Chapitre 4

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Lynn marcha le long des ruelles pavées du Chemin de Traverse pour se rendre à la boutique des Weasley. Tout le monde mettait encore un « des » devant Weasley même si la population entière savait que Fred Weasley était décédé lors de la bataille de Poudlard. Lynn ressentait toujours un pincement au cœur quand elle pensait à Fred. Elle trouvait que ce devait être très dur pour Georges d'avoir perdu son jumeau avec lequel il avait tout vécu. La boutique avait donc bien moins d'ambiance que d'habitude, même si les murs colorés avaient fière allure.

Lynn aperçut sa mère devant la boutique, elle avait dans les mains un chaudron. Lynn courut vers elle et lui demanda :

  • Tu as tout trouvé ? C'est bon ?
  • Oui, ne t'inquiètes pas. Toutes tes affaires sont dans le chaudron.

Lynn hocha la tête puis continua :

  • Bon, alors c'est tout bon, on va au quai 9¾ maintenant ?
  • Oui, nous nous y rendons de ce pas.

Sur les mots de Lucinda, elles s'en allèrent toutes les deux, main dans la main, jusqu'à la sortie du Chemin de Traverse.

Elles marchèrent pendant un quart d'heure dans les rues de Londres pour enfin arriver à la Gare. La mère de Lynn avait prévu un chariot pour ranger toutes les fournitures, Lynn le poussait tranquillement tout en levant la tête pour trouver les numéros des voies.

Quand elle vit les panneaux qui indiquaient les voies 9 et 10, elle prit son élan et fonça dans le mur en face d'elle.

Elle se retrouva de l'autre côté du mur, sur une voie tout à fait semblable aux autres. Semblable hormis un détail : c'était la voie 9¾, celle qui conduisait les jeunes sorciers à Poudlard ! Ce n'était pas un quai banal et Lynn le savait. Elle constata que le train était déjà là. On pouvait lire sur la locomotive « Poudlard Express » écrit en lettres très belles et soignées. C'était magnifique.

Lynn vit sa mère arriver elle aussi sur la voie, celle-ci la pressa :

  • Allez, des élèves montent déjà à bord du train, dépêche-toi !
  • Oui, j'y vais.

Lynn courut alors en poussant son chariot le long du quai jusqu'à l'entrée du Poudlard Express. Une masse d'élèves s'étaient regroupés devant, espérant tous entrer en premier en jouant des épaules, en gesticulant et en criant. Lynn recula et se boucha les oreilles. Un garçon de son âge criait sans sembler s'arrêter de sa voix très aigue, c'était insupportable.

Quand enfin l'accès à l'entrée fut à peu près libéré, Lynn pu se faufiler à l'intérieur du train. Maintenant, elle devait trouver un compartiment si elle ne voulait pas rester debout tout le trajet. Elle se dirigea vers le fond du train en cherchant un compartiment susceptible de lui convenir quand quelqu'un l'appela :

  • Hé Lynn ! Viens par-là !

Lynn tourna la tête et reconnu la personne qui lui avait parlé, c'était Lucy. Elle était assise dans un compartiment sur la gauche de Lynn avec Emma et Mary, ces deux-là lui faisaient de grand gestes pour qu'elle vienne les voir. Lynn se hâta de les rejoindre et s'assit à côté de Lucy, qui lui annonça :

  • On t'a vue par la fenêtre, du coup on a fait tout notre possible pour que tu viennes nous rejoindre.
  • Et c'est ce que j'ai fait. C'est bien qu'on ait un compartiment pour nous quatre.
  • Ne te réjouis pas trop vite, intervint Mary, v'là Henri qui rapplique.

Emma et Lucy tournèrent la tête vers l'entrée du compartiment. Lynn et Mary firent de même et Lynn reconnut le petit garçon à la voix aigue qui avait crié devant l'entrée du train. Il était vêtu d'un pantalon noir et d'une veste assortie. Sous sa veste, une chemise blanche et un nœud papillon bleu complétaient sa tenue. Il ouvrit la porte du compartiment et leur annonça :

  • Je me joins à vous, mesdemoiselles. Voyez-vous, j'ai déjà ma tenue de cours pour Poudlard et...
  • Je ne suis pas sûre qu'un nœud papillon bleu était demandé, le coupa Emma.
  • Et je me suis permis un accessoire, termina-t-il.
  • Ah, et pourquoi viens-tu dans ce compartiment ? Tu n'as pas d'amis ailleurs ?

