Chapitre 65

3 minutes de lecture

— Il se réveille ! Restez couché !

Le chevalier se redressa en dépit de l’injonction et repoussa sans ménagement la personne qui tentait de le maintenir couché. La douleur explosa dans son bras sous ses mouvements brusques mais il serra les dents, laissant le temps à sa vision de s’éclaircir.

— Eh ben ! Il est toujours aussi adorable ! Mon avis qu’il va bien !

— Pov’ co…

— Je t’arrête tout d’suite ! Je m’appelle Hector ! Tu pourrais faire l’effort de t’en souvenir car c’est la deuxième fois que j’te sauve la vie !

Le chevalier secoua la tête et le regretta aussitôt. Loin de réorganiser ses idées, cela ne fit qu’aggraver la douleur dans son crâne.

— Prenez votre temps ! dit la première voix qu’il ne connaissait pas.

Il percevait de l’agitation autour de lui.

— Ezéquiel…, croassa ce dernier. Où est-il ?

Sans tenir compte du conseil, et la vue toujours embrouillée, il se releva aussi vite qu’il le put. Les contours du tunnel dans lequel il se trouvait se précisèrent de même que la foule de soldats et personnel soignant qui grouillait autour de lui. La première voix avait été celle d’une femme d’un âge moyen qui continuait de l’observer avec inquiétude sans oser l’approcher. Il en était de même pour ses acolytes qui dardaient sur Caes des regards apeurés. Et bien sûr, il y avait encore des soldats et ces derniers pointaient leurs lances dans sa direction.

— Ezéquiel ? répéta-t-il. Il s’en est sorti ? Jalil ? Répondez-moi, bon sang !

Il chancela avant qu’une main incroyablement forte ne vienne le soutenir.

— Tes amis sont là-bas, déclara la voix d’Harlequin en menaçant de lui provoquer une attaque lorsque, étirant le cou, son visage apparut dans le champ de vision du chevalier. Viens.

Sans plus de cérémonie, l’apôtre s’avança, fendant la foule qui s’écarta précipitamment sur son chemin. Toujours sonné, Caes jeta un bref coup d’œil à la trappe au-dessus de lui avant d’emboiter le pas de leur guide, « Hector » à sa suite.

Il n’avait aucune idée de ce qu’il s’était passé. Son dernier souvenir remontait à Ezéquiel chutant dans un précipice à cause de…

— Lombric ? demanda-t-il à l’attention d’Hector.

Celui-ci secoua la tête sans paraître plus affecté que ça.

— Il nous a sauvé, tu sais… Ton ami. J’t’avoue qu’ça m’a surpris…

Cette fois-ci, une certaine stupéfaction se marqua dans le regard cave du gredin. Une stupéfaction que lui rendit le chevalier.

— Ezéquiel ? lâcha-t-il, incrédule.

— Enfin, t’étais là, continua Hector. Ça a dû être pour ça qu’il a attiré cette foutue horreur et fait face à la vague ! J’pense pas qu’il aurait fait la même chose si j’avais été tout seul… M’enfin, j’vais pas m’plaindre. T’en as loupé des choses !

— J’ai l’impression, murmura Caes pour lui-même alors que le cercle surplombé par la deuxième trappe s’ouvrait pour laisser apparaître Ezéquiel sur une civière.

Jalil était à ses côtés et lui offrait des paroles réconfortantes.

— Je n’ai pas besoin de mots doux, Jalil ! entendit-il le prince rétorquer avec agacement. Je veux juste que tu ailles voir s’il est rév…

Il s’interrompit en voyant enfin le chevalier débouler. Le personnel soignant qui l’entourait s’écarta également et Caes put approcher de son ami.

— Ah…, fit ce dernier. T’as l’air plus en forme que prévu.

Un léger sourire étira les lèvres du chevalier. Ezéquiel avait le visage contusionné et couvert de coupures. Ses vêtements déchirés laissaient apparaître des morceaux de chairs dans le même état. Son corps devait lui sembler à vif en ce moment.

— On dirait que tu n’as toujours pas suivi mon conseil.

— Je me suis fait casser la gueule proprement, tu veux dire ? T’aurais aimé être là.

— Que oui ! acquiesça Caes. Ça a dû être quelque chose.

Le jeune prince lâcha un rire sous lequel il se plia en se tenant le flanc. Une infirmière se précipita pour repousser Caes sans ménagement.

— Ce n’est pas le moment pour ça ! l’admonesta-t-elle. Ce garçon a besoin de soins ! Et vous aussi !

Le personnel se mit en branle autour d’elle avant qu’Harlequin ne s’interpose, ramenant le calme.

— Les soins attendront déclara-t-il sans la moindre douceur. Ils ont une dernière chose à faire avant cela.

Il tourna vers Ezéquiel et Caes son visage inexpressif avant que ce dernier ne s’éclaire d’un sourire aussi soudain qu’inquiétant.

— Ils doivent rencontrer leur public.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire t-sabe ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0