CHAPITRE 32 - Les moissons

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L’été était bien avancé, les blés étaient mûrs, Alberto estimait qu’il était temps de démarrer les moissons. C’est donc, sous sa direction, que toute notre petite communauté se mit à sa disposition.

Toute la semaine, petits et grands travaillèrent aux champs. La tâche était rude, mais on mettait tous du cœur à l’ouvrage, notre survie en dépendait.

Nina préparait quotidiennement les repas que nous prenions dans les champs, avant de reprendre le travail. Nos journées étaient longues et épuisantes, les enfants s’écroulaient littéralement de fatigue le soir.

Après une semaine de dur labeur, les moissons étaient terminées. Alberto déclara qu’il n’avait encore jamais récolté autant, le rendement avait été très bon cette année. Les sacs de blé et de maïs étaient prêts pour le moulin, la paille en ballots était engrangée. Une partie des bottes de paille et de fourrage sera transportée dans la bergerie de Miguel.

Tout le groupe était fier du travail accompli. Pour notre famille, c’était nouveau, personne n’avait jamais fait les moissons. Nous étions tous heureux d’avoir participés.

Nina nous annonça qu’elle attendait tout le monde le lendemain à la ferme pour fêter la fin de la moisson.

En fin de matinée, tout le groupe débarquait en minibus à la ferme. Nina avait installé une table dehors à l’ombre de grands arbres. Alberto et Michael s’affairaient devant un grand barbecue. Ils avaient abattu un veau, et faisaient griller les pièces de viande avec des herbes odorantes.

Alfred possédait une petite vigne qu’il avait entretenue durant l’année. Il nous faudra de nouveau unir nos forces pour les vendanges. L’ermite avait souvent vendangé et travaillé à la coopérative du bourg voisin, il maîtrisait très bien la fabrication du vin. Alfred était heureux, avec cette production viticole, il pourra remplir sa cave.

L’ermite connaissait aussi parfaitement le fonctionnement du moulin à huile qui se trouvait à une trentaine de kilomètres. Nous avions repéré de beaux oliviers avec une grande quantité de fruits.

Nous avons décidé d’enchaîner le travail, dans les semaines à venir, par la récolte des olives, puis par les vendanges.

Ces décisions nous rassuraient tous. On pouvait vivre toute l’année avec les récoltes et l’élevage. Le blé nous fournira la farine pour le pain, le maïs nourrira les animaux et les volailles, le fourrage pour les moutons et les lapins. Le champ de pommes de terre avait eu un très bon rendement aussi, nous les avions conservées en silo, tout comme les carottes issues des potagers. Les olives nous fourniront l’huile pour l’année, et les vendanges nous permettront de remplir la cave d’Alfred. L’ermite depuis toujours fabriquait son propre vinaigre à base de vin, cette année il en avait fait beaucoup plus pour fournir la communauté. Nous avions constitué des réserves impressionnantes de conserves en tous genres. Chacun pouvait prendre ce dont il avait besoin, les stocks étaient à la disposition de tous.

Alberto avait gardé un peu de céréales qu’il conservera précieusement pour faire ses semences au printemps prochain. Diego et l’ermite avaient fait de même avec les légumes. Ils avaient ensaché et étiqueté un grand nombre de graines de toutes sortes.

Il nous fallait simplement, avant l’hiver, augmenter nos stocks de produits industriels comme le café, le chocolat, la levure, le sucre, le sel, et les produits d’hygiène. Il nous fallait maintenant explorer les villages voisins à la recherche de ces denrées.

La journée se déroula sous le signe de la gaité. Nous avons tous dévoré comme de vrais affamés. La cuisson au barbecue avec les herbes avait donné une viande de veau succulente. Les légumes frais du potager l’accompagnaient à merveille. Nina, qui avait comme nous récupérer un petit congélateur, avait confectionné des glaces aux fruits.

Après le déjeuner champêtre, nous avions organisé une partie de pétanque. Diego avait, en prévision, glissé les boules dans le véhicule, Alberto en possédait aussi. Les parties réjouirent tout le petit groupe. Julio s’est vite révélé imbattable. La journée avait été particulièrement agréable, et chacun était heureux de voir notre communauté soudée et organisée.

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