CHAPITRE 38 - Les années suivantes

2 minutes de lecture

Cela faisait maintenant quatre années que nous survivions de cette façon, isolés dans la montagne, se nourrissant des cultures, de l’élevage, de la pêche, de la chasse et de la cueillette. Les animaux s’étaient grandement reproduits et nous apportaient toute la viande dont nous avions besoin. Nous vivions à présent au rythme des saisons.

Notre groupe était très soudé, on s’entraidait, on veillait les uns sur les autres.

Les enfants avaient grandi. Michael avait maintenant vingt-deux ans, il travaillait toujours à la ferme de ses parents et ne voulait pas en changer. David avait dix-huit ans et souhaitait faire comme son frère, travailler avec son père. Simon avait un an de moins que David, il passait son temps à étudier et particulièrement les matières scientifiques. Nous avions, il y a quelque temps déjà, visité la bibliothèque de la faculté des sciences de la ville pour qu’il récupère un grand nombre d’ouvrages qu’il dévora aussitôt. Anna et Louisa avaient treize et douze ans, je poursuivais avec elles l’enseignement à domicile, épaulée par Simon.

Le pays était toujours aux mains de l’armée. Le faible taux de population du pays faisait que l’on manquait cruellement de main d’œuvre dans tous les domaines : industrie, santé, enseignement. Il aurait fallu rassembler dans une seule ville toutes des communautés éparses sur le territoire pour avoir suffisamment de professionnels dans chaque domaine, et encore pas certain.

Nous ne savions pas du tout combien d’années encore durerait cette situation, mais nous savions que nous étions à l’abri où nous étions.

Il faudra probablement encore un grand nombre de décennie avant que l’on voit le taux de la population augmenté.

Cette pandémie avait réduit à néant toute l’organisation des pays, par la perte d’un nombre impensable de population et par l’arrêt brutal de l’économie et de l’industrie.

Les gouvernements n’avaient pas résisté à cela, s’ils n’avaient pas été décimés par le virus, ils avaient volé en éclats en se déchirant, comme ils l’avaient toujours fait.

Finalement, seuls les militaires, fidèles à leurs devoirs, avaient pris en main la situation et fait régner la paix dans les pays.

Cette nouvelle vie n’était peut-être pas si mal pour nous. Si l’on exclut les pertes humaines considérables, elle nous permettait de mettre en avant des valeurs solides comme l’amour, l’amitié, la solidarité, l’effort en commun.

Avant la pandémie, on s’était tous, au fil du temps, perdus avec des valeurs bien futiles, comme la réussite professionnelle, la reconnaissance sociale, l’argent, le pouvoir, l’égoïsme. Tout cela semblait bien dérisoire aujourd’hui.

En fait, l’après Cov 19 s’est révélé être une nouvelle vie pour nous, et pas moins bonne que la précédente.

L’avenir nous dira si les humains sont capables de tout recommencer en tirant des leçons des erreurs du passé. Mais ça, je n’en suis pas certaine.

FIN

Novembre 2020

Annotations

Vous aimez lire Marie Saba ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0