La faucheuse abrèges les souffrances d'un ex-démon.

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Vêtue d'une tenue verte comme la nature, Dalia ne cessait de soupirer sur le chemin jusqu'au monde humain.

— Je ne comprends pas pourquoi vous avez autant insisté pour qu'on s'habille de cette couleur ! C'est absurde ! On va tuer un abruti, pas l'espionner !

— Il faut qu'on soit en accord parfait avec la nature, Dalia, je t'ai déjà expliqué ! Il ne faut pas agresser ou être irrespectueux envers les éléments naturels, sinon on ne pourra pas faire appel à tous les pouvoirs que Mère Nature peut nous offrir !

Dalia soupira d'agacement.

— Mais j'en ai rien à foutre de la nature ! C'est pas un truc de fou qu'on va faire, on a pas besoin de magie ! Je lui tranche la tête et basta !

— Non, Dalia.

Roberto se montra suffisamment strict pour que la faucheuse se taise, insultant mentalement ses protecteurs, comme une adolescente.

Les trois amis posés dans un buisson, Dalia ronchonnait comme un enfant tandis que José surveillait les alentours et que Roberto se concentrait sur les énergies environnantes.

— La nature veut bien coopérer avec nous. Puisqu'on ne sait pas l'endroit exact où se trouve Belzebiffle humain, l'air va nous guider jusqu'à lui.

— On aurait très bien pu le localiser plus simplement, mais bon.

Le sorcier regarda sévèrement la faucheuse qui n'était définitivement pas de bonne humeur.

Subitement, une bourrasque de vent se leva sur eux, écrasant arbres, herbes et fleurs, formant un chemin à travers la forêt.

— Allez, on suit le chemin, et sans broncher !

Dalia suivit Roberto, et José ferma la marche, vigilant, et aux aguets pour pouvoir agir si un danger se présentait.

Quelques courtes minutes plus tard, le vent disparut, signifiant que la troupe se trouvait à bonne destination.

— Bon, il est où ce débile ?

Dalia n'eut pas le temps de bouger qu'un homme nu se rua sur elle en courant, et criant comme un animal sauvage. Il fut cependant vite éjecté au sol par le regard de la faucheuse, puis élevé dans les airs par le sorcier.

— Mon cher Belzebiffle ! Ravie de te revoir ! Et surtout ravie de voir que je dois t'exterminer, puisque tu n'as pas été capable d'être une bonne personne en étant humain !

— AAAARGH ! Ta faute !

Roberto fut surpris de voir que l'humain préférait agir comme un sauvage, plutôt qu'un homme terrestre.

— Il va falloir que tu parles l'humain. Et que tu te calmes, parce que c'est pas agréable de devoir lever la tête pour te voir.

Le sorcier fit en sorte que Belzebiffle soit sur le sol, Dalia le paralysa et ses deux protecteurs renforcèrent l'intensité, pour être sûrs de ne courir aucun danger.

Le squelette sous apparence humaine s'avança vers l'homme nu, suffisamment proche pour l'hypnotiser.

— Raconte-nous ta situation.

Il obéit, expliquant chaque détail depuis sa transformation en humain, à quel point il avait voulu la retrouver et la tuer de ses propres mains. Ayant sombré dans la folie, il souhaitait plus que tout que Dalia lui ôte la vie car il ne supportait plus de vivre en souffrant de sa malédiction.

— Je t'en supplie, Dalia, j'ai compris la leçon et tout le mal que j'ai fait lorsque j'avais du pouvoir. Maintenant ça suffit, je n'ai qu'une envie, mourir. Chaque seconde qui passe me rend fou et je fais de plus en plus de mal, aux humains qui se promènent dans la forêt, comme aux animaux si mignons et innocents ! Alors par défense, je me mets à agir comme eux, sauvagement.

Après réflexion et discussion, Dalia décida que cet homme avait assez souffert, et qu'il méritait une mort pas trop douloureuse, ainsi qu'une inexistence totale pour la suite.

La faucheuse stoppa son pouvoir d'hypnose, et baissa l'intensité de paralysie, afin de calmer et détendre l'ambiance électrique qui régnait tout autour d'eux.

— J'ai entendu tes paroles. J'ai décidé d'exhaucer ton voeu et de te tuer, mais, après avoir pris tout ton sang, ton corps disparaîtra à tout jamais. Tu n'iras ni en Enfer, ni au Paradis, je vais t'envoyer dans un endroit où tu représenteras le néant, tu ne seras même pas une entité. Tu reposeras en paix.

Dans le regard de l'homme, une étincelle brilla, peut-être de bonheur, ou d'espoir, elle ne sut mettre un mot sur cette expression.

José s'avança en créant une fumée noire autour de l'humain.

— Tu peux choisir la façon dont tu veux mourir.

— Comme vous voulez, du moment que je ne ressens aucune douleur.

Roberto lui aspira de l'énergie pour le rendre faible, manipulant son corps pour qu'il s'allonge, tandis que le monstre occulte appela plusieurs esprits pouvant récupérer l'hémoglobine sans devoir trancher le corps.

Peu à peu, l'homme ferma les yeux tandis que son corps se flétrissait et que son coeur ralentissait la cadence de ses battements. Dalia récupéra la totalité du sang afin de le réutiliser plus tard.

José sécurisait la zone, leur activité semblait intriguer quelques animaux de la forêt et ce n'était pas positif d'ameuter qui que ce soit.

Les bêtes furent effrayées, elles partirent en courant lorsque le reste du corps humain explosa en poussière avant qu'un rayon de lumière puissant ne s'envole loin dans le ciel.

— Voilà, terminé ! On s'en va maintenant ?

Dalia se frotta les mains en expirant grandement, satisfaite de sa mission.

— Non, il faut que je remercie la nature de nous avoir accueillis et aidés. Il serait préférable que vous le fassiez aussi.

Le sorcier parla en latin en premier, puis fit répéter la même chose à José et Dalia. La nature sembla les remercier à son tour, partageant de l'énergie afin de les requinquer avant leur retour dans le royaume des morts.

— Namasté nature ! Tu comprends quand je te parle ? Non, je ne pense pas ! Tu ne parles pas, quoi que.. peut-être que tu comprends au final, vu que tu fais des trucs plutôt bizarres ! Vraiment, j'ai souvent des problèmes pour te suivre !

Les deux protecteurs de Dalia se tournèrent vers elle en la regardant d'un regard moqueur.

— Dalia..

Le sorcier se pinçait l'arête du nez, excédé par le comportement enfantin de sa protégée, tandis que le monstre occulte se retenait fortement de rire.

— Tu es un cas désespéré. Autant, tu fais bien ton boulot de faucheuse, mais tu es complètement débile quand il s'agit de communication et respect pour la magie.

La faucheuse fit mine d'être outrée ce qui fit craquer José, mais énerva encore plus Roberto.

— José, je crois que Lucifer ne va pas être content de savoir qu'on a emmené Dalia en mission alors qu'elle a bien trop bu.

Le monstre occulte changea d'expression, il ne s'était pas rendu compte que Dalia s'était comportée comme une personne saoule.

— On va se faire sécher les gars, youhou !

Sur le chemin du retour, Dalia s'endormit sur le dos de José qui la portait. Roberto cherchait ce qu'il pouvait dire à Lucifer pour éviter une quelconque sanction, mais il craignait de ne pas pouvoir négocier avec son patron.

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