CHAPITRE 30 - Incursion dans la ville

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Nous étions plutôt bien installés, mais il nous manquait encore du matériel, que nous ne pouvions trouver qu’en ville.

Alberto alimentait sa ferme en énergie avec un groupe électrogène. Mais nous savions tous qu’il fallait économiser le carburant. Il devait absolument passer à l’énergie solaire. Diego pouvait lui faire l’installation sans problème.

Dans notre gite aussi, on devait augmenter notre capacité énergétique. Nos panneaux solaires actuels suffisaient pour l’éclairage et pour le frigo, mais pour le lave-linge, il nous fallait plus.

Nous devions nous rendre à la ville pour trouver tout le nécessaire manquant : panneaux solaires, batteries et accessoires.

Nous avons décidé que Julio, Alberto et Alfred iraient à la ville récupérer les articles indispensables pour améliorer notre installation.

Mais avant cette sortie, ils devaient se rendre au camp militaire pour avoir les dernières nouvelles sur l’évolution de la situation dans la région et le pays.

Dès le lendemain, ils partaient pour le camp militaire. Ils étaient de retour en fin de journée. Nous attendions tous avec impatience les dernières nouvelles.

Julio nous narra en détail leur entretien. La situation dans le pays était calme, les militaires à la gouvernance avaient comptabilisé approximativement la population survivante à un pour cent. Il ne restait qu’un pour cent de la population du pays, nous étions tous sidérés. Les militaires avaient le contrôle de certaines grosses industries comme les raffineries, les usines d’armement, les centrales électriques et les installations d’alimentation en eau potable. C’était plutôt rassurant, au moins ces industries capitales n’étaient pas aux mains de n’importe quelle personne malveillante. C’était un général qui était aux commandes nationales et qui envoyait ses ordres aux régiments régionaux, eux-mêmes répercutaient les directives aux différents camps locaux.

Pour s’être rendus très récemment à la ville, nos voisins militaires nous confirmèrent qu’elle était très calme. Les groupes de vagabonds du début s’étaient éparpillés pour rejoindre progressivement des communautés de survivants. Nous pouvions nous y rendre sans problème.

Chacun fit une liste de ses besoins et des différents articles à récupérer dans les magasins spécialisés, mais les panneaux solaires restaient la priorité.

Dès le lendemain à l’aube, Julio, Alberto et Alfred partaient pour la ville. Ils avaient pris le minibus, et comme lors de notre arrivée, ils avaient caché un fusil sous un siège.

Dans la journée, nous nous étions tous réunis à la ferme auprès de Nina. Chacun participa aux travaux de la ferme et l’aida dans sa charge de travail, mais nous attendions avec anxiété le retour des hommes.

Vers dix-neuf heures, le minibus avançait lentement sur le chemin de la ferme. Anna et Louisa couraient au-devant du véhicule en poussant des cris de joie.

Tout c’était très bien passé, chacun soupirait de soulagement. Serrés autour de la table, on écoutait avec attention le récit de leur aventure.

Comme déclaré par les militaires du camp, les routes et la ville étaient vides de toute présence humaine visible. Cependant, ils sont restés sur leur garde durant tout leur périple. Julio et Alberto exploraient les magasins vides, Alfred restait à garder le minibus stationné aux abords.

Ils ont pu visiter pas mal de magasins, Julio connaissait parfaitement la ville et pouvait situer tous les commerces sélectionnés dans les différents centres commerciaux. Ils sont partis en premier lieu dans un grand magasin de bricolage, ils ont pu prendre des systèmes solaires avec batteries et panneaux. Il y en avait encore en très grande quantité. Ils ont chargé le matériel nécessaire pour équiper notre gite, la ferme, mais aussi les trois maisons de nos voisins, et deux équipements complets supplémentaires en réserve. Ils en ont profité pour prendre de l’outillage de jardin, deux tronçonneuses et divers outils de bricolage.

Plus loin, ils ont pénétré dans un magasin de sport pour prendre des vêtements, des chaussures et des articles de différents sports. Juste à côté, dans l’espace culturel, ils ont sélectionné les livres notés sur nos listes, du matériel scolaire et d’arts plastiques. Julio choisit au rayon musique une belle guitare à offrir à Mickael.

Ils leur restaient à explorer le supermarché, il était pratiquement vide. Seuls quelques produits d’entretien et du linge de maison restaient dans les réserves, ils vidèrent les rayons en embarquant le tout.

Ils ne voulaient pas s’attarder dans la ville et ont vite repris le chemin du retour qui s’est déroulé sans encombre, et les voilà arrivés sains et saufs pour le plus grand soulagement de chacun.

Julio déchargea du minibus le système solaire pour la ferme et tous les articles collectés par Alberto pour sa famille. Il offrit à Mickael la guitare qu’il avait choisi. Ses cours de musique portaient ses fruits, Michael commençait à bien se débrouiller. L’instrument de musique le combla de joie, aussitôt il se mit à l’essayer.

Pour les vêtements et les autres articles rapportés, la répartition se fera le lendemain au gite après déchargement et tri.

Le lendemain, c’était samedi, jour de notre diner en commun, nous étions tous présents au gite. Les hommes ont rapporté énormément de vêtements, nous avons fait des tas sur la longue table de ferme. Chacun a pu faire ses choix parmi les blousons, pantalons, pulls, polos et chaussures. Lola et Nina supervisaient les sélections faites par les enfants et les aidaient dans les essayages. Chacun trouva de quoi se vêtir.

J’avais trié les livres et rangé les manuels scolaires. Lola avait demandé un livre sur l’apiculture, elle avait déniché dans les environs des ruches et voulait s’en occuper. Julio en avait trouvé trois, de quoi faire son bonheur. J’ai réparti les fournitures scolaires entre les enfants. Diego et l’ermite se sont partagés les outils de jardin, et chacun a pris le matériel de bricolage dont il avait besoin. Nous commencions à avoir pas mal de livres, Julio devait absolument nous fabriquer une bibliothèque.

Les hommes avaient rapporté pour les enfants des articles de sport : divers ballons de foot, basket, rugby, des raquettes de tennis, des skis et tous les accessoires à la pratique de ces sports. Julio avait trouvé pour Anna et Louisa des justaucorps de différentes couleurs et des chaussons pour la gymnastique. Les enfants, en poussant des cris de joie, s’exerçaient déjà dans la prairie à ces sports. Cela faisait plaisir de les voir si heureux.

Julio avait également pris au rayon vidéo des jeux, des CD de musique et des films, et au passage un nouvel ordinateur portable.

La descente à la ville avait été profitable à notre équipement, mais elle confirmait aussi que la survie en ville, surtout avec des enfants, n’était pas raisonnable. Nous étions installés à la montagne pour très longtemps.

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