Le Napoléon

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Ancien fromage corse au goût particulièrement fort et désagréable, il est néanmoins qualifié par certains connaisseurs d’Empereur des Fromages. Il connut son heure de gloire au début du XIXème siècle où, suite à une série de campagnes publicitaires agressives et d’OPA hostiles, il parvint à dominer le marché des produits laitiers de la plus grande partie de l’Europe.

Seules l’Angleterre et la Russie résistèrent à la violente offensive commerciale. Les moisissures du fromage corse ne supportèrent pas le climat russe et les Anglais restèrent fidèles au général Stilton. Ce même général Stilton reprit pied sur le continent par la péninsule ibérique. La concurrence des deux fromages fut acharnée mais le Napoléon perdit petit à petit ses parts de marché ibérique. Le Stilton se retrouva sur les étals jusqu’à Toulouse.

Un dernier baroud d’honneur se termina par ce que l’histoire appela par la suite « le désastre de Waterloo » où le fromage corse fut définitivement éliminé par le général Stilton, toujours lui, associé aux promoteurs du Bleu de Prusse, avide de revanche, à la suite de la liquidation des Crèmeries Prussiennes en 1806 (Faillite dite de Iéna).

Quelques décennies plus tard, la tentative pour relancer une nouvelle version, moins forte en goût, plus métropolitaine, fut de courte durée, toujours à cause de l’opposition farouche des producteurs du Bleu de Prusse.

Les démographes ont depuis longtemps remarqué les coïncidences troublantes, géographique et chronologique, entre la domination du Napoléon sur le marché agro-alimentaire européen et une forte hausse de la mortalité, en particulier dans la population masculine adulte, quoique dans certaines régions, comme en Espagne, les femmes, enfants et vieillards furent aussi touchés par cette augmentation anormale des décès.

Ces coïncidences finirent par pouvoir être expliquées par l’avancée de la biologie et la découverte des microbes, virus et autres enquiquineurs du genre humain. Grâce à la découverte de charniers de jeunes hommes français, préservés par les sols froids de Russie, et de morceaux congelés de Napoléons, les biologistes ont identifié une série de petits êtres microscopiques plus ou moins dangereux pour la santé humaine. La liste serait trop longue, le Napoléon était un concentré de produits dangereux. Quelques exemples de microbes et virus : le retrogradus frigidus russicus, le fangus sanguinarius hispanicus ou encore le Semper Bellicosus.

Des études microbiologiques récentes ont démontré qu’une grande partie de la population française actuelle, deux siècles plus tard, est encore contaminée par le virus Homo Providentialis, répandu par ce fromage. Ce virus provoque, à intervalles réguliers, de graves crises de santé publique. Ces vagues épidémiques sont appelées « Elections présidentielles » par les spécialistes. Ces crises durent environ six mois et sont toujours suivies d’une longue période de déception et de déprime. Chez les épidémiologistes, cette maladie est surnommée avec humour le paludisme français.

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