Chapitre 4

18 minutes de lecture

Critique du film Loup-garou de G. Wagner (1941)

(Allociné)

J'imaginais un film très codifié, il l'est un peu, mais reste aussi et surtout une oeuvre préoccupée par la nature humaine, mélanger légende et psychanalyse, avec une ambiance en tout point prenante par son esthétique brumeuse et ténébreuse, en plus d'effets spéciaux sobres (donc réussis) et d'un montage inventif à certains moments. L'histoire est certes très simple et ne provoque pas de réelles surprises ou sursauts mais le film en fait sa force pour caractériser son personnage principal. On ne va pas dans toutes les directions et c'est très bien, enfin la seule chose étonnante c'est qu'ils n'aient pas vraiment rentabilisé le maquillage du loup garou, parce qu'on le voit au final très peu, mais du moment que ça reste cohérent et bien filmé … Un réussite.

Micah n'arrivait pas à dormir. Il était allongé sur le dos, les mains croisées derrière la tête. Il fixait le plafond sans vraiment le voir. Le baiser qu'il avait partagé avec Daniel sur son canapé n'arrêtait pas de se jouer en boucle dans sa tête.

Micah avait passé la soirée à regarder Daniel, même avant ce baiser. Avoir cet homme dans sa maison lui avait fait quelque chose. Depuis leur première rencontre, il s'était senti attiré par Daniel mais aujourd'hui ça avait été différent. Il avait fait entrer Daniel sur son territoire, et il avait adoré ça. Micah avait remarqué les regards en coin que lui lançait Daniel. Il avait vu sa façon de le contempler comme si il était la huitième merveille du monde. Mais il n'avait pas voulu y lire plus que les promesses d'une forte amitié. Il était déjà tomber amoureux d'homme hétéro dans le passé, et en général ça n'était pas des histoires qui se finissaient bien.

Et puis Daniel l'avait embrassé. Ou peut être que c'était lui qui avait embrassé Daniel. Peu importe, ils s'étaient embrassés et le baiser avait été absolument génial. Micah avait fantasmé sur Daniel, durant ces courtes semaines depuis leur rencontre, mais le baiser qu'ils avaient partagé avait été très différent de tout ce qu'il avait pu imaginer. Daniel avait une innocence, une touche de pureté qui avait fait battre le coeur de Micah un peu plus vite. L'homme avait été timide au début, comme si il n'était pas vraiment sûr de lui, ce qui n'avait aucun sens car Daniel Chanteloup était l'un des hommes les plus confiant que Micah ait jamais connu. Et pas d'une mauvaise façon : Daniel savait ce qu'il valait, ni plus, ni moins.

Lorsqu'ils avait cesser de s'embrasser et bien que Daniel lui ait dit être gay, Micah devait avouer que quand Daniel lui avait annoncé devoir partir à cause d'une urgence familiale, il avait cru que l'homme s'enfuyait.

Mais non. Avant de partir Daniel l'avait rassuré sur ces intentions, et il s'était laissé embrasser une dernière fois avec plaisir. Sans oublier les messages qu'ils avaient échangé, juste après. Micah avait proposé un rendez-vous romantique et Daniel avait accepté! Il avait vraiment hâte d'être jeudi.

C'est sur cette pensée que Micah finit par s'endormir.

Cette nuit là, Micah ne fit pas de cauchemar, et rêva de dîner aux chandelles et de torride parties de jambes en l'air.

Daniel adorait courir sous sa forme de loup.

Il parcourait les mêmes endroits sous sa forme humaine régulièrement, mais ce n'était absolument pas les mêmes sensations. Sous sa forme lupine, tout semblait différents. Déjà, il était plus petit, plus léger, plus furtif. Alors que parfois, quand il était sous sa forme humaine il avait la sensation de déranger, de ne pas être à sa place au plus profond de la forêt, cela n'arrivait jamais sous sa forme de loup.

