Ankar

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Ankar

 

La société qui survit sur la décharge fonctionne grâce à l'efficacité d’Ankar.

Toute personne qui en tire le moindre avantage doit se soumettre aux règles d’Ankar.

Ankar est partout. Il est l’administration qui régit les lois de la société de la décharge, il dispense de réfléchir. Il fixe les taxes, limite les droits de circuler, encourage le commerce des Mongs. Ankar propage la bonne information, celle que chacun peut partager, à travers la Rumeur qu’il répand sans ménagement.
Personne n’a vu Ankar et personne ne sait sur quoi est basée son autorité, mais chacun connaît ses règles, et s’y plie sans discuter.

 

Les gardiens aux gilets jaunes sont la clé d’Ankar, son relais dans chaque secteur. Ils font la police, interviennent dans les disputes, décident qui doit partir. Ils veillent surtout à la bonne exécution de la récupération. Ce sont eux qui régissent et contrôlent l’étonnante transmutation des ordures réparties sur le secteur en riels sonnants et trébuchants.

Les gardiens au gilet jaune ont des accords avec tout le monde : avec les chauffeurs de camions pour partager les droits de fouiller les déjections. Avec les récupérateurs qui paient des droits de première main pour travailler juste derrière les bennes à leur arrivée, ou de seconde main pour ceux qui n’ont pas les moyens.

Ils leur louent également les lampes pour la nuit. On les soupçonne même de pactiser avec les commerçants Mongs si ombrageux.

Les hommes au gilet jaune sont haïs par la population, mais ce sont eux qui commandent.

 

Le chef du secteur c’est le préfet. Un homme corpulent qui descend parfois parader de temps à autre jusqu’à la favela. Personne ne sait expliquer comment il est nommé à ce poste. Il se déplace dans une machine à moteur, agite la main pour encourager les récupérateurs, s’arrête pour féliciter les Mongs. Il place sa main au dessus du crâne des enfants, et tous peuvent admirer sa grosse bague. Le préfet habite dans une maison plus grande et plus belle que toutes les autres, au sommet d’une colline férocement gardée. De chez lui il contemple jour et nuit le doux spectacle des norias. La rumeur raconte qu’il compte mentalement ce que la journée va lui rapporter, uniquement en se concentrant sur le ronronnement des moteurs.


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