Les portes de la vie éternelle

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La porte de la vie éternelle

La nuit est tombée. Hoc et Zora sont parvenus au sommet de la colline qui domine la porte de la vie éternelle. La fille lui fait signe de s’allonger pour mieux observer. De leur emplacement ils peuvent détailler les remparts de fer de la cité, zébrés des câbles torsadés aux épines venimeuses.

Sur des miradors hauts d’une trentaine de mètres des ombres interrompent régulièrement d’interminables allées et venues mécaniques, le temps de scruter l’horizon. La porte qui permet d’accéder à la ville ressemble à un énorme cube cuivré, un sas gigantesque hermétiquement fermé par deux pans de métal sans aspérités. Nul besoin d’approcher davantage pour apprécier leur épaisseur. Les halos ronds des projecteurs virevoltent sur les alentours, caressent les collines, balayent la plateforme d’accès et rendent menaçant le métal animé de reflets.

A quelques dizaines de mètres de la porte de fer, au pied des premiers monticules, des bâtiments de pierre s’étirent, longes barres sans fenêtres et sans âme.

- Qui habite là ? S’enquiert Hoc.
- Les gardes de l’extérieur. Ceux qui veillent pour que personne n’approche.
- Les gardes de l’extérieur n’entrent jamais dans la ville ?

- Non. Ils purgent une peine. Ce sont les plus fortes têtes qui remplissent ce rôle. Quand ils ont fait leurs preuves, ils peuvent recevoir une rédemption.

- Une rédemption ?

- C’est la loi qui donne l’autorisation de revenir définitivement dans la ville. C’est codé dans Ankar.

- Ankar s’applique ici ? Je croyais qu’il était fait pour les zones de relégation.

Elle le regarde avec cet air affligé qu’il ne supporte plus.

- Ankar régit toute la société. Zangor respire par Ankar. La moindre décision est prise dans le cadre de Ankar.

- On ne peut rien contre Ankar ?
- Rien qu’y perdre la vie.
Elle reste muette un instant. Puis se ravise.

- Seule la grande rumeur peut quelque chose contre Ankar. Personne ne sait vraiment la contrôler. Elle permet de se passer le mot, échanger des informations. Il suffirait qu’on soit tous d’accord pour attaquer en même temps. On sortirait de partout, et on entrerait dans la ville ! Mais Ankar veille. Elle écoute, et elle envoie des faux bruits pour détruire nos efforts. Elle a des espions partout, et jamais le peuple n’arrive à se coordonner.

Hoc n’aime pas ce ton condescendant, comme si elle parlait à un simple d’esprit. Pourtant, il est heureux près d’elle, dans cette promiscuité enfiévrée par l’obscurité, par l’inconnu qui les entoure et le danger qui les guette.

- Qu’est ce qu’on attend ? demande t-il après de longues minutes d’une respiration courte.

- Un convoi. Tu verras un convoi entrer, plein de marchandises, d’enfants, de bénévoles, ou je sais pas encore …

- Des bénévoles ?

- Ce sont des gens qui se donnent à la ville. Ils offrent leur corps.

- Mais pourquoi ?

- Pour des riels qu’ils verseront à leur famille. Ils se font rares et Zangor n’en veut plus. Trop effrayée par les microbes et les saletés de l’extérieur. Ils nous croient tous contaminés. Ils n’ont aucune confiance dans les gens de la décharge. C’est pourquoi ils ne prennent que les enfants.

- C’est quoi cette histoire de terroristes que tes oncles ont racontée ?

- Une rumeur qui refait surface depuis quelques jours. Probablement répandue par Zangor pour que l’armée reste sur ses gardes. De temps en temps la nouvelle se répand qu’une attaque terroriste se prépare. Alors les équipes de soldats sont doublées aux portes de la cité, les consignes plus féroces. Comme celle de ne tolérer aucun survivant. En ce moment, la rumeur raconte que des terroristes ont trouvé un moyen terrible de prendre possession de la ville. Alors ils sont tous plus paranoïaques que jamais là-dedans, et les gardes particulièrement nerveux.

- Tu y crois toi ?

