Chapitre 43

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Le silence avait refait surface et Cormack regardait Gravis avec des yeux ronds comme des soucoupes. D’ailleurs, il n’était pas le seul à être surpris car même la vieille Magda hochait de la tête avec un air approbateur.

Gravis Petitpieds n’avait pas cessé de sourire à Cormack et s’autorisa même un clin d’œil à son intention. Ce à quoi le Rolf répondit d’un sourire penaud. Ce petit homme était décidément bien surprenant. Et Cormack fut surpris de constater à quel point les mots sur leur amitié n’étaient finalement pas si éloignés de la vérité. Bien que ça n’ait pas commencé de la manière idyllique qu’avait présentée Gravis, cette amitié était devenue bien réelle au fil des épreuves. Et les Architectes savaient qu’ils en avaient traversées de terribles.

La gorge serrée, il voulut remercier Gravis mais c’est alors que la porte de l’estaminet s’ouvrit avec fracas.

— C’était un sacré discours, Gravis ! tonna l’énorme et hirsute personnage qui s’engouffra à l’intérieur. Voler dans les airs t’a décidément donné de sacrées qualités oratoires bien que tu n’aies pas grandi d’un pouce !

— Un pouce et demi, dans les faits, répondit Gravis le plus sérieusement du monde.

— Je le saurai lorsque je t’aurais mesuré ! lui fut-il rétorqué par le nouvel arrivant.

Plusieurs autres personnes, une vingtaine au total, pénétrèrent dans le bar à la suite du baron Dagobert. Donnant ainsi à la pièce une sensation d’étroitesse.

Cormack comprit très vite qu’il s’agissait des barons restants. Cependant, il n’avait d’yeux que pour celui qui s’avançait furieusement en direction de sa table. Énorme, Dagobert était encore plus corpulent que le Rolf, lui-même, bien que plus petit. Cela faisait de lui un être si trapu qu’il en était véritablement difforme. Ses jambes étaient tels deux troncs d’arbre frottant l’un contre l’autre. Son torse, un incroyable carré sur lequel était juchée une tête sans cou dont la chevelure sombre était tressée en une queue de cheval qui tombait aussi bas que ses bras. Deux appendices musculeux et démesurés qui descendaient jusqu’aux genoux.

Il finit par tirer la chaise en bout de table face à Cormack avant de s’y asseoir dans un craquement pour plonger des yeux furibonds dans ceux du Rolf.

Les minutes défilèrent et dans le bar, un silence plus inconfortable encore s’installa. Un silence qui perdura alors que le malaise de Cormack atteignait des sommets. À ses côtés, Gravis Petitpieds ne cessait de s’agiter nerveusement sur sa chaise. Et autour d’eux, les barons échangeaient des regards inquisiteurs.

— Bière brune, Dagobert, annonça Bret Petipieds en déposant une chope devant l’énorme baron.

— Je te remercie, Bret, acquiesça son homologue sans lâcher Cormack des yeux tandis que l’oncle de Gravis poursuivait la distribution pour les nouveaux venus.

Une minute de plus passa. Et Cormack finit par se dire que ça commençait à bien faire. Il avait déjà vécu ça la veille avec Maître Cène, assis sur un ridicule tabouret, et il ne comptait pas revivre ça.

Le ricanement de la vieille Magda retentit.

— Vous avez l’air de trouver la situation très amusante, maîtresse Magda.

Sans qu’il ne hausse pourtant le ton, la voix de Dagobert semblait trop forte pour cet espace exigu. Elle était pleine d’une colère perpétuelle qui semblait véritablement être l’un des traits de caractère de ce personnage.

— Disons que j’ai une impression de déjà-vu, sourit la harpie en gloussant. Vas-tu te contenter de le regarder comme ça encore longtemps ?

— Je prends le temps de juger les gens ! rétorqua Dagobert avec un grondement.

— Tu n’as jamais été doué pour ça ! lui renvoya la vieille femme.

Cormack ne put s’empêcher de remarquer que le baron Dagobert avait utilisé le terme « gens » et non une autre désignation désagréable dont aurait usé bien des personnes qu’il avait connues.

