ma mère ne dit rien, préfère se tordre les mains en fixant le sol.

Quelques instants, nous restons simplement à nous regarder, je repense à cette dernière fois où je l'ai vu, hystérique dans notre appartement, à implorer la police de me laisser auprès d'elle. Je la revoie hurler, tout faire pour m'attraper alors que je cours vers Rafaël.

Le nœud augmente.

— Tu m'as manqué Samuel.

Je renifle, afin de lui indiquer que ce ressentiment n'est pas réciproque. Elle essaye de prendre ma main entre les siennes, je me dérobe.

À nouveau, un éclair blessé traverse son visage, je m'en fiche. Qu'elle souffre, ce n'est pas mon problème. D'une œillade, je vérifie que Damian est toujours en bas de l'immeuble, constate qu'il nous fixe, prêt à intervenir.

— Samuel écoute, je l'ai déjà dis à Rafaël mais, je veux que tu rentres à la maison avec moi.

— Cool. Moi je compte pas bouger d'ici. Ma maison, elle est là.

Mes mots sont d'une froideur dont je ne me savais même pas capable. À chaque syllabe, c'est comme un coup de couteau dans les yeux de ma mère, c'est comme un coup de poings dans l'estomac, qui la plie en deux et la déchire de l'intérieur.

À quoi s'attendait-elle ? À ce que je saute de joie et accepte immédiatement de la suivre jusqu'à l'aéroport ? L'héroïne lui a bouffé les neurones.

— J'aimerais qu'on recolle les morceaux, qu'on se retrouve.

— Moi j'en ai pas envie. Et puis, pourquoi il a fallut que tu attendes aussi longtemps pour faire ton come back ridicule dans nos vies ? T'es plus rien, ni pour Raf, ni pour moi.

— Je suis encore votre mère.

Je secoue la tête, ai bien envie de la comparer avec une simple poule pondeuse, me retiens. Ce n'est pas le moment d'être plus odieux encore, elle a les yeux pleins de larmes.

— Je regrette Samuel, vraiment je regrette mais, il est hors de question que tu restes ici.

Ses traits se sont durcis d'un coup. De la mère échaudée, elle vient de passer à la mère déterminée.

Dans ses yeux brille quelque chose que je ne saurai qualifier, mais qui ne me plaît pas du tout.

— Je ne nie pas que ton frère a été un bon tuteur mais, regarde-toi...

Elle me désigne du menton, tremble un peu.

— Vivre ici, dans ce quartier mal-famé, entassés à six dans un petit appartement. Tu mérites mieux que ça.

— Pardon ? Je t'interdis de critiquer ma vie, c'est compris ? Je suis très heureux ici, à l'étroit dans mon appartement. Et puis, te la joue pas bourgeoise avec tes grands airs ridicules. Si je me rappelle bien, ton appartement en Nouvelle-Zélande est pas franchement mieux. Un quoi déjà ? Vingt-cinq mètres carrés pour trois ?

Je fulmine de colère, tandis que j'attends la seconde vague de critique. Au mouvement de ses lèvres craquelée, je me doute que ça ne saurai tarder. Des plaques rouges commencent à apparaître le long de son cou, de ses joues.

— Et puis, cette famille avec qui vous vivez... franchement Sam, tu te rends compte ?

— Tu ne les connais pas.

— Assez pour savoir que tu n'as rien à faire ici. Je suis peut-être une ancienne toxicomane mais moi au moins, je ne suis pas une criminelle en fuite.

Tout d'abord, je ne fais pas le lien, ne comprends pas de quoi elle parle. Puis, petit à petit, je commence à comprendre, à entendre ses mots, à les analyser, et seulement mon cœur se glace, cesse de battre, un court instant. Comme un glas à mes oreilles, ses paroles me font comprendre, doucement mais sûrement, qu'elle sait tout.

J'ai dû mal entendre.

— … qu'est-ce que tu as dis ?