- Tais-toi ! Voilà un convoi qui approche.

La grande cité resplendit dans le foisonnement des points lumineux. Hoc n’est pas rassasié de la beauté de ce spectacle. Hier encore Zangor n’était qu’un bouquet de constructions insaisissables, un mirage jailli de la brume. La ville s’étale à présent si proche qu’elle invite à la toucher. Ainsi offerte, elle demeure plus inaccessible que lorsqu’il guettait son apparition dans le secteur B2542.

Malgré la pénombre qui entoure les abords, Hoc repère le convoi de trois tactacs qui avance à pas d’hommes vers le gros cube dans un vrombissement assourdissant. Ces tactacs sont plus gros et plus menaçants que ceux qui montent parfois jusqu’à la décharge. Bâchés, on ne peut qu’imaginer ce qu’ils contiennent.

- Tiens !

Zora lui tend un étrange appareil, composé de deux cylindres accolés obturés par des capsules de verre. L’objet est de couleur noire, il pèse lourd dans la main.

- Ce sont des jumelles. Tu peux voir à distance.

La fille a déjà repris sa position d’observation.

- Tu es une terroriste ?

- Ne dis pas de bêtises. Terroriste c’est une vocation. Moi, je n’ai pas de vocation, juste envie de vivre. Ici, beaucoup ont réussi à se procurer des jumelles. Autrefois elles étaient abondantes dans la décharge.

Les camions s’immobilisent, mais les moteurs continuent de ronronner. Un homme saute du tactac de tête. Il observe de tous côtés, l’arme à la main, puis approche sans hâte de la grande porte de fer. Il parait minuscule devant elle. Il leur tourne le dos à présent. Il tend le bras et semble caresser la paroi luisante.

- Qu’est-ce qu’il fait ? Chuchote Hoc.

- Il s’identifie. Pas la peine de parler doucement, il ne peut pas t’entendre de si loin.

Autour d’eux, d’autres ombres sont allongées à bonne distance sur les collines et épient.

- On est pas seuls.

- Ils font comme nous. Autrefois, l’armée possédait des monstres volants. D’énormes insectes qui tournaient au dessus de nous dans un bruit d’enfer. Ils nous chassaient comme des bêtes à chaque arrivée de convois. Mais ils ont disparu. Ils ne parvenaient plus à les entretenir. Alors on est de plus en plus nombreux à venir espionner et rêver d’entrer dans la ville.

Le garde prend son temps. Il se tourne vers le convoi à intervalles réguliers. Puis, comme s’il avait reçu l’instruction qu’il attendait, il saisit son fusil à pleines mains et revient sur ses pas. Il s’infiltre dans le véhicule de tête. Un bon quart d’heure s’écoule. Machinalement, Hoc retient sa respiration. Zora est fixée à ses jumelles. Ainsi de profil, il la trouve plutôt jolie. Bien plus jolie que la première fois qu’il l’a vue. Sa coiffure abondante et volumineuse accentue la finesse de ses traits. Hoc se demande combien de temps elle perd à la coiffer. Une mèche malicieuse retombe sur son front. Hoc aimerait bien que cette observation dure toute la nuit.

Un grincement enflamme les oreilles. Ils peuvent voir à l’œil nu les deux énormes portes coulisser lourdement. C’est la mâchoire d’un monstre géant qui s’ouvre, prête à avaler la proie qui viendra se jeter dans sa mâchoire.

- Que va-t-il se passer ? Chuchote Hoc impressionné.

- Les camions vont avancer sur la plateforme intérieure, les gardes descendre, puis tout va se refermer.

- Qu’est ce qu’il y a dans les tactacs ?

- Sais pas. Des soldats, du matériel, ou autre chose de vivant. Tout est secret ici.

Tout à coup, des coups de feu résonnent. Hoc sursaute. Il baisse la tête.

- Ils nous tirent dessus ?

- Ils tirent sur ceux qui foncent. C’est toujours comme çà.
Zora n’a pas bronché.

Hoc colle l’étrange appareil contre son front. Zora l’aide à régler l’image en manipulant une vis qu’il n’avait pas repérée. Elle s’est approchée de lui. Il sent la chaleur de sa poitrine contre son épaule. Son cœur ne bat plus seulement à cause de la peur, et ses sentiments sont dans le plus grand désordre.