— Nous parlons de notre avenir à tous ! gronda l’hirsute baron.

— C’est exactement ce dont je parlais ! crut bon d’intervenir le baron Marnie. Nous n’allons pas laisser un sauvage nous gouv…

— Silence, bon à rien ! rugit Dagobert dans un accès de violence qui fit sursauter tout l’auditoire si ce n’était la vieille Magda qui avait l’air de s’y attendre. Tu es un fainéant, doublé d’un incapable et triplé d’un attardé ! Les barons comme toi me donnent la gerbe et des aigreurs d’estomac. Ton père était un bosseur et un homme bon. Cependant, je ne lui pardonnerai jamais d’avoir fait de son gland de fils un baron !

— Ba… baron Dago…

— Je t’ai dit de te taire, avorton ! Ce n’est définitivement pas mon jour !

Pour le coup, Marnie en fut réduit au silence et un nouveau ricanement de la part de la baronne des Soignants se fit entendre.

Le duel des regards reprit son cours entre Cormack et le Baron Dagobert. Gravis, pourtant assis à la même table, tout en gigotant avec constance, demeurait bien invisible dans cet affrontement. Une chose que le Rolf comprenait sans mal. Le buffle de Sel était véritablement impressionnant, sans compter cette barbe et ce poil hirsute qui lui rappelait d’une façon effrayante Maurin Grosbaril.

— Le Don…

Cormack sursauta encore une fois alors que Dagobert prononçait ces mots.

— Heu… Oui ? hésita-t-il.

— Sais-tu depuis combien de temps nous n’avons pas eu une réunion comme celle-ci ?

Cormack grimaça.

— Pas vraiment, non.

— Vingt ans !

— Ah…

Le regard de Dagobert s’étrécit alors qu’il avançait son incroyable buste au-dessus de la table. Malgré lui, Cormack se recula légèrement.

— Et devines-tu le pourquoi de cette réunion à l’époque ?

— J’en ai une petite idée oui…

— Eh bien dis-toi que je m’en contrefous de tout ça ! C’est du passé et j’m’en balance ! Le présent me concerne, et le futur par voie de conséquence.

— Ah…

— Je te reconnais bien là, Dagobert, ricana encore la vieille Magda. Un vrai buffle !

Ce dernier expira lentement pour se calmer alors que le bois de la table craquait sous la pression de ses doigts.

— La connaissance de ce passé suffit et je suis tourné vers l’avenir, c’est ce que je voulais dire, maîtresse Magda…

Il inspira et expira à nouveau, plus fort.

— Notre histoire, je la connais ! Ainsi que les agissements des Hauts Royaumes qui n’en sont pas à leur première trahison, ces foutus batards ! Je préfère la recherche de solutions ! Des solutions possibles et viables pour nous tous de la Bande Centrale. Rien à voir avec ce que j’ai entendu dans le discours de notr’ Marnie ! Vouloir créer un nouvel équilibre alors que ce con a seulement du mal à compter ! Quand j’ai entendu ça, j’ai vraiment failli briser cette foutue porte !

— Je suis heureux que tu ne l’aies pas fait, Dagobert, intervint Bret Petitpieds.

— J’aurais pu ! Ici, on a pas le cerveau d’Orikh d’Irile pour créer un foutue Pérénité Maritale !

Nouvelle inspiration, nouvelle expiration.

— Je me bats tous les jours contre ces foutus charognards que sont les Hauts Royaumes. Cette souveraineté autoproclamée qui veut se payer les fruits de notre labeur à jets de pierres. Vous voulez parler histoire ! Parlons histoire, et d’une qui n’est pas si lointaine que ça ! Par le passé, nos Hauts Royaumes ne se sont pas imposés comme ça. Suite au Traité de Nabar, ils étaient même plutôt corrects car nous étions unis, nous étions forts ! Suite à cela, ils ont commencé à proposer plus d’argent pour certains barons quant à leurs importations et ces cons, tentés par l’appât du gain, ont fini par même trop vendre ! Bien trop pour pouvoir honorer leurs accords avec les autres barons des Bas Royaumes. La discorde a pris place et nous avons failli replonger !

Inspiration, expiration.

