06. ÉPÉE

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Le vent soufflait violemment dans les grottes enneigées, emportant avec lui les échos d'une bataille lointaine. A l'intérieur de l'une d'elles, de nombreuses torches illuminaient les souterrains d'une pâle lumière bleutée, signe qu'elles avaient été ensorcelées. A part cela, on aurait pu croire l'endroit inhabité, sauf si l'on prêtait une oreille vers les profondeurs: on pouvait percevoir les pas réguliers que faisaient deux étranges silhouettes dont la tête était cachée par une capuche, et dont l'épée était parfaitement visible, prête à l'emploi si nécessaire. En dehors de ceci, tout paraissait calme.

Pourtant, une ombre se glissa furtivement, évoluant à l'abri des regards. Elle était encapuchonnée, elle aussi, et ne produisait absolument aucun bruit, pas même un murmure.

Elle avança rapidement vers les deux gardes.L'un d'eux perçut un mouvement ainsi qu'un léger chuchotement, mais il eut à peine le temps d'en avertir son compagnon qu'ils s'écroulèrent tous les deux, en proie à une douleur intense. Ils étaient déjà morts avant même d'avoir touché le sol.

Reprenant sa route, l'assassin s'arrêta quelques intersections plus loin et se plaça derrière une porte entrouverte qui laissait entendre une faible conversation. Parmi les voix, il reconnut l'une d'elles qu'il identifia comme étant celle de sa cible. Alors qu'il préparait sa lame, il fut soudainement happé par une force invisible qui le projeta à l'intérieur de la pièce. Les quelques secondes de silence qui suivirent furent aussitôt remplacées par une mélodie de lames s'entrechoquant.

Il jaugea son adversaire du regard. Sa morphologie et ses coups rudes l'avertissaient qu'il affrontait un bretteur puissant et particulièrement redoutable. Aussi, le jeune homme ne put résister plus longtemps que quelques échanges de coups et se retrouva à terre suite à un coup plus violent que les autres.

L'autre homme, qui était resté assis, affichait un sourire torve qui se transforma en rire sadique lorsque son protégé lacéra l'assassin, qui hurla de douleur. Alors que le coup fatal allait lui être donné, il se leva et stoppa le bretteur.

— Arrête! Je veux le faire moi-même !

Sur ces mots, l'acolyte laissa à contrecœur la place à son maître qui psalmodia dans un langage sifflant et nasillard. Le jeune homme, ne pouvant se relever, vit avec effroi le mage poser sa main glacée sur son front. Une douleur insoutenable pénétra son crâne et irradia tout son corps, lui donnant l'impression que chaque parcelle de sa chair et de sa conscience éclatait, s'éparpillait dans toutes les directions. Puis, plus rien.

C'était comme s'il n'existait plus.

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