A présent il discerne nettement les ombres qui s’agrippent aux volants des véhicules. Des soldats sont descendus des camions qu’ils contournent en courant, penchés en avant, le fusil à la main. Ils posent un genou à terre et embusquent. Les énormes projecteurs balayent les monticules sur plusieurs centaines de mètres. Une voix crache des menaces à travers un micro. Une voix grave et monocorde.

- Restez à distance ou nous tirons.

Mais des silhouettes apparaissent des premiers tertres. Des formes humaines maigres et agitées courent en direction des camions. Les fusils crachent des flammes dans un bruit de tonnerre. Des formes s’effondrent. D’autres soldats sautent des camions dont les contours forment un rempart. Ils tirent droit devant eux sans interruption. Dans la cohue, Hoc ne peut plus distinguer les cris des assaillants de ceux des gardes armés. Les détonations hurlent si fort que ses oreilles brûlent. Des ombres titubent. Les zombis qui surgissent de tous côtés se couchent quand la flaque de lumière vient les lécher. Les deux grandes portes sont restées béantes, indifférentes devant la lutte qui se déroule à leurs pieds. Les déflagrations sont devenues insupportables. De nouveaux assaillants se lèvent non loin de Hoc et Zora. Ils foncent à leur tour vers la porte. Ils sont bien une dizaine qu’ils n’avaient pas remarqués jusque là. Peu parviennent à dépasser les lignes de démarcation tracées sur le sol. Et rares sont ceux qui atteignent les tactacs où ils sont abattus sans ménagements.

Quand les tirs cessent, les oreilles de Hoc et Zora résonnent encore un long moment. L’odeur de la poudre leur parvient, enivrante, une poussière acre leur racle le fond de la gorge. Encore quelques tirs sporadiques qui déchirent le décor. Puis le silence.

Les deux observateurs n’ont pas bougé. Ils n’ont pas échangé un mot durant l’assaut meurtrier.

- Tu crois que ce sont les terroristes de la grande rumeur ? Marmonne t-il.

- Non. Des scènes comme celle-là se déroulent tous les jours.

- Tous les jours tant de morts ?

- Un peu plus chaque jour. Les terroristes sont sûrement mieux préparés. Ils vont tenter quelque chose de grand.

- Comment ?

- Je sais pas, c’est la rumeur qui le dit. Ils sont bien organisés et vont oser ce que personne n’a réussi jusque là : anéantir les défenses de la ville, et ouvrir les portes en grand.

- Comment ?

- Ils ont un secret. Un plan terrifiant.

- Tu crois vraiment ?

- Je n’y croyais pas. Tant d’autres ont inventé des plans diaboliques, Zangor ne leur a laissé aucune chance. Mais la rumeur est insistante, elle augmente chaque jour avec tant de force que je commence à prendre espoir.
Elle se tourne vers lui. C’est la première fois qu’il remarque combien ses yeux en amande dégagent une grande douceur et une grande souffrance.

- Tu comprends maintenant pourquoi tu n’as aucune chance de passer en force ?

Devant la grande porte, les fumées sont retombées et les projecteurs se sont éteints. Des corps jonchent le sol. Les camions approchent à présent de la porte béante, comme si rien de tout cela ne s’était passé. Ils pénètrent sur le vaste plateau derrière les mâchoires d’acier et s’immobilisent. Une bonne dizaine de soldats armés en descendent. En quelques pas ils se postent à l’extérieur, tandis que les deux vantaux de métal se referment jusqu’à se heurter dans un choc sourd, avalant les véhicules. Les gardes demeurés dehors ramassent à présent les cadavres qu’ils jettent sans ménagement à l’intérieur du quatrième camion. Puis ils grimpent à leur tour et le tactac reprend la route par laquelle il est arrivé.

- Tu vois, explique Zora, les gardes de l’extérieur ne pénètrent jamais dans la ville. Ils ont abandonné les camions et leur cargaison dans le sas. Ce sont les gardes de l’intérieur qui vont les récupérer.

