La régénération

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Faradrim retira la lame du corps de Celduin qui s’écroula au sol. Il remit sa claymore sanglante dans son fourreau qui sécha instantanément.

-Vous serez les suivants à connaître ce sort funeste, dit Faradrim.

Sur ses mots, il disparut peu à peu dans une nuée de braises. Argos sentit brusquement sa gorge se nouer en se remémorant ce moment si imprévisible, qu’il eut la sensation d’entendre de nouveau la lame percer le cœur de l’élémentaire de glace. En voyant le liquide sombre s’écouler du corps, il recula de quelques pas. Sa respiration s’accéléra et ferma les yeux, ne pouvant se résoudre à observer continuellement le corps sans vie. Naranwe qui reprit son sang-froid, décida de s’approcher du corps de Celduin en le contournant. Il le retourna et l’adossa au mur en soulevant ses avant-bras. Il aperçut le masque qui se brisa en morceaux dévoilant un visage fin à la peau froide, des yeux bleus sans pupille.

-Nous devons retourner à l’intérieur du temple sans nous attarder, dit Naranwe à l'adresse d'Argos.

Remarquant l'air absent de son compagnon de voyage, l'àlfar se tourna en direction du bipède qui s’affaiblissait, ses plumes d’une blancheur écarlate devenus grisonnants. Il fit glisser de sa manche droite le Cor Luminis qu'il attrapa dans sa paume. Il avait subtilisé la pierre avant qu'il ne soit propulsé à l'extérieur de la pièce. Argos leva la yeux et aperçut le cœur que détenait Naranwe. Il s'avança en s'arrêtant devant le Gardien et à sa vue, il pensa que ce changement était dû à la mort prématurée de l'élémentaire de glace.

Le jeune dieu le vit approcher la pierre sans vie sur la poitrine qui fusionna. Il eut alors une violente bourrasque d’air froid provenant du bipède, les éloigna de plusieurs centimètres. L’àlfar fit apparaître un bouclier invisible face à lui ainsi qu’à Argos permettant de propulser l’air, les empêchant de se laisser emporter. Ils remarquèrent ses yeux bleuâtres en amande briller à travers la rafale de flocons, ses ailes se déployer ce qui dissipa le vent puissant dans la pièce. Ils observèrent les alentours qui furent complètement ravagés par le puissant blizzard. Le regard perçant du Gardien se posa sur les compagnons de voyage qui s’assit, les permit de monter sur l’énorme ossature. Ils soulevèrent le corps ensanglanté de Celduin, le posa devant le bipède qui l’étreignit de ses griffes puis montèrent sur son dos. Il prit son envol en battant de ses puissantes ailes, s'échappant de la tour de garde.

Quand le volatile fut à l’extérieur, il les déploya en faisant un demi-tour, se pencha vers la gauche afin de se diriger vers le temple. En sentant ce changement de position, ils se courbèrent en avant et plièrent leurs jambes. Argos ressentit soudainement une frayeur viscérale de l'altitude penché au dessus de l’abîme qui dissimulait les ruines puis le bipède se remit peu à peu en position verticale. Le jeune dieu qui se redressa lentement, ressentit une sensation de vertige. Il dut inspirer et expirer à plusieurs reprises en percevant une légère brise qui effleura son visage. Sa respiration s’apaisa, il contempla l’horizon du ciel étoilé. S' approchant de leur destination qui ne fut qu’à quelques centimètres, le Gardien s’arrêta en vol puis atterrit en douceur sur le sol poudreux en battant ses ailes à travers le bois. Il s’assit, déposa le corps de l’élémentaire.

Argos et Naranwe descendirent de la monture, voyèrent le bipède entrer dans la grande embrasure du temple. Ils prirent le cadavre de Celduin en l’amenant à l’intérieur, le posèrent sur l’alcôve. L’àlfar lui ferma la paupière et se porta volontaire pour surveiller les alentours. Argos accepta la proposition, épuisé de la longue marche. Il retira sa ceinture, mit une latte au sol de l’autre côté du temple, s’allongea et se couvrit. Il observa le compagnon de voyage adossé au mur de l’entrée, ses bras croisés dans sa cape ayant un regard pensif. En se demandant ce qui pourrait préoccuper l’àlfar, il ferma les yeux, tourna la tête puis les ouvrit de nouveau.

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