Poésie morbide

2 minutes de lecture

(Texte rédigé juste avant une hospitalisation.)


Né sous l'opprobre de la salvation,
Presque avec la fleur au canon,
Canonisé par la Sainte Vie,
Je déambule parmi les En-vie,.

Envie pratiquement de répondre salve pour salve,
Absolument abjecte, je suis sale dans un monde sale.
La coupe est pleine, et c'est pas de l'eau
Limpide et claire mais de mon sang chaud

Qu'elle déborde, rejetant la sueur
De l'omniprésente terreur
Qui roule dans mes veines.
Marbre gâté par le burin qui tremble.

Je ne suis pas ce à quoi je ressemble,
Je ressemble à rien en fait,
Ou peut-être à n'importe quoi
Je suis à moitié prêtre, à moitié roi.

Roi des rats qui sait ?
Pestilentielle, l'odeur de la mort me colle aux os.
Je laisse derrière moi une pluie en grêles
De cadavres blancs.

Trépassés, mes idéaux,
Depuis longtemps abandonnés aux charognards
Pas sûr que je vaille mieux,
Ce soir c'est trop tard.

Errance volatile de mes pensées
Déboulant sans frein ni bouée
Et tant pis si je coule vers les bas-fonds.
Je comprends plus rien à ce qui tourne au plafond.

Araignée séchée dans sa toile momifiée,
Le Web mortifère m'appelle pour chercher
Mais chercher quoi au juste, quelle clé ?
Des mots, tu parles, rien que des étiquettes
bâillonnant les maux dont je m'inquiète.

Je les piétinerais plutôt comme un éléphant
Pilonnant de toute sa rage leurs visages de porcelaine.

Faudrait tuer les vieux à la naissance, étrangler les enfants,
Éteindre l'incendie qui épand sur le monde une haine
Terrible comme le non-pensé qui me torture.
Allez, télépathez-moi vos ordures
Que j'en fasse au moins une bouillie cohérente.

Envahit de contradictions, je dévale la pente.

Avale tes cachetons et souffre en silence,
Sauf que moi j'ai envie de hurler ma douleur
Ce soir, en cracher mes poumons
Mes entrailles et mes insensées réflexions.

Si l'autre est un reflet, ne suis-je qu'une illusion ?
L'Univers entier, un mensonge, une invention ?

Stop ! Stop ! Stop ! Stop !
Verrouillage du mode sans échec.
Je sais que c'est pas le top mais c'est ce qui reste
Quand j'ai plus de solution à cette foutue équation.

Comment un devient-il deux, comment un devient-il quatre ?
Additions, mutliplications, je me soustrais à la folie
De la seule façon que je connaisse : code erreur 3-7-6.

Et puis c'est reparti, sourire niais scotché au visage,
Je pagaie vers le prochain rivage.
Ancrage à un point d'équilibre antérieur,
Reformatage système en profondeur.

Solution code erreur 3-7-6, veuillez quitter votre session.
Je résoudrai le conflit intérieur par la dissolution.

L'Assemblée peut quitter la salle,
Réveillez les dormeurs .
Je ne dors pas, ça fait trop mal
De ne plus savoir où est le curseur.

Pilotage automatique, fonction activée,
Je vais pouvoir me reposer.

Une piste bien dégagée,
C'est parfait pour un décollage forcé.
Robotisé, neutralisé, je ne représente plus un danger.

Dormez sur vos multiples oreilles.

J -X *2 = (R)éveil

Stop ! Stop ! Stop !
Stop ! Stop !
Stop...

Mise en veille de l'Interacteur.

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