- C’est tous les soirs comme çà ?

- C’est tous les soirs comme çà.

- C’est stupide de mourir devant les murailles.

- C’est ignoble de vivre sur la décharge.

Sous la tente, l’ambiance est morne. La préoccupation dévore les visages. Un des oncles lance :

- Zangor menace de ne plus rejeter ses déchets. C’est la rumeur qui le dit. Déjà, les sorties sont moins fréquentes et des rixes ont éclaté entre les secteurs. Zangor préfère tout brûler sur place, plutôt que prendre de risque d’aider les terroristes.

- C’est la mort pour le peuple de la décharge ! Tonne Zora.

- Chez moi, on croit que Ankar et ses lois sont immuables, dit Hoc.

- Chez toi, on croit ce qu’on vous demande de croire.
L’oncle de Zora est de plus en plus nerveux.

- Qu’attendent les terroristes pour passer à l’assaut ?

- On ne dit pas les terroristes, Zora. C’est Zangor qui les appelle des terroristes. Ce sont des combattants.

- Quand arrivent ces combattants ?

- J’ignore même s’ils existent. La rumeur dit qu’ils vont probablement intervenir à la pleine lune !

- Pourquoi la pleine lune ?

- Parce que c’est comme çà. La rumeur a toujours répandu que c’est lors des pleines lunes que se passent les choses importantes. Alors on attend à chaque fois. De l’autre côté, on sait qu’ils savent qu’on y croit, mais on ne change rien.

- Quand a-t-elle lieu ?
- Dans trois jours.

La rumeur de l’attaque s’est répandue dans les secteurs alentour. A cette allure, même B2542 sera au courant avant le soir. Les nouvelles de l’attaque terroriste diffèrent en fonction de l’interlocuteur. La grande rumeur a du mal à prendre un cours cohérent. Les uns attendent avec impatience la rébellion qui doit changer leur destin. Les autres craignent l’interruption des arrivées de norias. Au début, cette nuit de pleine lune n’a été qu’un murmure. Puis la nouvelle s’est répandue. Certains sont convaincus que c’est la date idéale pour la grande révolte. D’autres ont décrypté le piège pour inciter les terroristes à se débusquer. Les crieurs de rumeur ont d’abord virevoltés dans leurs rapports. Puis la rumeur s’est stabilisée : le jour où les terroristes vont intervenir est enfin arrivé.
Tous ont choisi leur camp : beaucoup ont décidé de rester dans leur abri ce jour là. Quand les lueurs de l’aube reviendront, il sera temps, sans illusion, de se faire expliquer qui commande à Zangor ! D’autres, plus audacieux, iront se poster sur les hauteurs pour épier les portes principales Ils agiront en fonction de la tournure des événements. Enfin les moins nombreux sont les plus vindicatifs, emmenés par leur conviction de la victoire proche, ils ont décidé qu’ils en seront. Hoc éprouve un réel plaisir à écouter les uns et les autres. Jamais il n’a assisté à un tel débat. Jamais il n’a entendu des hommes et des femmes donner leur avis sur leur destin.

Il sait que les paroles sont plus légères que les actes. Il fera partie de ceux qui tenteront leur chance, car il ne peut plus attendre. Il doit achever sa quête. Même si celle-ci doit aboutir à la mort.

Hoc s’est allongé contre le mur pour passer la nuit. Zora lui tourne le dos. Il se sent rassuré de la voir ainsi près de lui. Il va tenter le grand passage. En temps normal, il n’aurait aucune hésitation. Mais quitter Zora lui pose un problème qu’il ne parvient pas à expliquer.

- Zora … souffle t-il.

La jeune fille lui répond aussitôt.

- Qu’as-tu Hoc ? Tu poses trop de questions. Tu devrais te reposer non ?

- Je ne veux pas poser de question, je veux te dire que demain je tenterai de passer.

- Tu me dis que demain tu vas mourir ? Tu n’aurais pas du me réveiller pour si peu.