Les métamorphes sont très différents de l'image des loup-garou que les humains peuvent avoir, et la réalité est totalement différente de l'histoire de Larry Talbot, qu'il a vu hier avec Micah. Et heureusement, pour les humains comme pour les loups. Même sous leur forme humaine, les métamorphes gardaient certaines caractéristiques lupine, comme un odorat et une ouïe surdéveloppée ou encore une force un peu plus puissante que la normale. Ils pouvaient être blessé ou tomber malade comme tout être humain, même s'il sont un peu plus résistant que les humains. Tous les métamorphes ne gardaient pas exactement les même caractéristiques, et comme pour les humains normaux, ils avaient chacun des traits les rendant uniques. Hugo avait un goût prononcé pour la viande très rouge, Maria était d'une jalousie maladive et Angel ne supportait pas d'être séparé de la meute. Le fait d'être métamorphe peut être assez compliqué à comprendre pour des personnes n'ayant pas cette capacité, ce qui était l'une des raisons pour lesquelles les Sans-loup devait quitter la meute une fois leurs majorité atteinte, même si cela pouvait sembler assez cruel au premier abord. De la même façon, le divorce est extrêmement rare chez les métamorphes : quand des loups s'accouplent, c'est pour la vie. Bien sûr, il y a certaines exceptions, comme partout. Par exemple, Louis avait quitté la mère de John. Mais les deux loups n'ayant jamais été officiellement lié, ce n'était pas exactement pareil. C'est aussi pour cette raison que les mariage entre humain et loup était si rare. Ils n'étaient bien évidemment pas interdit, ni même mal vu par la communauté, juste très compliqué.

Sous leur forme humaine, les métamorphes gardaient certains réflexes et certaines des capacité du loup. Et sous leurs formes lupines, ils gardaient un esprit humain, capable de réflexion et de cohérence. Les métamorphes étaient double, l'humain et le loup se fondant en une seule entité, qui n'était jamais ni totalement loup, ni totalement humaine. Daniel était loup, même sous sa forme humaine et Daniel était humain, même sous sa forme de loup. Les métamorphes avait une croyance qui disait qu'à la naissance, les métamorphes naissaient humain, mais avec un embryon de loup en leur sein. Durant les premières années de leurs vie, cet embryon grandissait jusqu'à maturité. La transformation en loup était donc célébré comme une seconde naissance.

C'est aussi pour cela que les métamorphes vivent rarement en ville : leur nature lupine avait besoin d'air et de forêt pour courir et s'ébattre. Même si la transformation n'est pas obligatoire, pas subie, sauf les soirs de pleine lune, elle leur était aussi vitale que de manger ou dormir et Daniel détestait avoir à passer plusieurs jours sans pouvoir se transformer. Quand Daniel était sous sa forme lupine, il avait la sensation de rentrer chez lui après une longue journée de travail. La transformation lui procurait un sentiment d'appartenance qu'il ne retrouvait nulle part ailleurs. C'est pour cela que Daniel avait choisi de vivre ici, au beau milieu de la forêt. Un endroit où il pouvait profiter de toutes les facettes de sa nature de métamorphe.

Alors même que Daniel galopait en direction de Franck et Hugo, inquiet à l'idée de ce qu'il allait trouver, il y avait une excitation qu'il ne ressentait que lors de ce genre de situation. La route devant lui était claire, il en distinguait tous les pièges, son pied , guidé par un instinct plus vieux que la Terre elle même, était infaillible. La forêt défilait, dans un floue vert et marron. Daniel pouvait entendre chaque petite bête habitant sur sa route, s'écarter sur son passage. Il était le roi ici, et ce sentiment était exaltant.

Daniel arriva bien trop vite, à son goût, au point de rendez-vous. Comme promis, Franck et Hugo l'attendaient sous leur forme humaine. Contrairement aux croyances populaires, les métamorphes n'étaient pas télépathe. Ni les les loups, ni les humains n'ayant des dons de télépathie, Daniel ne voyait pas d'où cette croyance sortait mais bon, peu importe. La forme lupine des métamorphes ne permettant pas une communication hors des ordres les plus basiques, quand il y avait une conversation importante à avoir, leurs formes humaines était la meilleure solution.

Une fois qu'ils furent tous les trois sous leurs formes humaines (et totalement nu, ça en revanche n'était pas un mensonge), les trois hommes purent enfin parler.

Comme ils l'avaient dit au téléphone, Franck et Hugo avaient repéré une odeur étrangère sur le territoire de la meute lors d'une patrouille. C'était une odeur qu'ils connaissaient, ils l'avaient déjà sentie plusieurs fois sans jamais réussir à la suivre bien longtemps. Pourtant, cette fois, la trace était fraîche et ininterrompu. Comme la trace menait droit à la frontière avec la meute du Lac, les deux bêtas avaient craint un piège et préféré appeler Daniel.

