Nous sommes le Mardi 29 Mars 2016. Je ne suis pas vautrée dans mon lit pour écrire ces lignes, je me suis avachie (ou, du moins, pliée en deux) sur une chaise, et mon Journal de Souvenirs est couché sur mon bureau de bois. J’écoute de la musique, pendant que j’écris. Là, c’est Crying time, de Ray Charles. Cette chanson m’émeut. Je ne sais pas quoi écrire ce soir. Il est 22h42. Je n’aime pas voir le temps passer. Mais la vie, inévitablement, est composée de temps qui passe et qui va passer. Celui qui n’a pas compris cela n’est pas prêt pour le grand voyage de la vie. Moi, je l’ai compris ; j’ai du mal à l’accepter, voilà tout. Et je ne suis pas la seule ! Je hais dire adieu. Mais le temps qui passe est un perpétuel adieu. 2016 va s’envoler ; puis 2017 et 2018 la suivront. Etc., etc… De plus, savez-vous quand j’ai vu Chloé pour la dernière fois ? Le 29 Octobre 2015 ! Je ne veux pas avoir à dire adieu à cause de ce satané temps ! Ni à Chlochlo, ni à Nirojette, ni à Prisc’, ni à Rachou, ni à PERSONNE… En 2018, après le Bac, je n’aurais pas d’autre choix que de prendre congé de mes amies. Une triste mélodie envahira mon esprit, et le goût salé de mes larmes se mêlera au goût amer entre mes lèvres froides et rosées. Les sanglots étoufferont ma voix et je m’écroulerai dans les bras d’un(e) ami(e), j’ignore qui. Car, depuis le Mardi 29 Mars 2016, le temps aura bien passé. Les secondes, minutes, heures, se seront envolées dans ses ailes d’argent. Et tous les textes que j’avais autrefois rédigés dans mes Journaux de Souvenirs prendront soudain du sens. Même ce texte, oui, celui-ci, que je suis en train d’écrire. Le dernier jour de Lycée, en Juillet 2018, j’aurais le cœur en miettes. Brisé en mille morceaux, comme une vitre qui autrefois laissait passer les éclats du soleil. Depuis le 3 Septembre 2011, j’ai attendu (ou, du moins, « prévu ») la journée du 26 Juin 2015. Je l’appréhendai. Et j’appréhende 2018… Mais 2018 viendra, que je le veuille ou non…