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Il se réveille... tard ! Enfin, tard. Passé l'heure habituelle de 15 minutes quoi. L'instrument du Diable gît, débranché, aux pieds de son lit. Que c'est bon d'être en vacances ! Par contre, la sonnette, ça ne va pas le faire.

DRIIIIIIIIIING !

Ni une, ni deux, il bondit hors de ses draps, simplement vêtu de son pyjama bleu, pour s'élancer vers la porte d'entrée. Tartiflette tente de lui griffer les pieds au passage, tel un obstacle d'Interville. Il esquive adroitement les griffes tranchantes, dévale les marches de l'escalier trois par quatre et atteint l'entrée sur une glissade de cascadeur. Il ouvre la porte à l'instant où un doigt s'apprête à appuyer derechef sur le petit bouton rouge. Sous l'effet de surprise ou par l'effet bourrasque créé par l'ouverture, allez savoir, la personne tomba à la renverse, ce qui la fit disparaître dans la neige accumulée durant la nuit.

Confus, Arthur se baissa pour l'aider à se relever. Il agrippe une main protégée par un gant rouge à clochettes et extirpe de la masse crémeuse... la postière ! Enfin, c'est bien elle, mais en tenue de civil.

  • Non mais ça va pas de faire peur aux gens comme ça ?! Une fois remise debout, elle le lâche pour s'épousseter, le visage rouge de colère.
  • Pardon... Son visage prend la même couleur, mais de honte.

Elle râle encore un peu, puis se tait, d'un coup. Un silence pesant s'installe entre eux. Arthur ose à peine la regarder, sent vaguement les frissonnements qui remontent le long de ses membres. Il la voit joindre ses mains dans son dos alors qu'elle ose briser la glace d'une toute petite voix.

  • Tu ne me fais pas entrer ? Elle le regarde de biais. C'est un concours de non-regard.
  • Pardon ?
  • Ah... Désolée.. J'ai dû me tromper, dit-elle rapidement en reculant de quelques pas.

Quoi ?! Mais de quoi elle parle ??? Toutes les petites alertes dans la tête du garçon se mettent à clignoter, à hurler, même celles qui ne sont pas concernées. Il sent sa vessie le presser de façon anormale et se dit qu'un thé chaud serait très agréable, la tout de suite. Il se retient de prendre la fuite. Son esprit tente de comprendre ce qu'il se passe. Tout ce qu'il sait, ce sur quoi l'ensemble de ses signaux s'accordent, c'est qu'il ne veut pas qu'elle s'en aille. Il bafouille donc une réponse pour ne pas rompre le contact.

  • Te tromper sur quoi ? Il la voit s'arrêter, se retourner à moitié en lui adressant un timide sourire.
  • Non rien... je me demandais juste si... ton comportement bizarre... si tu ne cherchais pas à attirer mon attention.

Il rougit jusqu’à la pointe des oreilles qu'il a bien plus court qu'elle, fait un pas sur le côté sans rien ajouter. Son sourire s'élargit, elle s'empresse de rentrer, suivie d'une vague de froid se faufilant à l'intérieur malgré la porte refermée en hâte par l'hôte des lieux. Brrr... Il se frictionne les bras en mettant ses pantoufles aux pieds. Le temps de se retourner, l'invitée a disparu ! Il entend un cri d'extase provenir de sa cuisine. Il s'oriente donc vers la pièce et y trouve l'elfe affalée sur une chaise en train de caresser un chat se tortillant sur la table. Elle lui fait des milliers de compliments en embrassant ses patounes toutes mimi. Les yeux du félin s'orientent vers Arthur, ce dernier est persuadé d'y voir de la moquerie. La colère fugace qui lui monte à la tête lui donne le courage de s'approcher pour sortir des placards lait, céréales et croquettes. Il prépare trois bols qu'il aligne sur le bois de chêne. Y voyant un plus grand intérêt que de fugaces caresses, Tartiflette abandonna l'elfe pour se jeter sur l'un des bols où de petites croquettes pour chat remplacent les Miel Pops. L'invitée remercie Arthur en se saisissant de son bol. A sa grande surprise, elle se lève de sa chaise pour aller s'installer sur sa table de travail, mangeant en tenant le bol d'une main, la cuiller de l'autre, ses jambes se balançant d'avant en arrière en cognant le tiroir sous elle.

  • Toi aussi tu es en vacances ?

Il acquiesce à sa question, mangeant sagement sa portion en la détaillant. Elle ne porte pas son habituel bonnet rouge et or, laissant ses cheveux couler en cascade dans son dos. Ses yeux émeraude scrutent le moindre recoin de sa demeure alors que ses mains défont les boutons de son lourd manteau d'hiver. Ce dernier va s'affaler sur le dossier de sa chaise, lui faisant perdre plusieurs kilos et découvrant un pull de Noël ! L'habit est incontestablement... horrible ! Il grimace pour s'empêcher de rire, ce qu'elle remarque de sitôt.

  • Tu n'aimes pas ? Elle bondit sur ses pieds, fait quelques tours sur elle même pour lui faire admirer le pullover rouge à manche bleues, avec un Dark Vador de Noël à l'avant avec un « Christmas Side » trônant au dessus de son casque noir.
  • Si si. Berk.
  • Moi au moins, j'en ai un ! Nnnn. Elle lui tire la langue, il a l'impression de voir son chat.

Ils poursuivent ainsi quelques minutes durant. La postière-en-vacances émet quelques doutes sur sa manière de nourrir son animal. Arthur-lui-aussi-en-vacances lui rétorque de s'occuper de ses lettres. La journée se lance donc sur leurs chamailleries. Arthur ressort même sa console, lui fait à manger à midi, lui propose d'aller voir un film l'après-midi... Je vous laisse à votre imagination sur ''la journée de vacances idéales".

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