L’aiguille d’argent

Une minute de lecture

La différence fondamentale entre l’homme et l’animal est l’imagination sans limite du premier pour faire souffrir ses congénères. Il est souvent difficile de discerner la limite entre la bêtise, la pure méchanceté et le sadisme.

Durant les XVIème et XVIIème siècles, quand la chasse aux sorcières battait son plein (et non pas au Moyen-âge !!!!), les bourreaux ont inventé un procédé d’une efficacité redoutable. Pour prouver qu’une femme (le plus souvent, mais on oublie que beaucoup d’hommes furent aussi brûlés pour sorcellerie) était une sorcière, il suffisait de trouver la zone de Satan, un endroit sur le corps insensible à la douleur, preuve de son appartenance á la secte de Lucifer.

Vous prenez donc une aiguille de belle taille et vous l’enfoncez partout dans le corps de la suspecte, jusqu’à trouver le point insensible. Evidemment, avant de le trouver, la suppôte de Satan aura déjà avoué tout ce que vous voulez, comment elle a forniqué un soir de sabbat avec Satan en forme de bouc et d’autres choses du genre qui vont justifier sa mise au bucher.

Et le fin du fin était d’utiliser une aiguille en argent.

Vous avouerez que c’était quand même plus classe que de broyer les jambes, d’étirer la colonne vertébrale ou les vulgaires tenailles chauffées à rouge.

Quand l’élégance artistique est ainsi mise au service de la recherche de la vérité... 

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