11ème chapitre : Rencontre et justifications

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La sonnerie stridente de l’abri retentit comme d’habitude à sept heures quarante-cinq.

Un peu perdue, je me réveille me demandant où je suis ; cela ne dure qu’un instant. Je suis dans le lit de Dirk… mais sans lui.

Ce dernier, debout, est déjà habillé. Le sac de couchage, lui, est replié et rangé dans l’armoire.

- Je me réveille souvent à l’aube, m’explique mon camarade.

J’hoche la tête sans avouer qu’en ce qui me concerne, l’alarme matinale du bunker me réveille toujours trop tôt.

Pudique (et puis je ne dévoile pas mon corps à n’importe qui, même si le n’importe qui est beau comme un Dieu), je m’habille à la hâte dans la salle de bain, enfilant les vêtements de la veille.

De retour dans la chambre, je ne peux retenir mon appréhension :

- Si quelqu’un m’aperçoit quitter ta chambre au petit matin, les rumeurs vont commencer à naître. Personne ne croira qu’il ne s’est rien passé entre nous… pas avec ta réputation.

- Il est encore tôt, je suis sûr qu’il n’y a pas grand monde dans le couloir.

- De toute façon, je n’ai pas vraiment le choix.

Alors que je me dirige vers la porte, la main sur la poignée, je me tourne à demi vers Dirk.

- Merci, pour cette nuit.

Il acquiesce d’un signe de tête.

J’ouvre la porte que je referme derrière moi sans un bruit.

Des pas résonnent tout près. Je me colle au mur, n’ayant pourtant aucun espoir de passer inaperçue.

Silencieusement, je prie pour que ce ne soit pas Ycare qui surgisse au bout du corridor.

Non, c’est Liam.

Il s’arrête net en me voyant, son regard se pose sur moi puis sur la porte. Il sait de quelle chambre il s’agit.

Il repousse une mèche brune de son front et esquisse une sorte de grimace pouvant passer pour un sourire.

Je me sens rougir et me déteste pour ça. Pour comble de l’humiliation je ne peux m’empêcher de tenter de me justifier.

- Ce n’est pas ce que tu crois.

- Je ne crois rien du tout, me répond t-il de son timbre chaud, mais bas.

Je dois dire que je n’ai jamais entendu ce garçon hausser le ton. Liam a toujours eu une voix légèrement rauque et douce à la fois, même quand il s’impatiente.

Il ajoute :

- Je n’ai jamais jugé qui que ce soit, je ne vais pas commencer avec toi. Pas mon genre.

Ouah ! Je crois que c’est la première fois que je l’entends prononcer une phrase aussi longue.

- Merci, mais vraiment il ne s’est rien passé entre nous.

- Peu importe, tu n’as pas à te justifier auprès de moi. Ça m’est égal. Les histoires de cœur, ça n’a jamais était mon truc.

J’hallucine, Liam me parle plus en quelques minutes que durant les vingt-deux ans écoulés.

L’ennui c’est que je ne sais pas quoi lui répondre. Je réalise que je n’ai pas à m’en soucier, car mon camarade s’est éloigné, me laissant sans un mot, me sentant complètement idiote, dans ce couloir désert.

Je quitte les lieux, sans m’apercevoir que Liam n’est pas le seul à m’avoir vue sortir de la chambre de Dirk.

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