Après une rapide délibération, les trois loups décident de suivre la trace jusqu'à la frontière sans la dépasser, pour ne rien laisser au hasard. Et s'il s'agissait bien d'un piège, Daniel préviendrait Maximilien. Et comme prudence est mère de sûreté, Daniel appela aussi Maria, pour la mettre au courant de la situation. En tant que Lupa de la meute, si quoi que ce soit arrivait à Daniel, c'est à elle que reviendrait la direction de la meute, jusqu'à ce qu'un nouvel Alpha soit choisi.

En arrivant en bordure de la frontière, Daniel ne s'attendait absolument pas à ce qu'il y trouva. Un jeune homme d'un vingtaine d'années se tenait assis par terre, en tailleur, la tête basse et le dos courbé, comme s'il portait tous les malheurs du monde sur ses minces épaules.

L'homme était incroyablement beau, dans le sens androgyne. Il avait des traits fins, un nez aquilin et une jolie bouche qui avait dû être rieuse autrefois. Il avait des yeux gris pâle et les cheveux blond. Mais ce n'est pas sa beauté sans défaut qui fit se briser le coeur de Daniel. Le corp de l'homme était couvert de bleus multicolore. Il avait les lèvres fendues en deux endroit, une vilaine coupure à l'arcade sourcilière et un oeil au beurre noir. Vu la façon dont il se tenait les côtes, il devait aussi en avoir une où deux de fêler.

A leur approche, l'homme releva la tête et dit :

— Je suis Spencer Moore, anciennement de la meute du Lac, et je recherche l'Alpha de cette meute.

Sa voix était faible, à peine perceptible. Mais Daniel reconnu les mots rituels. L'homme était un loup errant, probablement à la recherche d'une meute d'adoption.

Daniel répondit alors :

— Je suis Daniel Chanteloup, et je suis l'Alpha de cette meute. Que viens tu chercher, Spencer Moore?

L'homme tenta vainement de se redresser, car la politesse du rituel aurait voulu qu'il s'approche de Daniel et lui offre sa nuque en signe de soumission et de bonnes intentions envers la meute. Voyant les efforts de Spencer, Daniel ordonna à Hugo de l'aider d'un signe de tête. Une fois l'homme debout, bien que pas très stable sur ses jambes, Daniel s'approcha et délicatement lui sentit le cou en le mordillant légèrement, essayant de ne pas lui faire de mal. L'odeur de Zachary Wolf était partout sur Spencer. Daniel soupira, les choses s'annonçaient plus compliquées qu'il ne l'aurait pensé. Visiblement Spencer avait été le jouet de Zachary pendant un certain temps. Daniel ne savait pas ce qui avait finit par pousser Zachary à répudier Spencer, mais il savait que l'autre Alpha n'apprécierait sûrement pas que Daniel l'adopte. Daniel détestait vraiment Zachary Wolf.

Une fois le rituel de présentation accompli, Daniel ramena Spencer chez lui, tandis que Hugo et Franck continuaient leur patrouille.

Une fois Spencer confortablement installé dans l'une des chambres d'amis de sa maison, Daniel passa un coup de fil à Nicolas, qui était la seule personne ayant un diplôme de médecin qu'il connaissait. Une fois l'homme en chemin, il appela Maria pour la mettre au courant.

Moins d'une heure plus tard, Nicolas examinait Spencer alors que Maria et Daniel parlait dans la cuisine.

— Alors tu vas faire quoi? Tu pense le prendre dans la meute?

Daniel se tourna vers sa soeur. Maria était une belle femme. Elle lui ressemblait un peu d'ailleurs. Elle avait les même cheveux sombre et le même visage, en en peu plus féminin.. Seul ses yeux étaient différents. Alors que Daniel et Adam avait hérité des yeux verts de leurs mère, Maria avait les yeux marron sombre de leurs père. Maria se plaignait souvent que ses yeux étaient banals comparé à ceux de Daniel et Adam, mais il n'était pas de cet avis. Les yeux de Maria était bon et doux. Ils avaient compassion et compréhension en eux.

Il soupira.

— Est ce que j'ai vraiment le choix?

C'est sur que prendre Spencer au sein de la meute de Oaktree n'allait pas améliorer leurs relations déjà tendu avec leur voisin, mais Daniel ne se voyait pas rejeter le pitoyable jeune homme juste à cause de ça. Ca serait injuste, et cela montrerais à Zachary que Daniel avait peur de lui.

— Tu n'as pas peur de la réaction de Wolf ? demanda Maria, le regardant droit dans les yeux.

— Si, bien sûr. Mais si je cède aujourd'hui, ce sera sans fin, et tu le sais.

— Oui, mais nous ne risquerions pas une attaque. La meute du Lac est beaucoup plus nombreuse que nous, et tu le sais.

