J'appartiens à un monde que j'ai quitté... ou presque.

 Ce monde, je le déteste... ou je l'aime ; je l'évite... ou vais droit vers lui, fasciné.

 Masques, visages, lumières, ténèbres, Lune, Soleil. Oui, j'appartiens à ce monde. Et je l'ai quitté... ou presque. Peut-être que je suis en plein dedans, en ce moment. Et peut-être que toi aussi ou, plutôt, vous aussi, y êtes, en ce moment.

 Quoi ? Ne soit pas si orgueilleux, toi qui te plains que je passe à ''vous''. Il n'y a pas que toi dans le monde, dans l'univers, mon cher grain de sable brûlant coincé dans l'ongle ou dans tout autre endroit ! Et tu te plains de cette politesse presque hypocrite ? Alors arrête la lecture de ce texte : celui-ci continuera d'exister sans toi de toute façon, qu'il soit lu par quelqu'un ou non, puisque celui-ci a été écrit et restera dans l'Éternité.

 Enfin bref ! Vous voulez une description physique de ce monde ? Oh... Très bien, soit ! Mais ne soyez pas déçu quant à ma subjectivité.

 Là-bas, je me souviens, les arbres se tordent et leurs branches se soulèvent vers les cieux. Pourquoi font-ils cela ? Je ne le sais. Les rivières, quant à elles, avec la terre spéciale qui leur sert de substrat, ont, grâce à cette dernière, une couleur pourpre voire écarlate : on dirait presque du sang... mais froid et au goût moins prononcé. Oh ! Et, au sujet de cette eau, une fois que vous la buvez, vous la trouvez désagréable, au début, mais, après, au fur et à mesure que vous en prenez, c'est comme si vous ne pouvez vous en passer. Alors, vous commencez à en boire de plus en plus, laissant petit à petit ce liquide et ses maux vous détruire de l'intérieur et de l'extérieur. Peut-être pour cela que les arbres, dont leurs racines se délectent de celle-ci, sont tordus et s'embrassent furieusement comme s'ils étaient dans une lutte mortelle d'immortels disloqués.

 Quant à la faune... Il n'y a que des animaux sauvages, agressifs, dangereux pour les autres espèces voire la sienne. Quoi ? Vous pensiez que l'Homme n'était pas un animal ?

 Heureusement, je suis sorti de ce monde... ou presque. En effet, lorsque je regarde autour de moi, je commence à douter. Peut-être pas comme Descartes (enfin, ça, c'est une autre histoire) mais le doute naît tout de même ! Peut-être que je resterais dans ce monde pour toujours...

 Quoi, encore ? Vous voulez un nom pour désigner ce monde ?

 Débrouillez-vous, vous devriez très bien le connaître.