— Fort heureusement, nous avions des gens qui réfléchissaient à l’époque ! Harold Petitpieds en était un brillant exemple. Et il a quand même pris ces glands sous son aile et a encaissé les dégâts. Nous avons connu d’autres périodes comme celle-là. Des périodes où les prix enflaient, nos cons de barons produisaient alors plus pour qu’ensuite, l’année suivante, ils se retrouvent comme deux ronds de flanc alors que les prix revenaient à la normale ! Et des fois plus bas ! À chaque fois, poussés par leurs foutues tendances individualistes, ces abrutis sont tombés dans le panneau. Sans voir plus loin que l’or que leur proposaient des Hauts Royaumes qui, on le sait, veulent nous enfler par tous les moyens et se payer nos fesses au plus bas coût !

Inspiration.

— Certains disent de moi que je suis rude en affaire ! Eh bien oui ! Cet argent part en salaires, ce qui est on ne peut plus normal et le reste que je me mets pas dans la poche est investi dans ce qu’est promis à devenir la Bande Centrale si nous ne perdons pas notre objectif de vue ! Et pour les cons qui pensent que je me gave plus que ce que j’investis, j’les emmerde ! Ils ont qu’à être moins cons et prendre les choses en main. Bret fait la même chose et à nous deux, nous maintenons notr’ foutue Bande sur un chemin pas trop dégueulasse.

Il inspirait et expirait encore sans lâcher un Cormack silencieux des yeux quand un homme se leva.

— Parce que toi, tu es meilleur que tout le monde peut-être ?

— Bérigne, j’te prierai de fermer ta gueule car niveau connerie, t’es une sacrée pointure ! De plus, t’es plus un baron alors je vois même pas c’que tu fous ici !

Bérigne ?! Cormack fronça les sourcils en entendant ce nom. Bret Petitpieds l’avait déjà évoqué. Il s’agissait de l’ancien baron de l’Entonnoir remplacé par Gaylor de Nabar. Il travaillait maintenant pour l’oncle de Gravis.

Ce dernier blêmit à cette réplique.

— Je ne savais pas que ça tournerait comme ça ! protesta-t-il.

— Non, tu savais pas, en effet ! rugit Dagobert. On t’a proposé des sous pour fortifier un mur ! On t’a fait miroiter richesses ainsi qu’une aberrante sécurité contre une pseudo menace venue de loin. T’as signé avec le sourire et le lendemain, t’avais plus rien ! T’es un gland ! J’ai envie de t’en mettre quinze et quatorze mais le problème c’est que je pourrais aussi avoir envie de beaucoup plus et ça serait pas bon pour toi !

Bérigne s’était rassis durant la diatribe du mastodonte et Cormack se dit que Bret Petitpieds avait été bien plus doux à l’égard de ce pauvre homme qui avait tout perdu. Bien que ce même pauvre homme ait fait preuve d’un lamentable bon sens.

— Depuis tout ce temps, à chaque fois que nous avons dû traverser une crise, nous l’avons fait en se serrant les coudes. Nous avons résisté à la division. Nous avons travaillé nous-mêmes sur des problèmes de fond. Des solutions que nous avons mis en application autant individuellement que collectivement. Nous avons supporté et soutenu des établissements et des entreprises qui nous supportaient et nous soutenaient en retour.

Expiration.

— Nous devrions faire de même aujourd’hui ! intervint encore Marnie. Et ne pas laisser les rennes à un sauv…

— Marnie, je t’ai demandé de fermer ta gueule ! hurla Dagobert. Maintenant, tu voudrais faire dans les problèmes de fond, la bonne blague ! T’es incapable d’identifier un foutu problème et encore moins y apporter des solutions ! La situation est différente aujourd’hui ! On est en train de nous conquérir !

— C’est exactement ce que je dis, poursuivit Marnie qui n’avait pas l’air de vouloir lâcher prise. Les Rolfs commencent par nous envahir avec…

Il se tut pourtant lorsque Dagobert se leva avec un calme effrayant. Ses immenses bras pendant le long de son corps difforme. Et bien que la colère du buffle de Sel ne soit pas dirigée contre lui, Cormack sentit un frisson glacé lui remonter de l’échine jusqu’à la nuque. Marnie, quant à lui, se décomposa littéralement.