Daniel le savait. Mais il savait aussi que même s'il laissait partir Spencer aujourd'hui, Zachary trouverai un autre prétexte pour les attaquer. C'était un homme colérique, et il n'avait pas supporté que Maximilien donne raison à Daniel lors de la Grande Assemblée. Et il vouait une haine farouche aux Chanteloups, méprisant tout ce pourquoi Daniel se battait.

Sa décision était prise : il laisserais une chance à Spencer. Vu comment Maria le regardait, elle savait et elle était fier de lui.

— Papa serait fier de toi lui dit elle, lisant dans ses pensées.

Maria était sa petite soeur, mais parfois il se sentait comme un petit garçon près d'elle. Contrairement à Daniel, Maria était une dirigeante née, et la mute de Oaktree n'avait jamais eu une meilleure Lupa, Daniel ne s'en serait jamais sorti sans son aide.

— Merci.

Sur ces belles paroles, Daniel et Maria retournèrent dans la chambre, voir où en était Nicolas. Spencer était endormi sur le lit, ses blessures ressortant sur sa peau pâle de façon outrancière. Nicolas finissait de bander l'une des chevilles de l'homme. Il leva les yeux vers Daniel quand il les entendit arriver.

— Ca va aller pour lui. Il a juste besoin de repos et de tranquillité dit il d'une voix dure.

— Les blessures qu'il a reçut ne date pas toutes du même moment, elle s'étalent sur plusieurs jours, voir plusieurs semaines. Je n'ai pas de scanner ou d'IRM mais je suppose qu'on trouverai des traces d'abus remontant à bien plus longtemps.

Daniel hocha la tête. Il s'était attendu à ce genre de nouvelles. Même si le corp de l'homme guérissait, il se demanda si son esprit serait capable de guérir. Peut être qu'il ferait mieux d'appeler Adam.

Le lendemain matin, on était samedi et Daniel avait prévue de rester à la maison toute la journée. Spencer avait passé une nuit calme, grâce aux calmants que lui avait administré Nicolas, et il n'avait pas ouvert les yeux depuis. Daniel était rester à son chevet une partie de la nuit, avant de finir par s'endormir aux alentours de trois heures du matin. Il s'était ensuite réveillé vers neuf heures, se sentant reposé. Jetant un coup d'oeil dans la chambre d'ami, il avait remarqué que Spencer n'avait pas bougé. Rassuré sur la santé de son invité, il avait appelé sa soeur en premier, lui demandant de déplacer la réunion hebdomadaire du lendemain chez elle. Daniel ne pensait pas que l'homme apprécie de se retrouver au milieu d'une meute inconnu dans son état. Et avant de le présenter aux autres loups, Daniel voulait lui parler seul à seul. Il envoya ensuite un message à Nicolas, lui demandant s'il pouvait venir en fin de journée pour vérifier les blessures de Spencer.

Tout cela fait, il se dirigea vers la cuisine pour se faire un solide petit-déjeuner. Il était en train de faire griller du bacon lorsqu'il entendit bouger à l'étage supérieur. Visiblement Spencer était réveillé. Quelques minutes plus tard, l'homme apparaissait sur le pas de la porte. Il avait déjà meilleur mine qu'hier, bien que cela ne soit pas très difficile. Comme l'homme ne faisait pas signe de vouloir bouger, Daniel l'invita à s'assoir avant de poser une tasse de café et une assiette pleine devant lui. L'homme le regarda étrangement quelques instants avant de se jeter sur la nourriture. Daniel le regarda manger, le resservant deux fois. Une fois que Spencer eut finit, Daniel commença à parler :

— Alors Spencer, qu'est ce qui t'amène dans le coin? Tu as dit hier que tu venais de la meute du Lac?

— O...Oui. J...je me suis fait re..répudier il y a trois semaines.

Daniel regarda l'homme, l'encourageant d'un signe de tête à continuer. Il avait besoin de connaître son histoire pour prendre un décision. C'est ainsi que Spencer raconta son histoire.

— Je suis né dans le Nebraska, dans une énorme meute. Je suis le quatrième fils de mes parents. Mon père était l'un des bêta de la meute. J'ai toujours été calme et chétif. Mes parents ne s'occupaient pas vraiment de moi, me laissant faire ce que je voulais. Sauf aller à l'école. Ma ancienne meute était assez conservatrice, ne jurant que par la force et la virilité. Durant mon enfance, la meute a changé d'Alpha une dizaine de fois, chacun étant pire que le précédent. A dix-huit ans, je suis parti pour l'Onpse. Je pensais que ça serait différent là-bas, mais j'étais avec une dizaine de membres de ma meute. Des jeunes de mon âge, qui m'avaient harcelé toute ma vie. Sans endroit pour fuir, c'était l'enfer. Et puis je me suis révélé être un loup Oméga.

