SANS SUITE 46/ Jour 8 : Bonne ou mauvaise digestion ?

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— Très bien. Rhabille-toi, paie l'addition et suis-moi. À ton tour de me faire confiance, tu ne le regretteras pas.

Je suis surprise de le voir obtempérer si rapidement, et surtout sans rechigner. J'ai vraiment dû le mettre dans un état second ! J'en suis ravie, même si mon attitude toute entière laisse deviner que je n'en mène pas large non plus. La facture réglée, Lukas fait quand même preuve de délicatesse en offrant un généreux pourboire à la serveuse qui se déride enfin et va jusqu'à nous souhaiter une merveilleuse soirée. Un peu exagéré, non ? Ou alors très sarcastique.

Peu importe. J'entrelace mes doigts avec ceux de Lukas et l'entraîne à vive allure vers le parking. Je ne gaspille pas ma salive à lui répondre quand il me demande si je cherche la voiture. Au contraire, je m'arrête, lui fait face et le pousse contre un pilier. Mes lèvres se jettent sur les siennes alors que je me colle à lui en remuant doucement. Je caresse son cou, ses joues, ses épaules, puis sa poitrine. Ses mains s'agitent dans mon dos, sur mes fesses, puis en dessous. Ses doigts remontent le bas de ma robe en faisant glisser le tissu sur mes cuisses. D'un bond en arrière, je recule soudain, et je lis de l'incompréhension dans ses yeux emplis de désir. Désir pour moi. Je saisis de nouveau sa main et lui donne un léger baiser que nous avons tous les deux envie d'approfondir. Il ouvre déjà la bouche, à la recherche de ma langue. Ma tête exécute un signe négatif et du regard je lui fais comprendre mes raisons : je viens d'apercevoir plusieurs groupes de passants ainsi que la lumière accrochée au pilier, juste au-dessus de nous. Sans pouvoir empêcher une petite moue dépitée, il acquiesce et me prend par la taille, se laissant guider jusqu'à la voiture, où je le laisse s'installer sur le siège du passager.

Je m’assois sur lui, soulagée que nous soyons enfin à l'abri et surtout camouflés par les vitres teintées. Il m'attire à lui, m'embrasse encore avec un tel empressement ! Nos respirations deviennent plus saccadées et nous gémissons quand nos sexes se rencontrent, entravés par nos vêtements. Je pousse un cri de surprise quand le fauteuil recule d'un coup sec, dans un grincement à réveiller les morts, puis je sens nos corps basculer avec le dossier qui descend lentement. Pourtant, Lukas nous oblige à rester en position assise. Il m'embrasse, encore, encore, et encore. Nos bras se gênent quand nos mains veulent entrer en contact avec la peau de l'autre. J'essaie de le débarrasser de son polo, mais il tente lui aussi d'enlever ma robe. En fin de compte, agacé, il quitte son maillot et j'agis de même, comme une grande. Puis une fois de plus, je m'attaque aux boutons de son jean. Nous ne nous quittons pas des yeux tandis qu'il l'enlève complètement, emportant le caleçon au passage. Avant de l’envoyer à l’arrière de la voiture, il fouille la poche mais ne me laisse pas ôter mon dernier rempart. Sa bouche s'empare de la mienne, toujours aussi affamée. Je parviens à me décaler un tantinet pour laisser ma langue jouer avec ses tétons pendant qu’il se protège. J'aimerais bien descendre un peu plus bas, mais l'étroitesse de l'habitacle ne me le permet pas. Alors qu’il caresse mes fesses, mes doigts s'amusent avec ce membre gonflé auquel j'ai l'impression de devenir complètement accro.

— Embrasse-moi. J'adore ça, grogne-t-il.

Je m'allonge sur lui et joins nos lèvres. Il n'attend pas plus longtemps pour écarter mon string et me pénétrer. Un son rauque s'échappe de sa bouche alors que je gémis. Mes deux mains prennent appui sur son torse et je me redresse pour entamer un lent roulement des hanches. Nous sommes haletants, en sueur. Lukas me fixe avec une telle intensité que je ne peux détourner les yeux. De temps à autre, il reprend son souffle et lève subitement son bassin, me pénétrant tout aussi brusquement et provoquant une déferlante de sensations dans tout mon corps. Un son inattendu nous interrompt. Une musique. Lukas pousse un juron :

— Mon téléphone ! Ils rappelleront.

Je n'ai pas cessé mes mouvements de hanches. Je meurs d'envie de sucer ses tétons, mais dans cette position, impossible. Pourtant, ils me narguent ! Ils pointent vers moi, comme au supplice. Une nouvelle musique nous surprend. La sonnerie de mon téléphone, cette fois.

— Eux aussi peuvent attendre.

Je pince un sein. Rapidement. Lukas étouffe un cri de surprise, mais j'ai déclenché le détonateur. Il m'oblige à me rallonger sur lui par une pression sur les épaules et accélère le rythme. Il y met toute la puissance possible dans un espace si confiné tout en m'embrassant rageusement. Le volcan va éclater dans mon ventre. C'est imminent.

— Maintenant, crie Lukas. Regarde-moi !

Je laisse le feu d'artifice éclater, sans prêter attention aux voix que je perçois à l'extérieur. Je n'entends que Lukas. Je ne vois que lui. Et je ne sens que ce que lui me fait.

On frappe à la vitre.

— Vous avez fini ?

Sybille ! Les portes ne sont même pas verrouillées ! Mon amant récupère rapidement nos vêtements tombés à l'arrière du véhicule et ma robe enfilée, il m'ordonne sans ménagement de passer à la place du conducteur. Je sais qu'il doit remettre caleçon et jean, mais j'ai toujours autant de mal à accepter son humeur d'après l'amour. Ou plutôt d'après nos parties de jambe en l'air. Habillé, il me demande en me regardant de travers si je suis prête. J'acquiesce sans savoir exactement à quoi je suis prête. À passer pour la catin de Monsieur Sullivan ? À affronter le regard haineux de sa sœur ? Ou encore à supporter les regards entendus de ma meilleure amie, en attendant ses questions indiscrètes ? Ou pire, à servir de punching-ball verbal à mon partenaire bipolaire ?

Finalement, je ne suis pas prête du tout lorsque le reste de notre groupe nous entoure sur le béton du parking. D'autant plus que j'avais vu juste : Lukas m'ignore complètement. Il parle cuisine avec John tout en suivant du regard plusieurs femmes bruyantes qui passent un peu plus loin en lui jetant de furtifs regards. Angie me toise avec dégoût avant de secouer la tête quand ses yeux rencontrent ceux de son frère et Sybille me scrute avec curiosité et un intérêt certain pour les détails croustillants qu'elle imagine. Seule Leandra se conduit correctement :

— Tu as trouvé les cadeaux pour tes enfants ?

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