— Ce sont les Hauts Royaumes avec leur Gaylor de Nabar qui viennent de tenter de nous conquérir ! intervint cette fois-ci la vieille Magda. Pas les Rolfs ! Et bien que Nabar ait agi en accord avec « nos » lois, ça ne change rien ! Dagobert, assied toi tout de suite.

Elle n’avait pas haussé le ton non plus mais le buffle de Sel, qui faisait pourtant trembler tout son auditoire, s’exécuta sans broncher alors que la guérisseuse poursuivait :

— Et cette conquête, c’est un Rolf qui nous en a sauvée. Il nous permet aujourd’hui de nous rassembler en un bloc solide capable de tenir tête aux Hauts Royaumes. Aujourd’hui, nous ne sommes plus les Baronnies, nous sommes la Bande Centrale, les Bas Royaumes. Ne vous y trompez point, les Hauts Royaumes voient les intérêts des Hauts Royaumes et se sont désolidarisés de nous il y a bien longtemps. Le Croissant est bien trop pragmatique et avisé pour penser de cette manière mais ils ne sont pas dignes de confiance pour autant.

Elle marqua une pause tandis que l’assemblée restait suspendue à ses lèvres.

— Nous sommes seuls mais nous sommes ensembles. Et ensembles, nous sommes forts. De cette manière, nous avons un futur.

— Avec cette histoire de Baron Rouge, il n’y a pas de futur, maîtresse Magda ! s’exclama un autre baron. C’est une déclaration de guerre à l’encontre des Hauts Royaumes ! Ils ont des armées !

— Mais nous sommes plus nombreux ! rugit Dagobert. Ils ne se risqueraient pas à un conflit si nous ne cédons pas car leurs pertes seraient énormes. Autant dans leurs rangs que dans ceux de leurs travailleurs, c’est-à-dire nous ! Ils n’auront d’autres choix que de passer par nos lois et donc par les duels !

Cormack acquiesça pour lui-même. Ce Dagobert semblait voir les choses de la même manière qu’Ezéquiel. Il venait de brosser le tableau d’un contexte assez similaire. Et en voyant la majorité des autres barons hocher de la tête autour de lui, le Rolf se rendit compte que tous ces gens étaient très au courant de ce qui risquait de leur tomber dessus dans un futur proche. Ils ne se voilaient pas la face, pour la plupart, et étaient véritablement ouverts à des solutions viables. Quittes à faire les sacrifices nécessaires.

Le buffle de Sel fronça les sourcils d’autant plus en voyant Cormack hocher de la tête.

— L’idée même d’un nouveau Baron Rouge est une excellente idée, continua-t-il sur le même ton rauque. Nabar n’en fermera pas l’œil de la nuit, cependant…

Son froncement de sourcil s’accentua et une peur indicible s’insinua chez Cormack.

— Don ou pas, je ne vois pas pourquoi nous devrions te faire confiance à toi !

Le Rolf avala péniblement sa salive alors qu’il sentait tous les regards de la salle peser sur lui. En particulier celui du baron Dagobert, le plus lourd d’entre tous. Même la vieille Magda se contentait de croiser les bras sur son imposante poitrine pendante en attendant ce qu’il allait bien pouvoir dire.

Il croisa le regard de Gravis. Le petit homme avait un sourire en coin, le même qu’il avait eu lorsqu’il lui avait dit de ne pas cacher son identité. Que cette solution ne marcherait pas avec les barons des Bas Royaumes. Et encore moins avec Dagobert…

— Eh bien…, hésita-t-il. Je ne vois pas vraiment pourquoi vous devriez me faire plus confiance à moi qu’à un autre. Je suis trop souvent centré sur moi-même alors que je devrais l’être plus sur les autres. Comme vous…, hum baron Dagobert ou encore le baron Petitpieds. Et même la vieil… pardon, la baronne des Soignants.

Il marqua une pause tout en réfrénant le rouge qui lui montait aux joues alors que le ricanement caractéristique de la harpie se faisait entendre. Face à lui, Dagobert ne cillait pas.