A ces mots, Daniel ne put s'empêcher de grimacer. Il pouvait en effet imaginer ce qu'être un Omega avait pu impliquer dans une meute comme celle de Spencer. Les Oméga étaient des loups faibles. Par faible, Daniel entendait que ce n'était pas des dominants. Il ne s'intéressait pas au luttes de pouvoir internes de la meute. Les Omégas était pourtant essentiels au bon fonctionnement d'une meute. Une meute avec seulement des loups alpha ou bêta hyper dominant, ne ferait pas long feu, ses membres finiraient par tous s'entretuer. Les Omégas était l'équilibre, en mettant un Oméga au milieu d'un groupe de beta on pouvait facilement en calmer les ardeurs. La meute de Oaktree avait deux loups Omégas : Marilyn et David. Et Daniel n'avait pas honte de dire qu'il utilisait leurs talents aussi souvent qu'il le fallait. Marilyn faisait des miracles avec les femelles, elle et Maria était une équipe de choc dès qu'il était question de crêpages de chignons (qui pouvaient être d'une violence inouïe chez les métamorphes). Marilyn était aussi la nourrice attitré de la meute. David aussi pouvait être très utile, Daniel l'envoyait souvent en patrouille avec des loups un peu trop zélé.

Mais Daniel savait aussi que dans beaucoup de meutes, les Omégas étaient considéré comme des moins que rien et finissaient souvent comme souffre-douleur de la meute. Visiblement c'est ce qui était arrivé à Spencer. Le jeune homme avait les yeux dans le vague, visiblement ailleurs tandis qu'il continuait son histoire. Daniel n'osa pas l'interrompre, il pourrait poser ses questions plus tard.

— Après l'Onpse, pensant qu'aucune autre meute ne voudrait de moi, je suis retourné dans le Nebraska. Pendant mon apprentissage, mon frère aîné était devenu l'Alpha de la meute. Il ne m'aimait déjà pas beaucoup auparavant, mais les choses ont dégénéré après cela. Il est devenu violent, avec moi surtout. pendant un an, j'ai accepté ses coups. Et puis un jour il a faillit me tuer. Il était dans une rage folle, un de ses amis avait été tué lors d'un duel. Ce jour là, il ne s'est pas contenté de me frapper, il m'a balancé du troisième étage de la maison. Dès que j'ai pu marcher de nouveau, je suis parti. Sans un mot, sans un au revoir. J'ai marché sans but pendant longtemps. Et puis un jour, j'ai rencontré un loup solitaire, qui m'as raconté avoir entendu parler d'une meute sur les berges du lac Michigan, qui était ouverte et juste envers tous les loups, qu'ils soient Sans-loups, atteints de la Fièvre Grise ou encore Omégas. Au début, je refusais de le croire. C'était trop beau pour être vrai. Mais le mal était fait, j'avais commencé à espérer. Alors je me suis diriger lentement vers le Michigan, où j'arrivais un an après avoir quitté ma meute. Je trouvais la meute, où plutôt, ils me trouvèrent. Avant que je n'ai vraiment réalisé ce qui se passait, j'étais un nouveau membre de la meute du Lac. Les six premiers mois furent très agréable, je réappris à vivre en meute, je n'étais décidément pas fait pour être un loup solitaire. Et puis les choses commencèrent à changer. Doucement, de façon à ce que je ne remarque pas ce qu'il se passait. Sans que je ne m'en rendent compte, je n'avais plus le droit de sortir de la maison de l'Alpha, j'étais sans ami et totalement coupé du monde. A sa merci. Pendant environs cinq ans, je n'ai pas mis un pied en dehors de cette maison. Je ne savais même pas que deux meutes se partageait les berges du lac Michigan, et que je n'étais pas dans la bonne meute. Et puis il y a environs un mois, Zachary est rentré de la Grande Assemblée extrêmement énervé. Il était littéralement fou de rage. Il parlait, mais les mots n'avait aucun sens, si ce n'est une haine envers les faibles et les homosexuels. Je me suis dit que c'était ma chance, alors, je lui ais dis que j'étais moi aussi gay. Il m'a battu pendant plusieurs jours avant de me répudier, disant qu'il n'y aurait pas de pédé dans sa meute. Je savais que la meute de Oaktree était proche, alors je me suis dirigé vers votre territoire. Mais avant de m'approcher d'autres loups, je voulais être sûr de moi. Alors je vous ait observé pendants des jours entiers. Satisfait de ce que j'ai vu, je vous ait contacté.