Il redressa son nœud papillon et répondit :

  • Oh, bien sûr que j'ai des amis, mais je voulais changer de compagnie, pour une fois.
  • Et ben t'as choisi le mauvais endroit, rétorqua Mary en lui claquant la porte au nez.

Bien évidemment, Henri ne se démonta pas pour si peu, il rouvrit la porte s'installa entre Lynn et Lucy en poursuivant :

  • Voyez-vous, je suis d'une compagnie facile, et j'aimerais faire le trajet avec vous.
  • Oh, heu, si tu veux ok, approuva Lynn, un peu gênée.
  • Oui, tant qu'on y est, ronchonna Mary.

Henri sourit de toutes ses dents et leur dit :

  • Moi, j'ai déjà une place prévue à Serdaigle. C'est sûr que j'y irai. Voyez-vous, ma mère était à Serdaigle. Tout comme mon père, ma grand-mère, mon grand-père, ma tante, mon oncle et j'en passe. Et surtout, mon grand frère Antoine est le préfet de Serdaigle, il est en cinquième année.
  • Ah, d'accord, fit Lucy, stupéfaite, moi, je ne sais pas dans quelle maison j'irai, mais bon, ce ne sera sans doute pas héréditaire comme ma mère était à Gryffondor et Emma est à Poufsouffle.
  • Oui, peut-être bien, moi en tout cas, j'ai une lignée. Au fait, quel est votre statut de sang, jeunes filles ?
  • Bon, alors déjà, je te rappelle que je suis plus âgée que toi, donc ton « jeunes filles » tu te le range tu sais où, s'emporta Mary, et ensuite, Lynn et Lucy ont le même âge que toi donc tu arrêtes ces manières bidon de gentleman.
  • Oui, bon, si vous le voulez. Mais je vous ai posé une question, quel est votre statu de sang ?

Emma répondit :

  • Lucy et moi avons le sang pur, notre mère est vendeuse sur le Chemin de traverse, elle prépare les uniformes et notre père...Je ne préfère pas en parler mais il avait le sang pur.

En voyant la mine de Lucy et Emma, Lynn comprit qu'il avait dû arriver quelque chose à leur père. Elle se souvint aussi de la dame qui lui avait préparé son uniforme. Si ça se trouve, c'était la mère de Emma et Lucy.

  • Moi, continua Mary, je suis aussi de sang pur. Ma mère est serveuse au Chaudron baveur et mon père travaille comme adjoint au Magicobus.

Lynn termina :

  • Mon sang est pur également. Mon père travaille au département de la justice magique au Ministère de la Magie et ma mère n'a pas d'emploi, elle gère déjà pas mal de choses à la maison depuis que mon père... est parti pour un appartement près du Ministère.

Emma et Lucy lui jetèrent un regard compatissant. Elles savaient ce que c'était de perdre un père. En effet, pour Lynn, son père était bel et bien mort.

Henri avait écouté leur présentation, il fit donc une description de lui-même en poésie :

  • Moi ma famille est en vie

Mon sang est pur et ça me booste.

Ma mère travaille jour et nuit

A Sainte Mangouste.

Mon père est au département des mystères

Tous les jours au Ministère.

Je suis riche et joyeux

Je ne pourrais pas rêver mieux.

Les quatre filles lui jetèrent un regard consterné, quel genre de personne se présente en poésie et sans soigner ses vers en plus ?

Leurs pensées furent coupées par la sonnerie du train qui était prêt à partir. Il démarra quand les portes pour entrer furent fermer. Emma ouvrit la fenêtre et elle et Lucy firent des signes de la main à leur mère. Mary fit de même pour ses parents et Lynn se joint à elle. Elle réussit à croiser le regard de sa mère, qui lui faisait un clin d'œil. Lynn pensa : tout va bien se passer, je suis avec mes amies, Poudlard, me voilà.

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