Rapprochement charnel

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Myrtha

On a enfin pu l’avoir cette chambre, c’est pas trop tôt. Cef tourne la clé dans la serrure et nous entrons. C’est vieillot, mais assez propre. Mention spéciale pour le papier peint à fleurs orange et marron qui sert de tête de lit. Je crois que jamais dans ma vie, je n’aurais pensé voir ça. Le bazar doit être plus vieux que moi.

D’un autre côté, on a un grand matelas. Ça me donne envie de plonger de dedans et d’attirer Cef dans les draps. Pour le reste, une table et deux chaises pliantes qui patientent contre le mur, un petit coin cuisine avec un micro-onde et une plaque de cuisson. Sans doute pour faire passer le fait qu’il n’y a pas de service restauration. On fera sans. Le plus important ce n’est pas ça.

Je retire tranquillement mon débardeur avant de le jeter sur la table. Alors que mes mains se posent sur ma jupe, Cef grogne.

– Les rideaux sont ouverts, je te signale.

– Et alors ?

Je me retourne avec un sourire éclatant.

– Tu as envie que le gros porc te mate ?

Une grimace me tord le visage.

– Tu es ignoble !

Cela dit, il en profite pour fermer les rideaux, nous isolant du monde extérieur. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, j’ai abandonné mes vêtements pour me coller à lui. Ma bouche est sur la sienne et je l’embrasse goulûment. Alors qu’il commence à réagir et à chercher ma langue pour jouer avec, je me recule.

– Je me sens poisseuse. Je vais aller prendre une douche. Comme ça, j’essaierai ce que je viens d’acheter.

Je me penche sur la valise tout en sachant qu’il n’en perd pas une miette. C’est puéril, mais je tente toujours de le faire sortir de ses gonds. Sauf qu’il est résistant. Tant mieux, le jeu n’en est que plus passionnant.

Mon sac d’achats et ma trousse de toilette à la main, je me dirige vers la salle de bain. Debout dans l’entrée, il me regarde faire.

– Je laisse la porte ouverte au cas où…

Avec un peu de chance, il me rejoindra.

À l’intérieur, on retrouve une baignoire bleue dans laquelle pend un rideau de douche transparent avec des papillons blancs dessus. J’ai l’impression que c’est l’objet le plus moderne de la chambre. Du sol au plafond, tout est carrelé de pavé de la même couleur que la baignoire. Est-ce qu’il y a eu un prix de groupe ?

La luminosité n’est pas top. Ce n’est pas ici que je me maquillerais pour avoir un teint uniforme. Ma main tourne le robinet d’eau chaude. Au moins, c’est à une température acceptable. Après, j’avoue que vu la chaleur dans la pièce, je ne vais pas prendre un bain bouillant.

En silence, je me détends dans le liquide. C’est plaisant après la journée en voiture que nous avons passée. Seul point qui me chagrine, Cef reste absent. J’aurais tant voulu qu’il me rejoigne pour…

Tant pis, c’est moi qui vais le faire. Après avoir revêtu l’un des bodys que j’ai nouvellement achetés, je risque un coup d’œil dans le miroir. Un jeu de dentelle et de transparence couvre mon corps. J’y ajoute une paire de bas qui se fixe à la peau. Il va craquer, c’est une certitude. Plutôt que de remettre mes bottines, je récupère des sandales neuves. Un kimono en satin noir vient finir ma tenue. Je suis prête.

– Cef ?

Installé à la table, il est concentré sur quelque chose. Je m’approche pour découvrir un pistolet qu’il remonte consciencieusement. J’admire ses gestes.

– C’est pour toi ! Ça sera ton arme !

Il me la tend. Je la soupèse pour bien la prendre en main. Elle n’est pas chargée. J’en profite pour viser la lampe avec. Je suis la plus heureuse des femmes. Sourire aux lèvres, je lui pardonne de ne pas être venu me rejoindre dans la baignoire.