Daniel hocha la tête pensivement. L'histoire de Spencer tenait la route. Et il n'avait ressenti aucune malice en Spencer, il disait probablement la vérité. Et Daniel devait avouer qu'il ressentait une certaine fierté à la réputation de sa meute, même à l'autre bout du pays.

— Et maintenant, Spencer, que veux tu? Veux tu faire partie de ma meute, où veux tu répartir sur les routes?

Spencer, ne le regardait toujours pas, les yeux sur ses genoux. Il était tendu. Ce qui était compréhensible

vu la situation.

— Je voudrais rejoindre ta meute Daniel Chanteloup.

— Bien, je ne vois pas de problème face à ton adoption donc nous verrons cela avec la Lupa et mes bêta ce soir.

A ces mots Spencer releva vivement la tête, il semblait surpris par la tournure des évènement. Il avala difficilement sa salive avant de demander :

— M...Mais, et Z... Zachary?

Daniel balaya les mots d'un geste de la main, souriant à Spencer.

— Zachary est un connard et nous attaquerait que nous te prenions avec nous ou pas. Il ne m'aime pas beaucoup.

Spencer releva la tête et Daniel put voir l'ombre de la peur au fond de ses prunelles.

— Et toi Spencer, cela te convient il vraiment de rester dans les environs? La meute du Lac est notre voisin le plus proche. Si tu le souhaite, je peux te recommander à d'autres meutes qui te traiteront correctement, et qui sont éloignées de Zachary.

Le visage de Spencer se durcit et il répondit d'une voix assuré:

— Non, je veux rester ici, dans ta meute Daniel Chanteloup.

Le jeune homme était décidément bien surprenant. Une fois sur pied, il ferait une bonne recrue dans la meute.

Le lendemain soir, une fois que tout le monde fut rentré chez soi, après le réunion hebdomadaire, Maria, Nicolas, Hugo, Louis, Franck, Selma et Spencer étaient réunis dans le salon de Daniel. Nicolas ausculta Spencer et fut satisfait des résultats.

Ensuite Daniel présenta la situation à ses lieutenants, et évidemment leur présenta Spencer. Tous ses bêtas se rangèrent à son avis, et étaient ravis d'accueillir Spencer au dein de la meute de Oaktree. Le jeune loup aurait donc sa cérémonie d'adoption la semaine suivante durant la réunion hebdomadaire. Comme le voulait la tradition, en attendant d'être un membre de la meute à part entière, il séjournait dans la maison de l'Alpha, ensuite il pourrait avoir sa propre maison, ou bien habiter avec l'un des membres de la meute. Daniel ne manqua pas l'étincelle de peur dans le regard de Spencer lorsqu'il annonça qu'il devrait rester chez l'Alpha, et son coeur se serra. Il prit mentalement note de passer un coup de fil à son frère le plus rapidement possible. Il parcourut son salon du regard :

— Louis, tu as un jour de congé demain il me semble?

— Ouep boss répondit Louis.

— Je dois aller à la compagnie, tu pourrais montrer les alentours à Spencer, et le présenter aux autres?

— Bien sûr Boss ! répondit Louis en adressant un grand sourire à Spencer, qui lui répondit timidement.

Daniel constata avec plaisir la peur disparaître presque totalement du regard de Spencer. Louis était le choix idéal, simple et bon vivant, il mettait les gens à l'aise. Spencer était entre de bonnes mains.

Daniel : Alors, comment ça se passe avec le nouveau?

Louis : Parfaitement bien Boss. C'est un garçon intelligent sous toute cette timidité.

Daniel : Je suis ravi de l'entendre. J'ai contacté Adam, il viendra la semaine prochaine pour lui parler.

Louis : C'est une bonne idée, le gamin en a gros sur la patate.

Daniel : Ca me donne des envies de meurtre.

Louis : Et moi donc.

Sinon Boss, près pour votre rencard de Jeudi?

Daniel: ...

Je ne sais pas quoi me mettre c'est horrible. J'ai l'impression d'être une lycéenne.

Louis : XD

T'en fais pas trop Daniel, ça va aller.

Daniel : Merci Louis !

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