— Mes amis et moi étions censés rejoindre Irile, avoua-t-il. Mais notre transporteur, le même sur lequel officiait Gravis, a été attaqué par des Patrouilleurs. Des pirates nous ont ensuite confirmé que nous étions la cible. La délégation royale d’Iliréa. Mes amis et moi tentons d’établir le contact avec notre Reine mais plus encore, nous tentons de découvrir ce qu’il se passe ici. Vous n’êtes pas les seuls à être en danger, notre royaume l’est aussi et tout a commencé avec Nabar.

Il inspira profondément à son tour.

— Je ne vais pas vous mentir, poursuivit-il. Cette idée du Baron Rouge n’est pas de moi. Au début, je voulais donner un coup de main avant de me raviser à ma grande honte car je trouvais la tache trop ardue. Celui qui a tenu l’engagement de vous aider est en ce moment dans le Croissant en train de défendre notre cause à tous. Et même si je me suis attaché au domaine des Vignes par la suite, je ne pense pas en être digne. Cependant, je ne faillirai point à mes amis... Il avisa Gravis d’un signe de tête… Je me suis comporté en lâche avant et cela me hante. Je ferai mon possible pour que cela ne se reproduise pas… Je…

Cormack s’interrompit. Il était conscient de mélanger ses problèmes personnels aux problèmes de la Bande Centrale mais il ne s’était aucunement préparé. Il avait été bien trop focalisé sur l’échec que sur la manière de convaincre efficacement. Il s’en rendait compte à présent. Mais il parlait avec son cœur et pensait réellement ce qu’il disait.

À sa droite, Gravis Petitpieds se prenait la tête à deux mains et le Rolf grimaça. Il n’avait vraiment rien géré du tout et la vision de la vieille Magda se massant les tempes renforça ce sentiment. De même que les mines circonspectes des autres barons échangeant des regards consternés.

C’était vraiment un discours de m…

— Bien ! s’écria Dagobert, avec un entrain barbare. C’est une excellente chose ! Une excellente chose ! Je préfère ça !

— Hein ? émergea Cormack.

— Je sens des regrets, du remord ! continua l’énorme baron. Je sens ce qui fait une personne de bien ! Un homme qui ne veut pas faillir à ses amis avant même son royaume est quelqu’un à qui je veux donner une chance. Quelqu’un dont je veux tester la volonté !

— Ah…

Cormack n’en revenait pas. Regardant autour de lui, il se rendit compte qu’il était loin d’être le seul. Gravis Petitpieds ouvrait convulsivement la bouche pour la refermer. La vieille Magda se massait toujours les tempes en observant le plafond et les autres barons fixaient Dagobert comme si celui-ci venait de leur annoncer qu’ils pouvaient voler.

— Vous… vous m’approuvez ? s’exclama-t-il.

Son soulagement naissant fondit comme neige au soleil devant l’éclat de rire semblable à un coup de tonnerre qui lui fut renvoyé.

— T’approuver ?! éructa Dagobert. On en est loin, Cormack ! Tu n’as pas encore prouvé que tu étais la personne capable de se tenir dans les bottes du Baron Rouge ! Le fer de lance de la résistance des opprimés ! Le fait que tu sois le Don n’y change rien. Guère plus que notr’ Marnie, tu as hérité de ce titre sans avoir rien fait pour. Si ce n’est grandir dans une cage dorée…

Il avança encore son buste sur la table et elle craqua sous le poids qu’il lui infligeait.

— Je vais tester ta résolution à ne pas faillir à tes amis ! Je veux voir ce que quelqu’un comme toi peut mettre en jeu pour ça, ce que tu pourrais sacrifier ou encore ce à quoi tu en serais réduit pour le bien de tous ! Je vais aussi voir si tu as des couilles, mon garçon !

Il sourit avec férocité et Cormack se tassa sur sa chaise. Cet homme était terrifiant et il était monstrueux. Autour d’eux nul ne pipait mot et Gravis lui-même s’était décomposé au fur et à mesure de la diatribe de ce colosse brun.

— Je te défie, gronda le buffle de Sel.

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