De décevoir et d'être déçue.

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En effet, ça serait un rêve d'être connue à l'international parce que mes textes le mériteraient. Cependant, cela oblige une rigueur et une imagination sans faille pour plaire et satisfaire. Une fois l'engrenage enclenché, la seule chose que nous puissions faire, c'est satisfaire nos lecteurs et lectrices.

Embellir, n'explorer qu'une chose, créer un monde que les gens veulent lire. Se priver d'explorer son imagination comme on le voudrait, se retenir d'écrire, n'écrire que quand l'envie nous prend, faire face à la page blanche.

Pour le moment, ce sont les seuls points auxquels je pense. Je suis pratiquement sûre qu'il y en a d'autres mais je ne les ai pas encore imaginés.

Pourquoi décevoir ? Si tu es reconnu à l'international, pour le travail que tu as réalisé, et que tes fans te demandent de leur donner plus et de satisfaire leur gourmandaise, cela oblige à dépasser la limite, déjà haute, que tu as atteinte une première fois. Mais pourras-tu le faire ?

Pourras-tu être toujours plus ? Si tu échoues, les gens seront déçus et te tourneront le dos, oublieront le premier travail que tu as fait, et dans lequel tu y as mis toute ta bonne volonté.

Le temps où ton cerveau a pensé sans cesse et où ton coeur s'est serré d'excitation, tout cela s'envole.

Être déçue, je ne saurais même pas à qui attribuer ce sentiment. Je le serais mais qui est réellement coupable ? Celle qui serait en tort, ce serait moi. Alors, je serais déçue de moi-même. Si je considère qu'un bon écrivain est comme un bon acteur ou un bon doubleur : il n'est jamais véritablement associé à une oeuvre unique, mais plus largement, à des travaux divers et variés.

Cela prouverait ses capacités et sa maîtrise de l'écriture, du jeu, de l'imagination s'il pouvait jongler d'un univers à un autre, sans commettre d'erreurs, sans fatiguer son imagination, sans craindre de tromper son public en embellissant de choses superflues son récit.

Pour cela, l'écrivain devrait être un aventurier et découvrir par lui-même ce qu'il désire écrire.

Quand on écrit, on dit souvent que c'est pour l'autre. Je n'écris pour personne en particulier, bien que j'essaie de le partager. Quand j'écris, c'est moi. Je suis dans le monde que j'ai créé et que j'agrémente à ma convenance au point que cet univers est unique et si spécial, qu'il n'est pas sûr de plaire.

Je ne parle même pas de style d'écriture ou de marque de fabrique. Après tout, nous avons tous les mêmes mots pour raconter l'histoire qui nous fait rêver. Je parle seulement du territoire qui est notre imagination. Là, seule est la différence.

C'est pourquoi, je dis décevoir et être déçue.

Je ne pourrais peut-être pas relever le défi de partager et faire accepter mon imagination, comme elle me vient. Les contraintes ne sont pas les bienvenues dans le monde de la création. Bien qu'elles soient une structure nécessaire.

Donc, décevoir parce que je n'ai pas été capable de répondre à la demande puisque j'ai été associée à un genre ou à un style spécifique. Puis, être déçue parce que je n'ai pas pu affronter et prouver que je pouvais offrir ce que le public demandait tout en préservant ce qui fait de mon écriture ce qu'elle est.

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