- Je ne mourrai pas. Si les terroristes attaquent, c’est le moment ou jamais.
Zora se retourne. Pour la première fois il lit en elle quelque chose de différent. Quelque chose qu’il n’a jamais lu dans les yeux de personne. Sauf peut-être de Van Thi quand il le rassure.

- Hoc ! Ces terroristes n’ont peut-être jamais existé. Ici, sur la décharge, tout le monde connaît tout le monde. Si ces combattants existaient, quelqu’un les aurait vus. Je ne vois pas de quelle arme ils se serviraient que nous ne connaîtrions pas. Tout cela n’est qu’une rumeur de plus. Des rumeurs, il en a beaucoup circulé depuis que je suis en âge de me demander ce que je fais là. Tu ne donneras pas ta vie sur une rumeur.

- Tu te fais du souci pour moi ?

- Quelle idée. Tu fais ce que tu veux de ta vie. C’est bien la seule chose qui est à toi sur la décharge.

Elle se tait. Son regard s’est durci. Cette dernière phrase fait mal. Elle reprend sa respiration et ajoute, comme pour atténuer la brutalité de son propos :

- Je t’accompagnerai jusqu’à la porte.

Ils se retrouvent tous deux dans un trou noir, au même endroit que trois nuits auparavant. Rien n’a changé. Le gros cube qui enserre la porte de la vie éternelle dort. Il repose dans toute sa masse dominatrice et protège l’entrée de Zangor. De loin en loin autour d’eux Hoc distingue des silhouettes couchées que la lune éclaire. Il songe que c’est probablement Zangor qui répand la rumeur sur la pleine lune. Pour être sûre que les attaquants seront bien visibles. Mais personne ne semble se poser la question.

Ce poste d’observation est devenu familier. Hoc est allongé sur le ventre, les mains serrées sur la paire de jumelles. Quand il regarde à travers, il a l’impression d’être devenu un oiseau, de pouvoir approcher au plus près d’un endroit interdit. Il s’attarde sur la paroi lisse de la porte d’acier. Pas le moindre rail coulissant, la moindre anfractuosité où se cacherait un mécanisme même minuscule. Non, les portes sont polies, glacées, infranchissables. Tout en bas, à hauteur d’homme, il aperçoit juste un petit carré plus sombre que le reste. C’est l’écran sur lequel le garde de l’extérieur doit venir s’identifier.

- A quoi ressemble un garde de l’intérieur ?

Zora hausse les épaules, toujours agacée par les questions naïves de Hoc.

- A un garde de l’extérieur. Ce sont les mêmes. Les uns ont le droit de rester à l’intérieur, les autres non. Ils sont aussi dénués de sentiments.

L’air est dense ce soir. Les lumières de la ville sont si intenses et la lune si brillante que le ciel s’est dispensé d’étoiles. Des lignes incandescentes glissent le long des immeubles. Hoc tente de reconnaître les couleurs que Van Thi lui a apprises. Des lettres rouges s’allument et s’éteignent à intervalles régulier. Des panneaux bleus scintillent, des dessins jaunes et verts glissent.
- Tu sais lire ? Tente Hoc.

- Tu veux rire ?

Il fouille dans sa poche, en ressort un papier qu’il déplie. Il tend l’image à Zora.

- Il est écrit « Zangor, la cité du bonheur »

Hoc pense que s’il revient vivant de cette soirée, il apprendra à lire. Il voudrait aussi devenir un spécialiste des couleurs. Puis son regard tombe sur les épaules de Zora. C’est la plus jolie fille que Hoc a jamais approchée. Les autres ne l’ont jamais intéressé ! Il pense qu’il pourrait lui offrir son flacon. Les mots de Van Thi sur l’amour reviennent dans sa mémoire. « Quand tu le vivras, tu sauras ce que c’est et tu sauras pourquoi tu existes ». Jusque là, le but de Hoc était de sauver Vana. Mais il ne veut plus abandonner Zora.

Ce flacon lui montrera la valeur qu’elle représente pour lui. Ensuite, il ne possèdera plus rien. Mais Zora se moquera. Quelle importance accordera-t-elle à un flacon de parfum. Elle se moque toujours de lui quand il affiche son ignorance des choses. Alors Hoc décide d’attendre.

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