— Cette fille est dangereuse mon amour. Et nul doute que ses frères doivent être aussi dérangés qu'elle. Elle a tabassé un homme avec un club de golf, non mais tu te rends compte ?

Nouveau choc, mes côtes se resserrent sur mes poumons, m'étouffent : j'ai envie de gerber.

Elle ne peut pas être au courant. Elle ne peut pas savoir, personne ne sait, à part Elena. Mais Elena nous a couvert, Elena a fait le nécessaire auprès des fédéraux pour clore notre dossier, pour nous laisser champs libre, pour...

— Je n'avais pas du tout envie Samuel, en arrivant à l'aéroport, d'en arriver au chantage, avec mon propre fils. Sache vraiment, que je n'ai pas envie de voir cette fille se faire enfermer, mais si tu t'obstines à refuser de voir ce qui est bon pour toi, je n'aurai pas d'autre solutions.

Je n'arrive plus à parler. L'intérieur de mon corps me semble secouer de spasmes, bien que l'extérieur reste stoïque. La nausée, la bile brûle au fond de ma gorge. Ma bouche est pâteuse, j'ai l'impression de ne plus savoir parler.

— Imagines mon cœur, si cette fille se fait arrêter. Où iront ses frères ?

— … tu peux pas...

— Samuel. Parle correctement, je ne comprends pas ce que tu racontes.

Mon souffle est haché, j'ai terriblement envie de jeter un regard horrifié à Damian, qu'il comprenne et vienne me tirer de là mais, pour le moment, tout ce que je peux faire, c'est voir dans les yeux de cette femme abjecte, qu'elle a déjà gagné.

— T'as aucun moyen de faire ça. Et puis, tu connais pas le contexte pour Ari, tu...

— Les pots de vin efficaces sont ceux les plus coûteux. Si les fédéraux de Californie apprennent que vous vous cachez à Lyon, la police française s'arrangera pour le reste. Est-ce qu'ils ont seulement la nationalité française ? Moi je n'en suis pas sûre. Et Samuel ? Un contexte ne justifie jamais des actes de violence.

Les larmes me brûlent les yeux. Je fais tout mon possible pour les retenir, serre mes lèvres l'une contre l'autre, serre les poings, serre mon cœur pour l'empêcher de battre trop vite.

Elle ne peut pas faire ça. Elle ne peut pas me menacer de la sorte, menacer Ariana, Damian et les jumeaux, elle ne peut décemment pas être aussi cruelle ? Elle ne sait rien de tout ce qui s'est passé avant le passage à tabac de Donni. Elle ne sait pas ce qui va se passer si elle éloigne Ariana de ses frères, elle ne sait rien du tout.

— Alors mon amour, qu'en penses-tu ?

Je la balaye d'un regard éteint, me redresse, tourne les talons, en direction de Damian. Son ton est si détâché, je ne peux juste pas répondre à ça. Je ne peux pas m'abaisser à répondre à une femme qui n'en a rien à foutre de briser une famille pour reconstituer la sienne.

— Ton frère à mon numéro, Samuel. Rappelle-moi, lorsque tu auras pris la bonne décision.

Lorsque j'arrive à hauteur de Damian, je comprends à son expression que je ne dois pas du tout avoir l'air dans mon assiette. Mes jambes tremblent, mes doigts aussi. Son visage est flou, brouillé par les larmes que je retiens toujours.

— Sam ? Hé, Samuel qu'est-ce...

Mon cœur explose, mes larmes débordent.

Je ne peux pas croire qu'elle soit aussi vicieuse. Je n'arrive pas à saisir pourquoi maintenant, pourquoi tout dérape à nouveau alors qu'on avait enfin réussi à s'en sortir.

Les bras de Damian s'enroulent autour des miens, j'enfouis mon visage dans le creux entre son cou et son épaule, personne ne doit me voir dans cet état.

Surtout pas lui. Il ne doit aps savoir.

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