– Garde-là à porter en permanence et prends-en soin !

Avec attention, je repose l’arme dans sa boite de transport.

– Mon chéri, je t’adore.

A peine ai-je prononcé ces mots que je dépose un baiser langoureux sur ses lèvres.

– Moi aussi, j’ai une surprise pour toi.

Avec des gestes sensuels, je défais la ceinture du kimono pour lui révéler ma tenue. Il ne dit rien, mais ses yeux ne me quittent pas. Nous nous observons sans plus bouger. Finalement, il se lève pour me rejoindre.

– Qu’est-ce que tu veux Miri ? me demande-t-il, alors que sa main me saisit par la nuque.

– Toi !

Il me force à reculer pour me mettre dos au mur.

– Tu t’es bien amusée aujourd’hui à me souffler le chaud et le froid en permanence !

Sans me laisser le temps de répondre, sa bouche se plaque sur la mienne. Je souris durant notre baiser, parce que je l’ai fait exprès et qu’il le sait.

Brusquement, il me soulève du sol. Un petit cri m’échappe, mais il n’y prête aucune attention et me jette sur le lit. Ses lèvres se posent sur le haut de ma cuisse où elles caressent ma peau nue. Ses mains font glisser l’un de mes bas sur ma jambe. Une fois en possession de Cef, il en profite pour m’attacher les poignets avec, avant de nouer le tout sur le rebord du lit. Je suis à sa merci et j’adore ça.

Mes lèvres laissent échapper son nom alors qu’il s’empare du jumeau de mon lien pour me cacher les yeux avec. Mon corps me brûle de désir.

Son souffle me chatouille l’oreille.

– À partir de maintenant, la seule chose que je veux entendre sortir de ta bouche ce sont tes gémissements.

D’un hochement de tête, j’acquiesce.

– Je vais pouvoir m’occuper de toi.

Sa voix suffit à me donner des frissons de plaisir. Ses doigts s’amusent à descendre jusque dans mon décolleté plongeant. Les battements de mon cœur s’accélèrent. Il continue son voyage sur mon ventre. Mon corps se contracte sous l’effet du désir. J’ai envie de lui et il le sait. J’aimerais le lui dire, mais cela m’est impossible.

Ses dents pincent la peau de mon cou. Je m’agite. C’est si bon. Cef continu jusqu’à ma poitrine. Il dévoile l’un de mes seins au téton saillant pour le recouvrir avec sa langue. Un gémissement m’échappe.

– Tu en as envie, n’est-ce pas ?

Je ne peux pas le nier, mon corps me trahit. Cef poursuit ses baisers pour me surprendre, en mordillant ma chair rebondit. Le petit jeu dure avant qu’il ne se décide à faire descendre ses doigts entre mes cuisses. Ceux-ci s’affairent à retirer les boutons de body. Une fois cela fait, il se redresse pour à son tour se débarrasser de ses vêtements. Les bruits de tissus en sont une bonne indication.

Sans me laisser le temps de prendre mon souffle, il s’insère en moi. Un cri m’échappe. J’aime être prise par surprise.

– Tu aimes ça ? Tu veux que je sois plus brutal ?

Je ne sais même plus ce que je souhaite. Les émotions se bousculent dans ma tête. Ses mouvements de reins ne m’aident pas à retrouver un semblant de lucidité. J’halète en cherchant à suivre son rythme. J’ai conscience que je ne tiendrais pas longtemps ainsi.

Il suffit qu’il accélère et me morde un grand coup l’épaule pour que mon corps se contracte traversé par un plaisir sans nom. Mes extrémités sont électriques alors qu’une vague de bonheur me submerge.

Les doigts de Cef me caressent le visage.

– C’est bon ? murmure-t-il.

Je hoche la tête. Avec délicatesse, il me détache.

– Tu peux parler.

Mais je ne dis rien. Je me blottis juste contre lui. Le front sur son épaule, la main sur son torse, je savoure sa présence. L’homme que j’aime…

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